Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MAÑJUŚRĪ ou MAÑJUGHOṢA

Dans la religion bouddhiste, Mañjuśrī (Douce Majesté) est un bodhisattva dont le culte s'est développé en Inde, en Chine et au Japon et qui est souvent représenté assis sur un lion, à la gauche de Śākyamuni, tandis que Samantabhadra se trouve à sa droite sur un éléphant. Il est coiffé d'une espèce de tiare à cinq pointes ou d'un chignon à cinq mèches (pañcacīra) et présente des affinités avec Pancaśikha et Brahmā Sanamkumāra par la croyance en son éternelle jeunesse. On l'appelle Kumārabhūta (jeune homme, prince héritier).

Mañjuśrī apparaît très tôt dans les sūtra développés du Grand Véhicule. Il a produit la bodhicitta à une période si reculée qu'on ne peut la calculer, alors qu'il était roi ; et il deviendra buddha sous le nom de Samantadarṣin dans son univers Vimalā. Bien que n'étant que bodhisattva, Mañjuśrī peut apparaître sous la forme d'un buddha accompli. Certains textes prétendent, d'ailleurs, qu'il a déjà été buddha et qu'il a déjà obtenu la bodhi et le parinirvāna. Il se manifeste dans toutes les directions, aussi bien dans les univers situés à l'est que dans les univers situés au sud.

Au Népal, Mañjuśrī passe pour être venu de Chine afin de fonder le royaume. En Chine, il est lié étroitement au Wutaishan (mont des Cinq-Terrasses), chaîne de cinq pics qui, située au Shānxi, a attiré, depuis le ive siècle, des foules de pèlerins et sur laquelle ont été offerts des sacrifices par le feu en dévotion à Mañjuśrī. La popularité du grand bodhisattva connut son apogée sous les Tang. Les Chinois étaient si intimement persuadés de la présence de Mañjuśrī au Wutaishan qu'ils finirent par communiquer cette croyance aux Indiens à la fin du viie siècle.

— Jean-Christian COPPIETERS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Christian COPPIETERS. MAÑJUŚRĪ ou MAÑJUGHOṢA [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AVATAMSAKA-SŪTRA

    • Écrit par Kristofer SCHIPPER
    • 511 mots

    Texte mahāyāna qui a connu une grande vogue en Chine. D'après la légende, l'Avatamsaka Sūtra (le Sūtra de l'Ornementation fleurie de Buddha, en chinois : Huayanjing) aurait été prononcé par le Buddha aussitôt après son Éveil, mais si profondes étaient ces paroles qu'aucun...

  • BOUDDHISME (Histoire) - Littératures et écoles bouddhiques

    • Écrit par André BAREAU
    • 5 970 mots
    ...nom de sūtra, car ils ont gardé la forme particulière des œuvres canoniques du Mahāyāna, mais leur enseignement est analogue à celui des tantra. C'est le cas du Mañjuśrīmūlakalpa, « Règle de conduite fondamentale du (bodhisattva) Mañjuśrī », conservé à la fois en sanskrit et en traductions...
  • BOUDDHISME (Les grandes traditions) - Bouddhisme chinois

    • Écrit par Jacques GERNET, Catherine MEUWESE
    • 4 679 mots
    • 5 médias
    ...Japon où il est connu sous le nom de Jizō ; il est adoré aussi en Chine au mont Jiuhuashan, au Anhui. Ce sont aussi les Bodhisattva (pusa) Wenshushili (Manjuçrī), dont les apparitions sont censées se produire aux Wutaishan, montagnes du nord-est du Shanxi ; Puxian (Samantabhadra), qui se manifeste sur...
  • BOUDDHISME (Arts et architecture) - Représentations des Bodhisattva

    • Écrit par Bruno DAGENS
    • 1 501 mots
    • 2 médias
    Mañjuśrī (« Douce Gloire »), appelé aussi Mañjughoṣa (« À la douce parole »), porte parfois dans sa coiffure l'image du Buddha Akṣobhya (faisant le geste de la prise à témoin de la Terre) ; on le reconnaît plus souvent au lion qui lui sert de monture, au glaive (avec lequel il tranche l'ignorance), au...

Voir aussi