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MAGNÉTOSTRICTION

Les effets de la magnétostriction, légère déformation qui, dans un cristal ferromagnétique, accompagne une variation de l'aimantation, présentent une forte analogie avec ceux de l'électrostriction ou de la piézo-électricité.

Les déformations statiques de très faible valeur qu'elle crée sont amplifiées à l'aide de phénomènes de résonance mécanique existant au sein même du matériau magnétostrictif. Les applications de la magnétostriction constituent l'un des outils fondamentaux de la technique de production ou de détection des ultrasons. On traitera ici quelques exemples caractéristiques, renvoyant, pour l'exposé théorique, à l'article magnétisme.

Oscillateur magnétostrictif

Oscillateur magnétostrictif - crédits : Encyclopædia Universalis France

Oscillateur magnétostrictif

Pour étudier les effets dynamiques de la magnétostriction, considérons, de manière très schématique, le cas d'un barreau allongé. Un enroulement AA′, parcouru par un courant continu, détermine l'état magnétique moyen du matériau, correspondant à un point (H0,B0) du cycle d'hystérésis.

L'effet magnétostrictif de Joule s'exprime par la relation :

si θ est la tension mécanique axiale, B l'induction magnétique ; λ est la constante de magnétostriction, quantité qui varie comme B2 dans la zone utile.

La loi de Hooke de l'élasticité relie la tension θ à la dilatation ε par l'intermédiaire du module d'Young Y, soit :

D'autre part, la perméabilité différentielle μ, l'induction B et le champ magnétique H sont liés par la relation d'induction :

Enfin, l'effet magnétostrictif de Villari relie l'induction à la dilatation :

En considérant les variations de ces grandeurs autour de leurs valeurs moyennes (symbole *), on obtient, à partir des relations précédentes :

et, en éliminant B* :
k = λ√4πμ/Y est le « coefficient de couplage électromécanique ». Puisque k = λ = 0 lorsque B0 = 0, l'effet de la magnétostriction est donc de réduire le module d'élasticité du matériau. Pour obtenir l'équation d'état du système, il convient d'écrire que les forces subies par un élément de longueur dx du barreau s'équilibrent. Ces forces sont :

a) la contrainte élastique :

b) la force d'inertie :

où ρ est la densité et ξ le déplacement,

c) une force de dissipation proportionnelle à la vitesse :

La dilatation étant la dérivée du déplacement :

la relation (1), introduite dans la condition d'équilibre, conduit à :

On reconnaît l'équation de propagation d'une onde avec la célérité c = √Y(1 − k2)/ρ dans une ligne d'impédance acoustique Z = √ρY(1 − k2). Si, par exemple, le barreau de longueur l a une extrémité encastrée et l'autre libre, son mode fondamental correspond à une fréquence de résonance ν0 = c/4 l.

Tel est l'oscillateur magnétostrictif dû à G. W. Pierce (1928) et dont dérivent les transducteurs. Il est par essence un système réversible. À l'émission, d'une part, un courant alternatif est envoyé dans l'enroulement BB′ ; il donne lieu, par effet Joule, à une onde de tension stationnaire dans le barreau, laquelle émet une onde acoustique dans le milieu couplé à ce dernier. À la réception, une onde élastique perçue par le barreau provoque par effet Villari une variation d'induction magnétique : une force électromotrice apparaît entre les bornes BB′.

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Écrit par

  • : directeur du laboratoire du groupe d'études signaux et systèmes (Gessy), faculté des sciences de Toulon

Classification

Pour citer cet article

Georges BONNET. MAGNÉTOSTRICTION [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Oscillateur magnétostrictif - crédits : Encyclopædia Universalis France

Oscillateur magnétostrictif

Transducteur de puissance - crédits : Encyclopædia Universalis France

Transducteur de puissance

Hydrophone toroïdal - crédits : Encyclopædia Universalis France

Hydrophone toroïdal

Autres références

  • ÉLECTRO-ACOUSTIQUE

    • Écrit par Éric de LAMARE
    • 7 346 mots
    • 10 médias
    ...certains métaux ferromagnétiques présentent, à l'égard d'un champ magnétique, des propriétés absolument analogues aux précédentes. Il s'agit alors de la magnétostriction, découverte en 1847 par James Prescott Joule. Dans un cas comme dans l'autre, il s'agit de phénomènes essentiellement réversibles : le...
  • MAGNÉTISME

    • Écrit par Damien GIGNOUX, Étienne de LACHEISSERIE, Louis NÉEL
    • 15 617 mots
    • 14 médias
    ...magnétoélastique, dont la valeur dépend de l'orientation de l'aimantation, des composantes de la contrainte et de coefficients caractéristiques du matériau, les coefficients de magnétostriction. Ces coefficients interviennent également dans la description de la magnétostriction, cette légère déformation...
  • ULTRASONS

    • Écrit par Maurice JESSEL, André ZAREMBOWITCH
    • 3 406 mots
    • 1 média
    La magnétostriction, découverte en 1842 par James P. Joule, permet d'exciter une vibration mécanique dans un matériau ferromagnétique soumis à un champ magnétique oscillant. Mais la fréquence obtenue est le double de la fréquence d'excitation, sauf si l'on polarise le matériau au moyen d'un champ magnétostatique...

Voir aussi