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LYCOPHYTES

Souvent désignées comme « plantes alliées » des fougères (car supposées apparentées), les Lycophytes constituent en fait une lignée bien distincte de plantes terrestres (Embryophytes) vasculaires (Trachéophytes). Ce sont, comme les fougères, des plantes qui se reproduisent par des spores, cependant elles s’en distinguent notamment par des feuilles à nervure unique et généralement réduites, appelées microphylles, et la présence d’épis porteurs de sporanges (produisant les spores) et nommés strobiles. Les feuilles sont dites sessiles car, dépourvues de pétiole, elles se rattachent directement à la tige. Le cycle de vie des Lycophytes fait intervenir deux générations, le sporophyte (génération produisant les spores) étant la plante communément rencontrée.

Très diversifié par le passé avec de grandes formes arborescentes désormais disparues, le groupe des Lycophytes ne rassemble aujourd’hui qu’environ 1 100 espèces, toutes herbacées et de petite taille. Les Lycophytes forment la classe des Lycopodiopsida selon la classification phylogénétique proposée par le Pteridophyte Phylogeny Group (PPG).

Étymologiquement, le mot Lycophyte est basé sur le nom de genre Lycopodium qui a pour origine lycos/lukos et podion, deux termes grecs signifiant respectivement « loup » et « pied », en référence à l’aspect des rameaux courts de la tige de Lycopodiumclavatum(le représentant du genre) évoquant une patte de loup.

Caractéristiques d’un Lycophyte type : le lycopode

Le sporophyte de la plupart des Lycophytes est constitué d’une tige rampante et ramifiée qui porte des racines adventives (partant de la tige) et dichotomes (se divisant en deux), assurant la fixation dans le sol, et des microphylles (parfois appelées lycophylles) disposées en spirale. Ces dernières ont évolué indépendamment des feuilles des autres groupes de plantes vasculaires. La ramification dichotome des racines est une particularité des Lycophytes puisque, chez les autres plantes vasculaires, cette ramification est latérale.

Morphologie du lycopode en massue - crédits : Smithsonian Libraries/ courtesy of Biodiversity Heritage Library

Morphologie du lycopode en massue

Cycle de vie d’un lycopode - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cycle de vie d’un lycopode

Chez le lycopode en massue (Lycopodiumclavatum), la tige, qui peut atteindre un mètre de longueur, se ramifie pour former des rameaux latéraux plus courts (au maximum 10 cm). Racine et tige ont la même structure anatomique : les tissus conducteurs sont regroupés dans une protostèle, c’est-à-dire qu’ils forment un cylindre au centre de la tige et de la racine, et le xylème, tissu végétal conducteur de la sève brute, ne comporte que des trachéides (les vaisseaux vrais ne s’observent majoritairement que chez les plantes à fleurs). Certains rameaux se terminent par des feuilles fertiles portant chacune un sporange (structure produisant les spores). Ces feuilles à sporange, appelées sporophylles, sont regroupées dans un épi sporifère ou strobile. Chaque sporophylle possède à son aisselle un unique sporange réniforme et à déhiscence apicale (c’est-à-dire que l’ouverture se fait par le haut). Ce type de sporange constitue une caractéristique propre aux Lycophytes (on parle de synapomorphie). Dans les sporanges, des cellules subissent la méiose pour former les spores. On passe donc d’un état diploïde (2n chromosomes), observé chez le sporophyte, à un stade haploïde (n chromosomes) au niveau des spores. Chez le lycopode, tous les sporanges sont semblables et vont libérer, à maturité, des spores identiques. La plante ainsi décrite, produisant des spores, représente la génération du sporophyte.

Les spores sont dispersées au gré du vent et, lorsqu’elles se déposent sur un substrat favorable, germent pour donner un organisme de petite taille (quelquescentimètres) et haploïde. Celui-ci est appelé gamétophyte – car il représente la génération qui formera les gamètes – ou encore prothalle – car sa morphologie est très simple. De forme plus ou moins lobée, il est dépourvu de tissus conducteurs et porte, sur sa périphérie,[...]

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Yves DUBUISSON et Sabine HENNEQUIN. LYCOPHYTES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cycle de vie d’un lycopode - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cycle de vie d’un lycopode

<em>Lepidodendron</em> - crédits : Donald Eggert

Lepidodendron

Morphologie d’un isoète - crédits : Smithsonian Libraries/ courtesy of Biodiversity Heritage Library

Morphologie d’un isoète

Autres références

  • EMBRYOPHYTES ou CORMOPHYTES ou ARCHÉGONIATES

    • Écrit par Jean-Yves DUBUISSON, Sabine HENNEQUIN
    • 3 252 mots
    • 7 médias
    ...groupe monophylétique. C’est donc pour cela que le terme Bryophyte est aujourd’hui restreint aux mousses vraies. Les Trachéophytes actuelles regroupent les Lycophytes, groupe frère d’un clade (Euphyllophytes) associant Monilophytes et Spermatophytes. Les Lycophytes se diversifient dès le Silurien supérieur...
  • MONILOPHYTES ou POLYPODIOPHYTES

    • Écrit par Jean-Yves DUBUISSON, Sabine HENNEQUIN
    • 6 495 mots
    • 14 médias
    Les Monilophytes sont des plantes vasculaires, tout comme les Lycophytes et les Spermatophytes. Elles se rapprochent des Lycophytes par un stade « spores libres », à la différence des Spermatophytes qui sont des plantes à graines. Elles se distinguent cependant des Lycophytes par la présence d’une vraie...

Voir aussi