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LYCOPHYTES

Diversité et écologie des Lycophytes actuelles

Les Lycophytes comprennent actuellement trois ordres : les Lycopodiales, les Sélaginellales et les Isoëtales. Chacun de ces groupes comprend une seule famille, soit respectivement : les Lycopodiacées (Lycopodiaceae), les Sélaginellacées (Selaginellaceae) et les Isoétacées (Isoëtaceae).

Les Lycopodiacées

<em>Phlegmariurus phlegmaria</em> - crédits : L. Echternacht

Phlegmariurus phlegmaria

La famille des Lycopodiacées est représentée par quelque 400 espèces qui sont réparties dans trois à seize genres selon les classifications. Les genres les plus connus sont Diphasiastrum, Huperzia, Lycopodium, Lycopodiella et Phlegmariurus. Ces plantes, qui sont toutes homosporées (le sporophyte produit un type unique de spores), sont distribuées dans le monde entier, avec un maximum de diversité aux hautes altitudes et latitudes. Sous les tropiques, de nombreuses espèces sont épiphytes (poussant sur d’autres plantes), par exemple le genre Phlegmariurus. Dans ce cas, les gamétophytes sont également épiphytes et sont chlorophylliens. En France, les Lycopodiacées sont rares et le plus souvent protégées. On peut citer Lycopodiumclavatum et Lycopodiellainundata (le lycopode inondé).

Les Sélaginellacées

La famille des Sélaginellacées comprendenviron 700 espèces appartenant toutes à un seul genre : Selaginella.D’apparence souvent plus délicate que les Lycopodiacées, elles peuvent être confondues avec des mousses (mais s’en distinguent par leur organisation végétative en tige, feuille, racine et la présence de vrais tissus conducteurs). Les Sélaginellacées se distinguent des Lycopodiacées par la présence d’une petite excroissance en forme d’écaille à la base de chaque feuille (microphylle et sporophylle), sur leur face supérieure : la ligule. De plus, elles produisent deux types de sporanges associés à deux types de spores : des macrosporanges (ou mégasporanges), dans lesquels se forment seulement quatre grosses spores (appelées mégaspores ou macrospores) ; des microsporanges, dans lesquels se forment de nombreuses petites spores (appelées microspores). On parle d’hétérosporie. Ces deux types de spores vont donner deux types de gamétophytes : les microspores se développent en un microgamétophyte (prothalle mâle), qui ne forme qu’une anthéridie ; les macrospores donnent des macrogamétophytes (prothalles femelles) qui ne forment que quelques archégones. On parle d’hétéroprothallie. De plus, les gamétophytes ne « germent » pas véritablement, mais se développent en restant inclus dans la paroi de la spore. On parle d’endoprothallie. Le gamétophyte mâle s’ouvre à maturité pour laisser s’échapper les spermatozoïdes. Le développement du gamétophyte femelle, plus volumineux, fait éclater la paroi de la spore, mettant à nu la partie où se développent quelques archégones.

Les Sélaginellacées ont une répartition mondiale, avec un maximum de diversité sous les tropiques, en forêt humide, où elles couvrent parfois densément les sous-bois. Particulièrement adaptées à des conditions humides mais également très ombragées, certaines espèces de sélaginelles présentent une coloration bleue iridescente (c’est-à-dire aux reflets bleus métallisés) qui est due à la structure multicouche de la cuticule recouvrant les feuilles. Les avantages adaptatifs de cette coloration ne sont pas encore bien connus. On trouve néanmoins des espèces de sélaginelles dans des milieux secs. Un exemple particulièrement spectaculaire est la « plante de la résurrection » ou « fleur de rocher » qui vit dans le désert de Chihuahua en Amérique du Nord. Cette plante (Selaginellalepidophylla),parfois improprement appelée « rose de Jéricho » – cette dernière étant en réalité une plante à fleurs originaire d'Afrique du Nord et du Proche-Orient – peut survivre plusieurs mois à l’état de vie ralentie en se desséchant presque totalement, et se réhydrater en quelques heures en conditions humides.[...]

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Yves DUBUISSON et Sabine HENNEQUIN. LYCOPHYTES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cycle de vie d’un lycopode - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cycle de vie d’un lycopode

<em>Lepidodendron</em> - crédits : Donald Eggert

Lepidodendron

Morphologie d’un isoète - crédits : Smithsonian Libraries/ courtesy of Biodiversity Heritage Library

Morphologie d’un isoète

Autres références

  • EMBRYOPHYTES ou CORMOPHYTES ou ARCHÉGONIATES

    • Écrit par Jean-Yves DUBUISSON, Sabine HENNEQUIN
    • 3 252 mots
    • 7 médias
    ...groupe monophylétique. C’est donc pour cela que le terme Bryophyte est aujourd’hui restreint aux mousses vraies. Les Trachéophytes actuelles regroupent les Lycophytes, groupe frère d’un clade (Euphyllophytes) associant Monilophytes et Spermatophytes. Les Lycophytes se diversifient dès le Silurien supérieur...
  • MONILOPHYTES ou POLYPODIOPHYTES

    • Écrit par Jean-Yves DUBUISSON, Sabine HENNEQUIN
    • 6 495 mots
    • 14 médias
    Les Monilophytes sont des plantes vasculaires, tout comme les Lycophytes et les Spermatophytes. Elles se rapprochent des Lycophytes par un stade « spores libres », à la différence des Spermatophytes qui sont des plantes à graines. Elles se distinguent cependant des Lycophytes par la présence d’une vraie...

Voir aussi