Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

LOUIS XVI (1754-1793) roi de France (1774-1792)

Contre-révolutionnaire

Il n'a pas perdu toute initiative cependant. Correspondant avec les autres souverains européens, menant une politique étrangère secrète, manipulant les factions révolutionnaires opposées les unes aux autres, il peut, en avril 1792, engager la France dans la guerre contre l'Autriche et la Prusse espérant que la défaite, prévisible, des armées françaises lui permettra de reprendre le pouvoir. Le calcul est déjoué par la force du nationalisme populaire qui défend la Révolution et par la maladresse et la division de ses partisans. La journée d'émeute du 20 juin 1792 montre l'opposition radicale du roi et de son entourage à la Révolution, le roi refusant tout compromis, notamment sur le plan religieux. Le 10 août est l'occasion d'un affrontement armé entre l'aile radicale de la Révolution et les défenseurs du roi, regroupés aux Tuileries, qui préparent un coup de force. Leur défaite, donc celle du roi, marque la fin de la monarchie. Incarcéré au Temple avec sa famille dans un premier temps, le roi est traduit devant la Convention, transformée en tribunal, en décembre 1792. Accusé de trahison, le roi refuse de reconnaître la légitimité de ses juges, dont la partie la plus extrémiste réclame la mort, pour empêcher tout retour en arrière de la Révolution.

La condamnation du roi est acquise à une faible majorité ; il est exécuté le 21 janvier 1793. Sa mort courageuse fait oublier ses faiblesses passées en même temps qu'elle frappe de stupeur les élites européennes, nombreuses à se détourner de la Révolution, dont la violence dérange. Elle sert aussi les émigrés, jusque-là tenus en lisière par les souverains étrangers, et qui doivent reconnaître le comte de Provence comme régent, puis comme roi en exil. Elle ne permet pas à la Révolution de se stabiliser, car les luttes internes demeurent considérables. Aucun chef politique ne réussit à imposer une légitimité durable, si bien que l'idéal de la monarchie, aussi mis à mal qu'il ait été, ne disparaît pas avec la mort de Louis XVI.

— Jean-Clément MARTIN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Clément MARTIN. LOUIS XVI (1754-1793) roi de France (1774-1792) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Louis XVI - crédits : G. Nimatallah/ De Agostini/ Getty Images

Louis XVI

Autres références

  • CALONNE CHARLES ALEXANDRE DE (1734-1802)

    • Écrit par Louis TRENARD
    • 435 mots

    Né à Douai, dans une famille de robe, Calonne fait ses études à Paris. Avocat au conseil d'Artois, procureur général au parlement de Douai, il devient maître des requêtes, chargé de questions délicates, notamment des relations parlement-clergé, et du procès de La Chalotais (membre du parlement de...

  • LOMÉNIE DE BRIENNE ÉTIENNE CHARLES DE (1727-1794)

    • Écrit par Louis TRENARD
    • 487 mots

    Orienté vers l'état ecclésiastique, évêque de Condom en 1760, archevêque de Toulouse en 1763, Loménie de Brienne se révèle bon administrateur, s'occupe de travaux publics, d'industrie, de commerce, d'instruction publique, fait creuser le canal entre la Garonne et le canal du Midi. Membre des assemblées...

  • LOUIS XVII (1785-1795)

    • Écrit par Jean-Clément MARTIN
    • 419 mots

    Second fils de Louis XVI et Marie-Antoinette, il devient le dauphin à la mort de son frère en juin 1789, et partage le destin de sa famille au moment de la Révolution. Ramené à Paris, par la foule qui est allé chercher « le boulanger, la boulangère et le petit mitron » en octobre 1789, il est arrêté...

  • MALESHERBES CHRÉTIEN GUILLAUME DE LAMOIGNON DE (1721-1794)

    • Écrit par Olivier COLLOMB
    • 361 mots

    Fils d'un chancelier de France, premier président de la Cour des aides en 1750, Malesherbes est surtout directeur général de la Librairie, en fait chef de la censure ; en cette qualité, il protège officieusement ce qu'il est chargé d'interdire : l'achèvement de l'...

  • Afficher les 21 références

Voir aussi