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TIFFANY LOUIS COMFORT (1848-1933)

Vase, L. C. Tiffany - crédits : Sotheby's/ AKG-images

Vase, L. C. Tiffany

Peintre, artisan, philanthrope, décorateur et designer américain de renommée internationale, Louis Comfort Tiffany fut l'un des plus importants représentants de l'Art nouveau, mais aussi un innovateur remarquable dans le domaine de la verrerie d'art.

Fils du célèbre bijoutier Charles Lewis Tiffany (1812-1902), Louis naît le 18 février 1848 à New York. Il suit une formation artistique avec les peintres américains George Inness (1825-1894) et Samuel Colman (1832-1920), puis étudie la peinture d'histoire à Paris. Il effectue un séjour au Maroc qui laissera des traces évidentes dans certaines de ses œuvres les plus remarquables. De retour aux États-Unis, il devient un peintre reconnu et entre à la National Academy of Design de New York. En 1877, il réagira au conservatisme de cette institution en fondant, avec les artistes John La Farge (1835-1910) et Augustus Saint-Gaudens (1848-1907), la Society of American Artists.

Lampe de chevet Libellule, L. C. Tiffany - crédits : G. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

Lampe de chevet Libellule, L. C. Tiffany

Tiffany travaille le verre teinté à partir de 1875, et poursuit ses expérimentations. Trois ans plus tard, il crée son entreprise de verrerie dans le Queens, à New York. Au cours des années 1890, il figure parmi les principaux producteurs de verre et met au point des procédés de colorisation originaux. Il acquiert une célébrité mondiale avec la création du verre « Favrile », néologisme inventé à partir du mot latin faber (« artisan »). Ce verre opalescent, auquel il donne des formes fluides, est parfois combiné à des alliages offrant l'aspect du bronze, ou d'autres métaux. Les objets ainsi réalisés, signés « L.C. Tiffany » ou « L.C.T. », connurent une immense popularité de 1890 à 1915, avant d'être redécouverts dans les années 1960. La réputation du verre Favrile s'étendit au-delà des États-Unis, et spécialement en Europe centrale, où il fit l'objet d'un engouement tout particulier.

La fabrique d'objets décoratifs baptisée Tiffany Glass and Decorating Company, qui fournissait les New-Yorkais fortunés, reçut également une commande du président américain Chester A. Arthur pour la décoration des salles de réception de la Maison-Blanche à Washington. Louis Comfort Tiffany fabriqua alors les grands panneaux de verre teinté destinés au hall d'entrée. Il conçut par ailleurs la chapelle de l'exposition internationale de Chicago, en 1893, ainsi que l'autel de la cathédrale St. John-the-Divine à New York.

Vivement impressionné par les créations d'Émile Gallé, héros français de l'Art nouveau, présentées à l'exposition de 1889 à Paris, Tiffany se tourna vers le verre soufflé. De 1896 à 1900, il produisit un nombre considérable d'objets en verre Favrile d'une exquise délicatesse et mystérieusement irisés, qui le consacrent définitivement comme l'une des figures majeures de l'Art nouveau.

L'entreprise Tiffany, rebaptisée Tiffany Studios en 1900, produisit des lampes, des bijoux, des céramiques et des bibelots. En 1911, son fondateur réalisa une de ses pièces maîtresses : un gigantesque rideau de verre pour le palais des Beaux-Arts de Mexico. Comme son père, Louis fut fait chevalier de la Légion d'honneur. Il devint membre honoraire de Société nationale des beaux-arts à Paris, ainsi que de la Société impériale des beaux-arts de Tōkyō. En 1919, il fit de sa luxueuse demeure de Long Island (dont il avait intégralement conçu les plans) une fondation dédiée aux étudiants en art. Après sa mort, le 17 janvier 1933 à New York, elle fut vendue, en 1946, afin de financer des bourses d'études.

— Universalis

Bibliographie

J. Baal-Teshuva, Louis Comfort Tiffany, trad. S. Manceau, coll. Icons, Taschen, Cologne-Londres-Paris, 2004

D. Klotz, Tiffany : lanternes, serres, terrariums, cages à oiseaux, trad. de l'anglais par R. Cusse, Dessain et Tolra, Paris, 1986

J. Loring, Tiffany's 20th Century[...]

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  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. TIFFANY LOUIS COMFORT (1848-1933) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Vase, L. C. Tiffany - crédits : Sotheby's/ AKG-images

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Lampe de chevet Libellule, L. C. Tiffany - crédits : G. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

Lampe de chevet Libellule, L. C. Tiffany

Autres références

  • ART NOUVEAU

    • Écrit par Françoise AUBRY
    • 8 824 mots
    • 23 médias
    John La Farge etLouis Comfort Tiffany mettent au point dans les années 1880 une nouvelle sorte de verre opalescent, coloré par des oxydes métalliques, qui provoquera une renaissance de l'art du vitrail aux États-Unis et en Europe. Tiffany profitera du développement de l'éclairage électrique pour...

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