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LES PEINTURES DÉCORATIVES DE PIERRE PUVIS DE CHAVANNES (repères chronologiques)

1854-1855 Puvis réalise, pour la salle à manger de la maison de son frère au Brouchy, en Saône-et-Loire, quatre peintures à contenu religieux pour illustrer le thème des Quatre saisons, complété par une grande composition centrale, Le Retour de l'Enfant prodigue. C'est son premier essai de peinture décorative, mettant en place deux aspects qui guideront ensuite son travail, le parti-pris monumental et la couleur claire. Pour des édifices privés, cet ensemble sera suivi de la décoration du vestibule de l'hôtel Vignon, à Passy (1866, musée de Tourcoing) et Doux Pays (vers 1882, musée Bonnat, Bayonne) pour l'hôtel Bonnat.

1861-1882 « Cycle d'Amiens » comprenant Bellum et Concordia, où Puvis développe ce qui sera l'esprit et le style de ses grandes décorations murales : des sujets souvent traditionnels, mais envisagés sous un angle général et traités sur un mode apparemment simple (des figures humaines dans un paysage), un langage évident (les symboles, réduits au maximum, sont rejetés dans les bordures décoratives, les figures principales explicitant le thème plus par leurs attitudes et leur disposition que par les attributs traditionnels trop compliqués et d'ailleurs souvent absents), une composition résolument monumentale, à la manière d'une fresque ou d'une tapisserie ancienne, qui privilégie les figures en à-plats placées dans un décor de paysage intemporel.

1867 L'État commande à Puvis de Chavannes, sur le modèle d'Amiens, des peintures murales pour le nouveau musée bâti à Marseille, le Palais Longchamp : Massilia, Colonie grecque et Marseille, Porte de l'Orient, toutes deux présentées au Salon de 1869, où elles sont assez mal accueillies.

1870 Commande de deux panneaux muraux pour l'hôtel de ville de Poitiers. Puvis choisit, pour la première fois, des sujets historiques précis, L'An 732, Charles Martel secourant la chrétienté par sa victoire sur les Sarrasins près de Poitiers (1874) et Retirée au couvent de Sainte-Croix, Radegonde donne asile aux poètes et protège les lettres contre la barbarie du temps, VIIe siècle (1874-1875), plus proches par leur esprit de la peinture française contemporaine que les précédents travaux décoratifs du peintre.

1874-1878 Puvis doit décorer le Panthéon, à Paris, avec d'autres artistes ; il choisit des sujets religieux : Sainte Geneviève enfant en prière (1877) et L'Enfance de sainte Geneviève (1877), surmontés respectivement d'un panneau avec Les Trois Vertus théologales veillant sur la sainte au berceau (1878) et d'une frise de Saints de l'ancienne France (1878). Puvis recevra en 1893 la commande des panneaux initialement réservés à Meissonier et peindra ainsi Le Ravitaillement de Paris pendant son siège par les Francs (1898) et Sainte Geneviève veillant sur Paris (1898), qui obtiendront un immense succès populaire. Une frise de saints, laissée inachevée à sa mort sera terminée par ses élèves. Ces décors pour le Panthéon constituent sa dernière grande peinture murale décorative.

1884-1886 Pour le décor du nouvel escalier du musée de Lyon, Puvis de Chavannes revient à des thèmes plus intemporels, Le Bois sacré cher aux Arts et aux Muses (1884), Vision antique (1886), L'Inspiration chrétienne (1886), Le Rhône et la Saône (1886), sujets en rapport soit avec la destination soit avec la localisation de l'édifice.

1887 Dans le cadre de la reconstruction de l'Hôtel de Ville de Paris, détruit pendant la Commune, Puvis se voit chargé du Salon du Zodiaque, deux frises sur le thème des Quatre saisons. Il réalise finalement L'Été et L'Hiver (1891) avec les quatre écoinçons correspondants (1892). Puvis, insatisfait des conditions d'éclairage, demandera plus tard vainement la restitution de L'Été.

1888 On demande à Puvis de décorer l'escalier du musée de Rouen, car[...]

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Pour citer cet article

Barthélémy JOBERT. LES PEINTURES DÉCORATIVES DE PIERRE PUVIS DE CHAVANNES - (repères chronologiques) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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