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LE MONDE COMME VOLONTÉ ET COMME REPRÉSENTATION, Arthur Schopenhauer Fiche de lecture

Schopenhauer - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Schopenhauer

Méconnu par ses contemporains, Arthur Schopenhauer (1788-1860), ne se reconnaissant pour seul héritage philosophique que Kant et les Védas, soutient sa thèse sur La Quadruple Racine du principe de raison suffisante en 1813. Cinq ans plus tard, en 1818, paraît la première version de son grand œuvre qui connaîtra plusieurs éditions considérablement augmentées en 1844 et 1859 : Le Monde comme volonté et comme représentation. Penseur atypique, précurseur des philosophies de l’existence, il place la souffrance et l’ennui au cœur de sa réflexion. Le monde n’est que le leurre de celui qui croit naïvement qu’il correspond à ses représentations, tandis que la volonté, véritable « chose en soi », est l’essence de la vie qui ne cherche obscurément rien d’autre qu’à persévérer par tous les moyens dans son être.

L’expression d’une « pensée unique »

La composition de l’œuvre est justifiée par l’auteur dans la Préface à la première édition : métaphysique, éthique, esthétique y forment un tout destiné à déployer « une pensée unique ». La dispersion en parties relève des nécessités de l’exposition qui semblent entrer en contradiction avec l’intuition initiale dont elles ne sont que le déploiement organique : seule la compréhension du tout peut permettre de donner sens aux parties. Habilement orchestrée en quatre livres qui, tour à tour, exposent les points de vue de la représentation puis ceux de la volonté, l’œuvre va donc explorer et creuser cette « pensée unique » obligée de reconnaître la dualité du phénomène et de la chose en soi. Ce vocabulaire kantien ne doit toutefois pas faire oublier les infléchissements auxquels l’auteur soumet la pensée de Kant (objet d’un très long appendice) : avec nos représentations nous n’avons affaire qu’à l’apparence des choses, « L’univers entier n’est objet qu’à l’égard d’un sujet, perception que par rapport à un esprit percevant, en un mot, il est pure représentation. »

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Pour citer cet article

Francis WYBRANDS. LE MONDE COMME VOLONTÉ ET COMME REPRÉSENTATION, Arthur Schopenhauer - Fiche de lecture [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Schopenhauer - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Schopenhauer

Autres références

  • INCONSCIENT (notions de base)

    • Écrit par Philippe GRANAROLO
    • 3 276 mots
    Dans l’ouvrage essentiel qu’il n’a cessé d’écrire et de réécrire,Le Monde comme volonté et comme représentation (première édition en 1818), Schopenhauer bâtit une métaphysique qui a pour ambition de nous ouvrir les portes du monde « en soi », celui précisément qu’Emmanuel Kant (1724-1804)...
  • LA NAISSANCE DE LA TRAGÉDIE, Friedrich Nietzsche - Fiche de lecture

    • Écrit par Jacques LE RIDER
    • 1 209 mots
    Fidèle à l'inspiration de Schopenhauer, dont il avait eu la révélation en 1865, à Leipzig, en lisant Le Monde comme volonté et comme représentation, Nietzsche interprétait l'art comme la seule justification de l'existence et du monde. Mais chez Schopenhauer, l'art est un remède aux souffrances...
  • SCHOPENHAUER ARTHUR (1788-1860)

    • Écrit par Jean LEFRANC
    • 3 160 mots
    • 1 média
    Dans le plan général du Monde comme volonté et comme représentation, la contemplation est présentée comme une étape vers l'abolition du vouloir-vivre. Mais le salut par la gnose n'est accessible qu'à quelques saints, au nombre desquels Schopenhauer ne s'est pas compté lui-même. La contemplation...
  • VIVANT (notions de base)

    • Écrit par Philippe GRANAROLO
    • 2 934 mots
    ...xixe siècle, ce que Rémy Chauvin nomme « orientation » a pris le nom de « Volonté ». Telle fut la thèse révolutionnaire développée par Arthur Schopenhauer (1788-1860) dans Le Monde comme volonté et comme représentation (1819-1859). « Nous savons en effet que l’animal veut, nous...

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