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LAWRENCE D'ARABIE, film de David Lean

Après le succès mondial du Pont de la Rivière Kwaï (The Bridge on The River Kwai, 1957), issu des efforts d'un producteur américain de « grands spectacles », Sam Spiegel, et du réalisateur anglais David Lean (1908-1991), le tandem remporte un nouveau triomphe et plusieurs oscars en remplaçant la jungle birmane par le désert de Syrie et en s'attaquant à la biographie d'un personnage historique, le Britannique Thomas Edward Lawrence (1888-1935) – dont le récit, Les Sept Piliers de la sagesse (Seven Pillars of Wisdom, 1922), librement adapté, servit de base au scénario de Robert Bolt. Certains thèmes du film précédent réapparaissent dans celui-ci, tels que la dérision de la gloire militaire de l'Empire, mais cinématographiquement le film est sans doute le plus impressionnant de David Lean. Ce dernier avait débuté sa carrière par des films intimistes (Brève Rencontre, Brief Encounter, primé à Cannes en 1946), séduit en adaptant des œuvres de Dickens (Les Grandes Espérances, Great Expectations, 1946), mais les années 1960 virent sa reconnaissance internationale comme auteur de films historiques et d'aventure, qui eurent la faveur du grand public.

La guerre des sables

Égypte, 1916. Par intérêt politique, Londres soutient les Arabes (divisés en tribus rivales qui se font la guerre pour des raisons oubliées d'elles-mêmes) contre l'invasion ottomane. L'arrogant lieutenant Lawrence, qui se morfond au Caire, se voit confier la tache de rejoindre Faysal Ier, dans l'actuelle Arabie, pour le conseiller dans cette lutte. Lawrence apprend à vivre dans le désert, devient l'ami du chef Ali, avant de se faire adopter par les Arabes, les égalant en courage et en endurance. Par ruse et par ténacité, il unit les tribus, et enrôle dans la lutte commune un chef cupide et brutal, Auda. Mais les intrigues politiques et militaires des Européens lors de la conférence de la paix à Paris, en 1919, le dépossèdent du sens de son entreprise qui était de fonder un empire arabe sous influence britannique. Il demande à être relevé de son grade, et finit simple soldat. Le début du film a montré sa mort, en Angleterre, dans un banal accident de motocyclette ; le « mythe Lawrence » va naître.

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Écrit par

  • : écrivain, compositeur, réalisateur, maître de conférences émérite à l'université de Paris-III

Classification

Pour citer cet article

Michel CHION. LAWRENCE D'ARABIE, film de David Lean [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

<it>Lawrence d'Arabie</it>, de D.&nbsp;Lean - crédits : Sunset Boulevard/ Corbis/ Getty Images

Lawrence d'Arabie, de D. Lean

Autres références

  • JARRE MAURICE (1924-2009)

    • Écrit par Juliette GARRIGUES
    • 1 714 mots
    • 1 média
    Pour la bande originale de Lawrence d'Arabie, Lean avait tout d'abord pensé à Aram Khatchatourian pour la musique de caractère arabe et à Benjamin Britten pour la partition « britannique », Jarre étant censé signer la musique du générique. Khatchatourian ne put quitter l'U.R.S.S. et Britten...
  • O'TOOLE PETER (1932-2013)

    • Écrit par Universalis
    • 708 mots
    • 1 média

    Acteur de théâtre et de cinéma, Peter Seamus O’Toole est né le 2 août 1932 à Connemara (Comté de Galway, Irlande).

    Il grandit à Leeds en Angleterre et suit les cours de la Royal Academy of Dramatic Arts à Londres. Adolescent, il est journaliste au quotidien Evening Post de Yorkshire et...

  • SHARIF OMAR (1932-2015)

    • Écrit par Universalis
    • 425 mots

    L’acteur égyptien Omar Sharif se fit connaître du public international et fut une nommer aux oscars (meilleur acteur dans un second rôle) pour son interprétation d’Ali Ibn el Kharish, le loyal chef arabe du film épique de David Lean, Lawrence d’Arabie(Lawrence ofArabia, 1962). Le rôle-titre...

  • SPIEGEL SAM (1903-1985)

    • Écrit par André-Charles COHEN
    • 697 mots

    L'industrie du cinéma américain regrette parfois, après avoir longtemps condamné leur dictature, les grands producteurs des années 1940 et 1950. Sam Spiegel fut l'un de ces ultimes « nababs » décrits sans complaisance par Scott Fitzgerald dans son roman posthume. Curieux déterminisme de l'histoire...

Voir aussi