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LATIN JAZZ

Le latin jazz naît à New York dans les années 1940 de la rencontre entre les musiques afro-cubaines et le jazz. Puisant ses sources dans les musiques créoles de La Nouvelle-Orléans et les diverses musiques cubaines, il revêt une grande variété de formes musicales, souvent dansantes.

Dans le sud des États-Unis comme aux Antilles, les échanges musicaux sont facilités par le brassage des populations. Le « son » cubain, mais aussi les danses, habanera et danzón, apparus au début du xixe siècle, contaminent le style New Orleans, comme en témoignent les ostinatos latins d'un Jelly Roll Morton. Les figures marquantes du jazz créole (autre dénomination du latin jazz) sont Chico O'Farrill, Dizzy Gillespie et Mario Bauzà, un Cubain qui s'installe à Harlem au début des années 1930, inventeur du cubop, un be-bop version cubaine. Pour rivaliser avec les big bands et jouer des arrangements foisonnants, inspirés de Cab Calloway, Machito met sur pied de grandes formations à partir de 1940. Il enregistre Tanga, qui impressionne Dizzy Gillespie. Celui-ci, associé au virtuose des congas* et compositeur Chano Pozo va s'inspirer des descargas (improvisations collectives) de La Havane pour employer la clave* cubaine et les percussions afro-antillaises (congas, bongos, maracas et timbales) sur des harmonies empruntées au jazz. Les solistes peuvent ainsi improviser, portés par des imbrications rythmiques nouvelles.

Dans les années 1950, le mambo (considéré parfois comme un dérivé caribéen du jazz), le cha-cha-cha et le merengue dominicain font danser pendant que le be-bop assimile les influences tropicales et typiques (Charlie Parker a joué dans l'orchestre de Machito). Sonny Rollins s'inspire d'airs de calypso (Saint Thomas) et Herbie Mann explore la voix rythmique.

Les années 1960 et 1970 ouvrent de nouveaux horizons musicaux en incorporant la musique brésilienne. Du côté du rock, Carlos Santana reprend Evil Ways de Willie Bobo et Oyé Como Va de Tito Puente, alors que le jazz rock intègre des couleurs latines, avec par exemple le pianiste Chick Corea ou le groupe Weather Report de Joe Zawinul, Wayne Shorter et Jaco Pastorius.

— Eugène LLEDO

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Écrit par

  • : compositeur, auteur, musicologue et designer sonore

Classification

Pour citer cet article

Eugène LLEDO. LATIN JAZZ [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • O'FARRILL ARTURO dit CHICO (1921-2001)

    • Écrit par Universalis
    • 195 mots

    Compositeur, arrangeur, chef d'orchestre et trompettiste cubain. De formation classique, influencé par le be-bop, il est l'une des figures marquantes du latin jazz, né de la rencontre entre les musiques afro-cubaines et le jazz. Il étudie la composition à La Havane puis se perfectionne aux...

  • PUENTE TITO (1923-2000)

    • Écrit par Eugène LLEDO
    • 693 mots

    Né le 20 avril 1923 dans le Spanish Harlem de New York d'une mère portoricaine et d'un père d'origine espagnole, Ernest Anthony Puente Jr., dit „Tito“ Puente, est la figure emblématique du latin jazz, courant issu de la rencontre des musiques afro-cubaines avec le jazz.

    Tito...

  • VALDÉS BEBO (1918-2013)

    • Écrit par John LITWEILER
    • 426 mots
    • 1 média

    Le pianiste, compositeur et arrangeur cubain Bebo Valdés exerça une influence majeure sur le latin jazz et sur la scène musicale cubaine qui émergea au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

    Ramón Emilio Dionisio Valdés Amaro, dit Bebo Valdés, naît le 9 octobre 1918 à Quivicán, non loin de La...

Voir aussi