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LABIÉES

Les Labiées ou Lamiaceae constituent une vaste famille d'angiospermes dicotylédones à fleurs gamopétales irrégulières, qui groupe surtout des plantes herbacées et sous-arbustives réparties dans le monde entier. Elles sont faciles à reconnaître avec leurs tiges quadrangulaires garnies de feuilles opposées tomenteuses et odorantes insérées sur des nœuds bien marqués. Leurs fleurs possèdent une corolle aux pétales soudées (gamopétalie) mais à deux lèvres bien marquées : la lèvre supérieure arrondie en forme de casque, la lèvre inférieure plane et trilobée. Ce dispositif est lié à l'entomogamie (pollinisation par les insectes). Abondantes dans la région méditerranéenne, de nombreuses espèces appartiennent à « la vie de chaque jour » et sont utilisées en de multiples occasions : le thym, la sarriette, le romarin, l' origan, le serpolet sont des herbes aromatiques ; les crosnes se consomment en légumes ; la menthe, la germandrée sont utilisées dans la parfumerie ; les sauges, les scutellaires, etc., constituent des plantes horticoles. Beaucoup d'espèces sont mellifères.

Type étudié : la sauge

Le genre Salvia est l'un des plus riches en espèces, probablement plus de six cents, dont une douzaine sont spontanées en France ; il en existe un très grand nombre autour de la Méditerranée et en Amérique. Différant un peu du lamier blanc, type structural classiquement étudié, la sauge (Salvia pratensis) est particulièrement intéressante par sa morphologie florale.

Sauge - crédits :  Jean Weber/ INRA/ Flickr ; CC 2.0

Sauge

Sauge des prés : structure de la fleur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sauge des prés : structure de la fleur

Comme chez presque toutes les Labiées, les tiges ont une section carrée dont les angles épaissis sont formés de cellules collenchymateuses. Les nœuds de la tige, très visibles, portent des feuilles régulièrement opposées et décussées (c'est-à-dire que chaque paire est décentrée à 900 par rapport à celle qui la précède ou la suit) qui peuvent axiller des bourgeons qui développeront latéralement, au niveau des nœuds, de petites touffes de feuilles ou des ramifications. Leur limbe est simple, lobé ou denté, assez rugueux avec une nervation souvent forte et bien apparente ; elles sont fréquemment couvertes de poils (densément tomenteuses, presque toujours odorantes : essences dans des cellules épidermiques chez d'autres Salvia).

L'inflorescence est, dans la plupart des cas, une longue « grappe » terminale, correspondant en réalité à des cymes axillaires latérales groupées en faux verticilles. Chacun de ces « verticilles » comporte à sa base deux bractées opposées parfois très larges et très colorées. La fleur est complète : les cinq sépales, soudés entre eux, forment un calice nettement bilabié ; la corolle pentamère, bleu foncé, comprend à sa base un tube un peu arqué, légèrement plus long que le calice, terminé par deux lobes élargis, l'inférieur en lèvre à trois lobes, le supérieur en casque recourbé. Plaqués au fond du casque, se trouvent le style bifide, saillant, et deux étamines complexes : leur filet, assez court, porte un connectif différencié, avec une branche longue située dans le casque, et une branche courte, basale stérile. Cette structure semble adaptée à la visite des abeilles : ces dernières heurtent la base du connectif, ce qui a pour conséquence de faire pivoter et basculer la partie fertile ; les anthères effleurent le dos de l'insecte qui se couvre ainsi de pollen ; en pénétrant dans une autre fleur, il sera en contact avec le stigmate et pourra assurer la pollinisation. L'ovaire supère comprend deux carpelles, chacun en principe biovulé, et évoluera en un fruit complexe, appelé tétrakène par suite du développement de fausses cloisons ; le style inséré à la base de l'ovaire semble alors s'échapper du centre des quatre « nucules » (style gynobasique). On constate aussi souvent l'existence de deux étamines stériles ou staminodes. La [...]

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Écrit par

  • : ancien professeur au Muséum national d'histoire naturelle

Classification

Pour citer cet article

Gérard AYMONIN. LABIÉES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Sauge - crédits :  Jean Weber/ INRA/ Flickr ; CC 2.0

Sauge

Sauge des prés : structure de la fleur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Sauge des prés : structure de la fleur

Lavandin - crédits : Michael Busselle/ The Image Bank/ Getty Images

Lavandin

Autres références

  • HYSOPE

    • Écrit par Pierre LIEUTAGHI
    • 180 mots
    • 1 média

    Au premier rang des labiées pectorales, l'hysope (Hyssopus officinalis L.) renferme 0,3 à 0,9 p. 100 d'essence aromatique à 45 p. 100 de pinocamphone (groupe des camphres), essence toxique, épileptisante à faible dose : 2 g chez l'homme. Elle contient aussi un glucoside, le diosmoside, voisin...

  • LAVANDES

    • Écrit par Pierre LIEUTAGHI
    • 327 mots
    • 2 médias

    Appartenant à la famille des labiées, la lavande officinale (Lavandula vera D.C. ou Lavandula officinalis Chaix), la lavande spic ou aspic (Lavandula latifolia Villars) et les « lavandins » issus de leur croisement ont à peu près les mêmes propriétés médicinales. La lavande stœchas (...

  • LIERRE TERRESTRE

    • Écrit par Pierre LIEUTAGHI
    • 352 mots

    Plante médicinale commune dans une grande partie de la France et injustement négligée, quoique employée encore çà et là dans l'Ouest, le Berry, le lierre terrestre (Glechoma hederacea L. ; labiées), appelé aussi « rondelette » ou « courroie de Saint-Jean », jouissait déjà, au ...

  • MARRUBE

    • Écrit par Pierre LIEUTAGHI
    • 324 mots

    Considéré par J.-E. Gilibert (1798) comme « l'une des meilleures plantes d'Europe », le marrube (Marrubium valgare L. ; labiées), « mauvaise herbe » fréquente dans tout le Bassin méditerranéen, était déjà considéré comme le spécifique des affections de l'appareil respiratoire dans...

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Voir aussi