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KHUWĀRIZMĪ ou KHWĀRIZMĪ AL- (IXe s.)

Mathématicien arabe, al-Khuwārizmī fut l'un des membres les plus importants du Bayt al-ḥikma, sorte d'institut où le calife ‘abbāside al-Ma'mūn avait regroupé hommes et moyens en vue du développement des sciences. Le Bayt al-ḥikma, renommé pour divers travaux, notamment des observations astronomiques et la mesure d'un degré du méridien terrestre, reste néanmoins avant tout, aux yeux de la postérité, le lieu où les traductions d'œuvres étrangères, grecques surtout, trouvèrent leur impulsion ou leur réalisation.

Une des œuvres les plus en vue, aux yeux des savants musulmans de langue arabe, se trouva être celle de Ptolémée. Il est facile de comprendre pourquoi : l'architecture terrestre dont elle donnait l'image se devait d'être mise en parallèle avec (et, si possible, accordée à) celle que donnait le Qur'ān (Coran), livre de la Révélation musulmane.

Iranien d'origine, Muḥammad ibn Mūsā al-Khuwārizmī est le type exemplaire de ces savants de l'époque ‘abbāside qui donnèrent à la civilisation musulmane et à la langue arabe un essor considérable. Mathématicien, historien, Khuwārizmī est connu aussi pour ses travaux fondamentaux en matière de géographie. Au carrefour des influences indiennes, iraniennes et grecques, il rédige son grand livre de Tables astronomiques (Kitāb az-zīdj, publié par O. Neugebauer, The Astronomic Tables of al-Khwarizmi, Copenhague, 1962), dont l'influence, jusqu'à travers ses traductions latines, devait être considérable. D'autres ouvrages, sur l'astrolabe et l'astrologie, complètent cette image du géographe astronome. Mais c'est son livre sur la configuration de la Terre (Kitāb ṣūrat al-arḍ, publié par H. von Mźik, 1926, reproduction photochromographique, 1963) qui a assuré à Khuwārizmī l'essentiel de sa gloire. Né de l'atlas terrestre qu'il établit, vraisemblablement en collaboration avec d'autres savants et sur la demande expresse d'al-Ma'mūn, dans le cadre du Bayt al-ḥikma, le Livre de la configuration de la Terre témoigne de l'apport capital de Ptolémée, mais d'un Ptolémée dont les données ont été, sur bien des points, revues et corrigées à la lumière des renseignements nouveaux que l'extension de l'empire musulman, du côté de l'Orient surtout, permet d'ajouter au cadre de l'Antiquité gréco-romaine classique.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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Pour citer cet article

Encyclopædia Universalis. KHUWĀRIZMĪ ou KHWĀRIZMĪ AL- (IXe s.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Autres références

  • AL-KHWARIZMI

    • Écrit par
    • 183 mots

    Résident de la maison de la Sagesse à Bagdad, le mathématicien Abu Ja'far Muhammad ibn Musa al-Khwarizmi a participé à la traduction de nombreux manuscrits scientifiques grecs. Son traité intitulé Hisab al-jabr w'al-muqabala est considéré comme le premier manuel d'algèbre...

  • ALGORITHME

    • Écrit par et
    • 5 919 mots
    • 3 médias
    Étymologiquement, le mot « algorithme » vient d’algorizmi (ou algorismi), latinisation de l’épithèteal-Khwarizmi donnée au mathématicien arabe Muhammad Ibn Musa (env. 780–850 env.), originaire de la région du Khwarezm (Khārezm), au sud de la mer d’Aral, dans l’actuel Ouzbékistan. C’est...
  • BRAHMAGUPTA (598-apr. 665)

    • Écrit par
    • 1 152 mots
    • 1 média

    L’astronome et mathématicien du sous-continent indien Brahmagupta nous est connu pour deux traités : le Brāhmasphuasiddhānta (« Traité théorique de la vraie école de Brahma », 628, abrégé BSS) et un manuel plus pratique le Khaṇḍakādyaka(« Bouchées de douceurs », 665, abrégé...

  • ENCYCLOPÉDIE

    • Écrit par
    • 5 659 mots
    • 6 médias
    ...al-akhbâr, « l'essence des traditions »). Plus théoriques, d'autres traités – dont celui d'Al Fârâbî (872-950) et celui de Khuwârizmi (mort en 976), ce dernier joignant les sciences extraites d'Aristote au savoir culturel plus spécifique de l'adab, qui va de la...
  • INDE (Arts et culture) - Les sciences

    • Écrit par
    • 14 198 mots
    • 2 médias
    ...comme indiens d'origine. Mais le premier témoignage concret sur l'emploi de ces chiffres dans une opération arithmétique nous est transmis par un traité d' al-Khwārizmī, probablement écrit à Bagdad au début du ixe siècle, dont nous ne possédons plus que des traductions latines faites au xiie siècle....