ASTROLABE

Astrolabe du XVIe siècle
De Agostini/ Getty Images
Astrolabe du XVIe siècle
Astrolabe italien de 1573. Très utilisé dans le monde arabe à partir du VIIe siècle avant de…
De Agostini/ Getty Images
Le « preneur d'étoiles » (astrolabos), en forme de disque, est la combinaison d'un instrument de mesure et d'un système de projection stéréographique. L'astrolabe-planisphère de Ptolémée (ii e s.) présente une face graduée qui porte une alidade : suspendu verticalement, il permet de prendre la hauteur d'un astre. L'autre face reçoit un premier disque : projection stéréographique de la sphère sur le plan, pour une latitude donnée, et de cercles parallèles à l'horizon. Inscrite dans cet élément, pivote l'« araignée », qui a la forme d'un anneau : projection stéréographique du zodiaque et de certaines étoiles fixes. On obtient, avec l'araignée, la position d'un point du ciel par rapport à l'observateur, situation concrétisée par des intersections de lignes que portent le disque et l'anneau. Finalement, l'astrolabe sert moins à l'observation astronomique proprement dite qu'au calcul de mouvements célestes. Après traductions de textes grecs ou latins décrivant l'astrolabe, les Arabes construiront des appareils semblables. Et, découvrant en Catalogne les écrits des Arabes eux-mêmes, Gerbert fera connaître l'astrolabe au monde latin (x e s.).
Astrolabe désigne aussi, au xx e siècle, un instrument d'optique de précision, permettant, par l'utilisation d'un horizon artificiel (grâce à un bain de mercure), un pointé précis des hauteurs stellaires. Cet instrument a notamment été perfectionné par André Danjon dans son astrolabe dit impersonnel : la pièce principale en est l'« équerre optique », formée d'un prisme de verre placé en avant de l'objectif d'une lunette ; ce prisme est disposé de telle sorte qu'on observe simultanément l'image directe de l'étoile et l'image de cette même étoile après réflexion sur le bain de mercure ; lorsque les deux images sont près de coïncider, un micromètre enregistre le passage de l'étoile. Cet appareil a été largement utilisé jusque dans les années 1970 ; sa précision atteignait 0,002 s en temps et 0,03″ en latitude. Il a été remplacé par les astrolabes photoélectriques.
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Écrit par
- Jacques MÉRAND : licencié en philosophie
Classification
Pour citer cet article
Jacques MÉRAND, « ASTROLABE », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Média
Autres références
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ALIDADE
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ASTROMÉTRIE
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