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KARAMOJONG

Le terme de Karamojong désigne à la fois un groupe de populations nilotiques et l'une des ethnies de ce groupe, les Karamojong proprement dits. Apparentées linguistiquement, ces populations sont localisées au nord-ouest du Kenya et dans les régions adjacentes de l'Ouganda ; outre les Karamojong, elles comprennent les Toposa et les Turkana.

Les Karamojong vivent dans une région de plateaux, entourée de montagnes, au nord-est de l'Ouganda, dans les régions proches de l'escarpement qui marque la frontière avec le Kenya. Deux des populations voisines, les Jie et les Dodo, leur sont très étroitement apparentées. Le caractère peu accessible du pays karamojong a longtemps limité les effets de la colonisation.

L'activité principale des Karamojong est l'élevage du bétail. Chaque famille possède un troupeau d'une centaine de têtes : les hommes en assurent la garde et les femmes traient les vaches ; seuls les hommes jeunes accompagnent les troupeaux lors de la transhumance. Les femmes restent dans les hameaux fortifiés, situés à proximité des points d'eau : elles pratiquent une agriculture de jardinage. Le lait et le sang, mélangés, constituent la base de l'alimentation, mais la viande est rarement consommée. On a pu parler, à propos des Karamojong, d'une véritable « civilisation du bétail ». Il apparaît, en effet, que l'importance de celui-ci déborde largement le simple cadre économique. Le bétail est le moteur de la vie sociale ; il est à l'origine d'un riche vocabulaire et il inspire poèmes et chansons.

L'organisation sociale repose sur la filiation paternelle. Le mariage implique une contribution matrimoniale très importante, de l'ordre d'une cinquantaine de têtes de bétail. La résidence est patrilocale. Les clans constituent des unités territoriales, en ce sens que plusieurs familles d'un même clan se regroupent pour former un hameau, mais la terre est appropriée au niveau de chaque famille et non au niveau du clan. Les unités plus vastes, district et tribu, n'ont de réalité qu'en fonction de certaines activités rituelles. Le système des classes d'âge est complexe : il associe des moitiés, basées sur l'alternance des générations, et des groupes d'âge, initiés en commun. L'initiation des jeunes gens ne donne pas lieu à des cérémonies très importantes. Dans l'ensemble, le caractère gérontocratique de la société karamojong est nettement affirmé.

Les croyances religieuses des Karamojong incluent l'existence d'un dieu suprême, le culte des ancêtres et surtout la sorcellerie ; des devins assurent la détection des sorciers. Les cérémonies les plus importantes ont lieu annuellement pour invoquer la pluie.

— Roger MEUNIER

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Écrit par

  • : chargé de cours à l'université de Paris-VIII, assistant de recherche à l'École pratique des hautes études

Classification

Pour citer cet article

Roger MEUNIER. KARAMOJONG [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • TESO

    • Écrit par Roger MEUNIER
    • 564 mots

    Population nilotique du groupe central, les Teso appartiennent au même groupe linguistique que les Karamojong. Seconde ethnie de l'Ouganda, ils sont localisés dans l'est du pays et constituent environ 4 p. 100 de la population ougandaise dans les années 2000, soit 1 200 000 environ. Ils...

  • TURKANA

    • Écrit par Roger MEUNIER
    • 585 mots

    Population nilotique, les Turkana appartiennent au groupe Karamojong dont ils constituent la tribu la plus importante. Ils occupent une vaste région aride de plaines et de plateaux — le Turkana —, située dans le nord-ouest du Kenya, entre le lac Turkana (ancien lac Rodolphe) et l'escarpement...

Voir aussi