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STIGLITZ JOSEPH (1943- )

Un économiste critique

La voix de Stiglitz se fait entendre au-delà du milieu académique. Surtout lorsque le président Bill Clinton fait de lui en juin 1993 le directeur de ses conseillers économiques. À partir du début des années 1990, Stiglitz anime la controverse qui oppose, au sein de la Banque mondiale, les « révisionnistes » et les « néo-classiques ». Pour ces derniers, l'État accompagne « amicalement » (friendly) le marché ; pour Stiglitz, l'État conduit le marché par des politiques sélectives de crédit (financialrestraint) et de soutien à l'exportation. Le « révisionniste » dénonce sans relâche le « consensus de Washington », ce discours, commun au FMI et à la Banque mondiale, selon lequel la libéralisation financière permet le développement du marché des capitaux et, par suite, la croissance dans les pays en développement.

Après la crise asiatique de 1997, la critique de Stiglitz, alors chef économiste de la Banque mondiale, se durcit. Une violente polémique éclate entre lui et Stanley Fisher, son homologue au FMI, à propos des remèdes imposés par le Fonds aux pays asiatiques. La Banque se désolidarise alors des positions du FMI sur la conditionnalité de l'octroi des crédits. Mais, un an plus tard, James Wolfensohn, son président, doit sacrifier Stiglitz dont la liberté de ton exaspère les tenants de l'orthodoxie financière.

Stiglitz rejoint ensuite l'université Columbia de New York et continue d'invectiver le FMI et la Banque mondiale. Ses travaux alimentent une réflexion politique devenue majeure : quelle doit être la place des institutions internationales dans le processus de globalisation ?

— Françoise PICHON-MAMÈRE

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Pour citer cet article

Françoise PICHON-MAMÈRE. STIGLITZ JOSEPH (1943- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CREDIT RATIONING IN MARKETS WITH IMPERFECT INFORMATION, J. Stiglitz et A. Weiss - Fiche de lecture

    • Écrit par Catherine REFAIT
    • 981 mots

    Au début des années 1970 s'est forgée une nouvelle façon d'envisager les relations économiques entre les individus : l'économie de l'information. Un de ses objectifs était d'améliorer la compréhension de phénomènes laissés inexpliqués par la microéconomie traditionnelle, en se fondant sur l'interaction...

  • LA GRANDE DÉSILLUSION, Joseph Stiglitz - Fiche de lecture

    • Écrit par Anne DEMARTINI
    • 1 222 mots

    La mondialisation a placé la diffusion du progrès technique et le commerce extérieur au cœur de la croissance et du développement. Pourtant, rarement un phénomène économique aura été aussi décrié. Dans son ouvrage La Grande Désillusion (Fayard, 2002) – traduction française de Globalization...

  • MARKETS, MARKET FAILURES AND DEVELOPMENT, Joseph E. Stiglitz - Fiche de lecture

    • Écrit par Ariane TICHIT
    • 1 072 mots

    Certains des travaux majeurs de Joseph Stiglitz portent sur l'analyse des pays en voie de développement (P.V.D.), essentiellement l'Afrique, où il posera le pied pour la première fois en 1967. Selon lui, il y a un écart bien trop important entre ce qu'il observe sur le terrain et ce que prédisent...

  • ASSURANCE - Économie de l'assurance

    • Écrit par Pierre PICARD
    • 5 633 mots
    ...peuvent accommoder leur information imparfaite sur les risques en proposant plusieurs types de contrats simultanément et en laissant les individus choisir. Ce mécanisme a été étudié d'un point de vue théorique par Michael Rothschild et Joseph Stiglitz. Ils ont envisagé le cas d'un marché d'assurance...
  • BANQUE MONDIALE

    • Écrit par Marie-France BAUD-BABIC, Olivier MARTY
    • 3 215 mots
    ...Development Framework), plus respectueux de l’autonomie des processus démocratiques, des spécificités institutionnelles et des considérations sociales. Ce faisant, il prenait le parti de son remuant économiste en chef et numéro deux de la Banque, Joseph Stiglitz, qui avait dénoncé les approches parfois...
  • CRISES FINANCIÈRES - Régulation financière internationale

    • Écrit par Dominique PLIHON
    • 4 737 mots
    ...l'Inde ou la Malaisie – qui ont mené des politiques différentes de celles que préconisait le F.M.I., en maintenant notamment un contrôle des capitaux. De son côté, Joseph Stiglitz, le Prix Nobel 2001, va encore plus loin à propos de la gestion de la crise asiatique de 1997-1998 : « Avec le recul, les...
  • DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE, notion de

    • Écrit par Emmanuelle BÉNICOURT
    • 1 648 mots
    ...grandissant d'un certain nombre de pays (notamment en Afrique), l'accent est mis sur les défaillances du marché, qui empêchent ou freinent le rattrapage. Joseph Stiglitz insiste en particulier sur les problèmes d' asymétrie d'information (tout le monde n'est pas informé de la même façon), qui érodent la...
  • Afficher les 8 références

Voir aussi