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PRIESTLEY JOSEPH (1733-1804)

Chimiste anglais, théologien, chef principal (avec Theophilus Lindsey), du mouvement des unitariens ou antitrinitaires, pédagogue et théoricien politique, né à Birstall Fieldhead (près de Leeds) et mort à Northumberland en Pennsylvanie Joseph Priestley était le fils d'un tailleur calviniste qui, d'esprit ouvert, le laissa se préparer au pastorat chez les dissidents. Priestley apprit alors l'hébreu, le chaldéen, le syriaque et un peu d'arabe. Dès l'âge de dix-sept ans, il correspondait avec Pierre Annet (1693-1769), penseur déiste et maître de Voltaire, lui reprochant son attachement au déterminisme. De 1752 à 1755, il étudia à l'Académie de Daventry, un des établissements d'enseignement des non-conformistes, puis passa trois ans comme assistant dans la paroisse presbytérienne de Needham Market. Il devint ensuite professeur à Warrington, où il adapta l'enseignement aux débouchés que pouvaient offrir le commerce et l'industrie. Pour pallier l'insuffisance des manuels, il écrivit lui-même Rudiments of English Grammar (1761) et de nombreux ouvrages sur l'éducation.

Il s'intéresse alors aux sciences et commence à rédiger un ouvrage sur l'électricité. Encouragé par Benjamin Franklin, il publie The History and Present State of Electricity (1767), ouvrage dans lequel il résume les connaissances de son temps et rapporte ses propres expériences (il prévoit que la force doit être inversement proportionnelle au carré de la distance) et sur les rapports entre électricité et chimie.

En 1767, il est nommé pasteur congrégationaliste de Mill Hill Chapel à Leeds, où la proximité d'une brasserie lui inspire ses expériences sur les gaz. En six ans, il identifie dix gaz nouveaux, notamment, pendant son séjour à Leeds, l'oxyde et le dioxyde de carbone, l'oxyde nitreux, l'acide chlorhydrique. Il doit ses réussites à son talent d'expérimentateur et surtout à l'utilisation de la cuve à mercure qui permet de recueillir les gaz solubles dans l'eau.

En même temps, Priestley se préoccupe de politique et publie un ouvrage dans lequel il prône la démocratie, Essay on the First Principles of Government, and on the Nature of Political, Civil, and Religious Liberty (1769).

Continuant ses études sur les gaz, il montre que le volume de l'air diminue d'un cinquième lors de la respiration ou de la combustion. En 1771, il constate que les plantes peuvent régénérer la partie de l'air utilisée par une souris ou une flamme. L'année suivante, il découvre que le mélange d'oxyde d'azote incolore et d'air s'accompagne d'une diminution de volume et de l'apparition de vapeurs rousses (dioxyde d'azote), et cela d'autant plus que l'air est plus propre à la respiration ou à la combustion. Cette constatation permet d'opérer la première mesure quantitative de la « qualité » de l'air (en termes modernes, c'est le premier dosage de l'oxygène).

La découverte la plus célèbre de Priestley date de 1774 : en chauffant l'oxyde rouge de mercure, il obtient un gaz incolore, dans lequel une bougie brûle avec une flamme très vive, et qu'il nomme air déphlogistiqué. Quelques mois plus tard, il rencontre Lavoisier à Paris, lequel, reprenant et complétant les expériences du savant anglais, donne à ce gaz le nom d'oxygène. Néanmoins, malgré ses travaux et ceux de Lavoisier, Priestley restera un des derniers défenseurs du phlogistique.

Il identifie ensuite l'ammoniac et étudie sa décomposition sous l'effet d'une décharge électrique ; il caractérise le gaz sulfureux, l'azote, découvre l'importance de la lumière dans la photosynthèse et met en évidence la réduction des oxydes métalliques lorsqu'on les chauffe avec de l'hydrogène.

Pour des raisons qui restent obscures,[...]

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Classification

Pour citer cet article

Pierre MOYEN. PRIESTLEY JOSEPH (1733-1804) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • AIR, élément

    • Écrit par Georges KAYAS
    • 719 mots
    • 1 média

    Anaximène (~ 556-~ 480), à la différence de Thalès, enseignait que toute substance provient de l'air (pneuma) par raréfaction et condensation ; dilaté à l'extrême, cet air devient feu ; comprimé, il se transforme en vent ; il produit des nuages, qui donnent de l'eau lorsqu'ils sont...

  • AMMONIAC

    • Écrit par Henri GUÉRIN
    • 5 033 mots
    • 5 médias
    En chauffant ce « sel » avec de la chaux, plusieurs alchimistes constatèrent la formation d'un gaz suffocant, mais ce fut Joseph Priestley qui, en 1774, l'isola en le recueillant sur la cuve à mercure et lui donna le nom « d'air alcalin ». Le nom d' ammoniaque par lequel on désigne aujourd'hui la...
  • CHIMIE - Histoire

    • Écrit par Élisabeth GORDON, Jacques GUILLERME, Raymond MAUREL
    • 11 186 mots
    • 7 médias
    ...fixe » (l'anhydride carbonique) de l'« air nuisible » (l'azote), résidu gazeux de la calcination des métaux. La même année, un expérimentateur génial, Priestley, inaugure ses publications sur la chimie pneumatique, isolant sous la cloche à mercure toute sorte de gaz, notamment l'« air nitreux » (l'oxyde...
  • EAU, élément

    • Écrit par Georges KAYAS
    • 716 mots

    Pour Thalès de Milet, le premier des physiologues ioniens, l'eau est le principe de toutes choses ; après lui, Empédocle d'Agrigente introduit quatre éléments : l'air, l'eau, la terre et le feu, qu'il appelle les quatre racines. Mais c'est surtout Platon...

  • Afficher les 9 références