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WEISSMULLER JOHNNY (1904-1984)

Johnny Weissmuller - crédits : Silver Screen Collection/ Getty Images

Johnny Weissmuller

Homme-poisson puis homme-singe, Johnny Weissmuller mena avec bonheur une double carrière. Cet Apollon des bassins fut d'abord la première star de la natation, sport qui gagna, grâce à ses exploits des jeux Olympiques de 1924 et de 1928, son statut de deuxième discipline olympique, après l'athlétisme. Puis il incarna à dix-neuf reprises, de 1933 à 1947, le rôle de Tarzan au cinéma. Sa plastique impeccable, sa gentillesse et sa complicité avec les animaux, tout cela fit que ce rôle lui alla comme un gant.

Les performances aquatiques de Johnny Weissmuller – cinq médailles d'or olympiques, soixante-sept records du monde, une invincibilité de neuf années sur des distances allant du 50 yards (45,72 m) au demi-mile (804,67 m) – marquent encore les esprits avec près d'un siècle de recul, même si l'on s'est plus extasié encore des exploits ultérieurs de ses compatriotes Mark Spitz ou Michael Phelps.

Le champion de natation

Johnny Weissmuller naît le 2 juin 1904 à Timişoara, en Roumanie, de parents autrichiens – afin de participer aux jeux Olympiques, il lui faudra falsifier ses documents d'identité, qui mentionnent Windberg (Pennsylvanie) comme lieu de naissance, « prouvant » sa nationalité américaine. Ses parents émigrent aux États-Unis quand il n'est âgé que de sept mois. Il connaît l'enfance grise d'un fils de mineur, devenu tenancier de saloon, silicosé et alcoolique, qui meurt alors que le jeune garçon est âgé de dix ans. Il doit alors travailler pour aider sa mère – il sera notamment groom dans un luxueux hôtel de Chicago. À huit ans, il avait découvert la natation, sur les conseils du médecin de la famille, qui le trouvait chétif. Il effectue ses premières brasses dans le lac Michigan, où sa mère l'emmène régulièrement. À seize ans, il rencontre « Big » Bill Bachrach, entraîneur de l'Illinois Athletic Club, avec qui il va travailler. Celui-ci a décelé ses immenses moyens, mais il trouve son style exécrable. « Tout d'abord, tu dois oublier tout ce que tu as appris. Jure que tu travailleras avec moi sans poser de questions et sans chercher d'excuses. Tu seras un esclave et tu me haïras. Mais, à la fin, tu battras tous les records que tu voudras. » C'est par ces phrases que cet homme à l'allure de maquignon mais qui maîtrise parfaitement l'art de la natation aborde sa collaboration avec l'adolescent. Il lui fait aligner les longueurs de bassin avec l'interdiction d'utiliser les jambes, pour qu'il maîtrise à la perfection la technique de l'« over », le crawl d'aujourd'hui.

Johnny Weissmuller, 1924 - crédits : Allsport/ Hulton Archive/ Getty Images

Johnny Weissmuller, 1924

Le travail porte ses fruits. Le 9 juillet 1922, à Alameda, il devient le premier homme à nager le 100 mètres en moins d'1 minute : 58,9 s, une performance qui marque les esprits et lui ouvre des perspectives olympiques. Le 6 mars 1923, à New Haven, il devient également le premier homme à nager le 440 yards (équivalent du 400 mètres) en moins de 5 minutes (4 min 57 s, améliorant sa meilleure performance de 11 secondes). Le 17 février 1924, il bat son record du 100 mètres, en 57,4 s, une performance qui ne sera améliorée que dix ans plus tard. Johnny Weissmuller, superbe sportif (1,90 m, 86 kg) de dix-neuf ans, est la vedette des jeux Olympiques de Paris, en 1924, avec l'athlète finlandais Paavo Nurmi. Les Parisiennes viennent à la piscine des Tourelles admirer tout autant ses performances que sa plastique. L'Américain remporte d'abord le 400 mètres (5 min 4,2 s), devant le favori suédois Arne Borg (5 min 5,6 s). Puis, dans la même journée, il s'adjuge deux médailles d'or : il gagne le matin le relais 4 fois 200 mètres (avec Wallace O'Connor, Harry Glancy et Ralph Beyer, 9 min 53,4 s, record du monde), puis il remporte l'après-midi le 100 mètres (59,0 s), loin devant le double champion olympique de la distance,[...]

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Écrit par

  • : critique de cinéma, traducteur
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

André-Charles COHEN et Universalis. WEISSMULLER JOHNNY (1904-1984) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Johnny Weissmuller - crédits : Silver Screen Collection/ Getty Images

Johnny Weissmuller

Johnny Weissmuller, 1924 - crédits : Allsport/ Hulton Archive/ Getty Images

Johnny Weissmuller, 1924

Autres références

  • JEUX OLYMPIQUES

    • Écrit par Jean DURRY, Universalis, Pierre LAGRUE, Alain LUNZENFICHTER
    • 15 675 mots
    • 12 médias
    ...deviennent des « stars » : le Finlandais Paavo Nurmi, qui obtient 5 médailles d'or, remportant le 1 500 et le 5 000 mètres à moins d'une heure d'intervalle ; le nageur américain Johnny Weissmuller qui gagne 3 médailles d'or et fait admirer sa plastique. Le tournoi de football fait connaître au monde entier...
  • JEUX OLYMPIQUES - Le cinéma et les Jeux

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 3 438 mots
    ...Passer de la scène olympique au grand écran a séduit de nombreux champions, avec des fortunes très diverses. Le plus célèbre de ces transfuges demeure Johnny Weissmuller : le nageur vedette des Jeux de Paris en 1924 donna dès 1932 corps sur le grand écran au personnage de Tarzan, l'homme-singe créé par...
  • NATATION

    • Écrit par Jean DURRY
    • 1 002 mots
    • 4 médias

    Peut-on oublier Johnny Weissmuller, le plus célèbre Tarzan du cinéma ? Le sculptural nageur américain, qui surclassa ses adversaires des 100 et 400 mètres nage libre à Paris, en 1924, lors de la VIIIe olympiade, est le premier homme à avoir nagé le 100 mètres en moins d'une minute (58,6 s)....

  • O'SULLIVAN MAUREEN (1911-1998)

    • Écrit par Universalis
    • 126 mots

    Actrice américaine d'origine irlandaise née à Boyle (Grande-Bretagne) en 1911 et morte à Phoenix (Arizona) en 1998. Sa carrière commence avec Song of my Heart de Frank Borzage (1930). Elle se spécialise dans des rôles d'ingénue, mêlant tendresse et émotion (Annie la Batelière, de...

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