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ADAMS JOHN QUINCY (1767-1848)

Sixième président des États-Unis, de 1825 à 1829, John Quincy Adams a eu par ailleurs une remarquable carrière de diplomate, puis, à l'expiration de son mandat présidentiel, de député.

Né à Braintree (actuellement Quincy) dans le Massachusetts, fils aîné du deuxième président des États-Unis, John Adams, il fut fortement influencé dans son enfance par les prises de position de son père au cours de la révolution américaine et par la haute valeur intellectuelle de sa mère. En suivant son père dans ses voyages à Paris et à Leyde, il étudie et il acquiert non seulement une bonne connaissance du français et du hollandais, mais aussi le goût de sa carrière future. Dès 1781, âgé de quatorze ans, il accompagne en Russie, comme secrétaire et interprète, l'envoyé officiel des États-Unis, et rejoint son père à Paris en 1782 après être passé par la Scandinavie, le Hanovre et la Hollande. De retour au Massachusetts, il étudie à Harvard, dont il est diplômé en 1787, devient avocat et se lance dans le journalisme politique, réfutant les thèses de Thomas Paine sur les droits de l'homme et soutenant la politique de neutralité de George Washington dans le conflit franco-anglais ; il attire ainsi l'attention de Washington qui, en 1794, l'envoie comme ambassadeur en Hollande, puis, en 1796, au Portugal. Son père, devenu président, le nomme ensuite ambassadeur en Prusse.

En 1801, avec l'arrivée au pouvoir de Jefferson, Adams quitte la diplomatie pour se lancer dans la politique aux côtés des fédéralistes ; il est élu en 1802 au Sénat du Massachusetts, puis, en 1803, sénateur du Massachusetts au Sénat fédéral. Considéré à l'intérieur de son parti comme « ingouvernable » en raison de son indépendance d'esprit et de son refus d'appartenir à une coterie, il vote souvent avec les démocrates. C'est ainsi qu'il soutient la politique d'embargo commercial de Thomas Jefferson à laquelle s'opposent les fédéralistes de Nouvelle-Angleterre, approuve avec les démocrates le rachat de la Louisiane, mais rejoint les fédéralistes contre une loi autorisant le Président à faire contrôler ce nouveau territoire par des fonctionnaires choisis par lui et ne dépendant que de lui. En 1808, à la fin de son mandat de sénateur, les fédéralistes désignent un autre candidat ; Adams retourne à la diplomatie, en même temps qu'il se rapproche du parti démocrate. En 1809, James Madison l'envoie comme ambassadeur en Russie, puis comme négociateur du traité de Gand qui met un terme à la guerre anglo-américaine de 1812. En 1817, James Monroe le nomme secrétaire d'État ; en jouant un rôle majeur dans l'acquisition de la Floride, en définissant les nouvelles frontières des États-Unis vers le nord et l'ouest, Adams est en fait un des auteurs, et non des moindres, de la « doctrine de Monroe », promulguée en 1823. Comme pour Madison et Monroe, le secrétariat d'État pouvait constituer un bon tremplin vers la présidence. Fier, indépendant, réservé, Adams fait peu d'efforts pour obtenir des voix face à des opposants d'envergure. Aucun n'ayant obtenu la majorité, la Chambre effectue son choix parmi les trois premiers élus. Adams est désigné, grâce au soutien de Henry Clay, qu'il nommera secrétaire d'État aux Affaires étrangères, suscitant ainsi l'opposition irrémédiable des jacksoniens qui l'accusent de corruption.

Malgré un ambitieux programme de développement des arts et des sciences, notamment par la création d'une université nationale et d'observatoires astronomiques, la présidence de Quincy Adams est souvent considérée comme un échec. Son interprétation libérale de la constitution lui vaut notamment l'opposition des vieux nordistes comme celle des sudistes qui craignent qu'elle n'aboutisse dans l'avenir à l'abolition de l'[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques

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Pour citer cet article

Marie-France TOINET. ADAMS JOHN QUINCY (1767-1848) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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