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JEFFERSON THOMAS (1743-1826)

L'un des fondateurs de la République des États-Unis, Thomas Jefferson est issu d'un milieu aisé. Avocat en 1767, attiré par la vie politique et grand lecteur des philosophes, il écrit A Summary View of the Rights of British America (1774) et siège à la Chambre des bourgeois de Virginie de 1769 à 1775 ; puis il participe au Congrès continental, où il est chargé de rédiger la Déclaration d'indépendance : le document porte sa marque. En 1779, il devient gouverneur de Virginie, et revient en 1781 au Congrès confédéral où il fait adopter le système décimal pour la monnaie nationale et une ordonnance (1784) qui organise les territoires à l'ouest des Appalaches. De 1785 à 1789, il est ambassadeur des États-Unis en France et publie ses Notes on Virginia (1785) ; sa réputation, ses talents lui donnent une forte influence sur les patriotes français.

Le président George Washington le fait entrer dans son cabinet comme secrétaire d'État. Mais Jefferson, partisan d'un pouvoir fédéral limité, se heurte au secrétaire au Trésor, Hamilton, et quitte le cabinet en 1793 pour fonder le Parti républicain démocrate. Persuadé que c'est dans l'agriculture que réside l'avenir des États-Unis, que ce pays est, à condition de refuser l'industrialisation, « le meilleur espoir du monde », Jefferson est le champion de la pensée physiocratique ; il éprouve des sympathies pour la Révolution française, en particulier dans sa phase girondine. En 1796, il est élu à la vice-présidence, tandis que le président, John Adams, appartient au Parti fédéraliste. En 1800, Jefferson accède à la présidence. Il sera réélu en 1804. Sans le vouloir expressément, Jefferson renforce le pouvoir présidentiel ; en 1803, il achète à la France la Louisiane et contribue ainsi à étendre les pouvoirs du gouvernement fédéral. Sur le plan économique, il ne touche pas à l'œuvre de Hamilton. Il tâche de garder la neutralité entre Napoléon et l'Angleterre et n'hésite pas à décider l'interruption du commerce américain avec l'Europe.

Monticello, Charlottesville - crédits :  Bridgeman Images

Monticello, Charlottesville

Retiré dans sa maison de Monticello, Jefferson écrit, conseille ses successeurs, fait construire l'université de Virginie. Au-delà de son importance politique, il a incarné la civilisation américaine de la fin du xviiie siècle.

— André KASPI

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'Amérique du Nord à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne

Classification

Pour citer cet article

André KASPI. JEFFERSON THOMAS (1743-1826) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Monticello, Charlottesville - crédits :  Bridgeman Images

Monticello, Charlottesville

Autres références

  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Universalis, Claude FOHLEN, Annick FOUCRIER, Marie-France TOINET
    • 33 218 mots
    • 62 médias
    ...dans les démocraties antiques, ils s'accommodaient, plus ou moins bien, de la coexistence de l'esclavage avec un régime libéral. Leur porte-parole est Thomas Jefferson, planteur de Virginie, rédacteur de la Déclaration d'indépendance et secrétaire d'État (ministre des Affaires étrangères) de George Washington,...
  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - L'architecture

    • Écrit par Claude MASSU
    • 12 026 mots
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    La personnalité de Thomas Jefferson (1743-1826) domine la période de l'Indépendance. Troisième président des États-Unis et architecte autodidacte, il a mis à l'honneur l'architecture des temples romains avec la construction du Virginia State Capitol (1785-1798) à Richmond, Virginie, bâtiment qui a fait...
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    • Écrit par André KASPI
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    On désigne sous l'expression « doctrine de Monroe » les principes énoncés par le président James Monroe dans son message du 2 décembre 1823 au Congrès. En réalité, Monroe n'a jamais songé à exprimer une doctrine quelconque, relative à la politique étrangère des États-Unis, mais seulement à affirmer...

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