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WASHINGTON GEORGE (1732-1799)

Le plus illustre des pères fondateurs de la démocratie américaine, immortalisé par la capitale du nouvel État et de nombreuses autres localités qui portent son nom, Washington ne paraissait nullement destiné à la réputation prodigieuse qu'il acquit et à l'influence qu'il exerça par la suite. De tous ses contemporains et collaborateurs, Madison, Hamilton, Franklin, Jefferson, il était certainement le moins brillant, intellectuellement parlant, le moins imaginatif, le plus conservateur sur le plan social. Mais il possédait deux qualités fondamentales dans l'exercice du pouvoir civil et le commandement des armées, la ténacité et le sens des réalités. Il n'en fallut pas davantage pour en faire le premier chef de l'État nouveau et le proposer en modèle à la société américaine.

Le vainqueur de la guerre d'Indépendance

Né en Virginie en 1732, George Washington appartenait à une famille de planteurs de modeste aisance, établie depuis un siècle environ dans le Nouveau Monde. Orphelin de père à onze ans, George fut élevé par son demi-frère, Lawrence, qui lui légua une partie de son domaine, Mount Vernon, sur les rives du Potomac. George semblait ainsi promis à l'existence simple et monotone de gentleman farmer. Son instruction se borna à ce qu'il apprit lui-même dans les ouvrages, surtout scientifiques et militaires, qu'il avait à sa disposition et dans les leçons qu'il tira de son expérience d'arpenteur dans les zones montagneuses de Virginie.

<it>George Washington</it>, G. Stuart - crédits : Bridgeman Images

George Washington, G. Stuart

Portrait de George Washington, G. Stuart - crédits : Courtesy, Museum of Fine Arts, Boston, États-Unis. William Francis Warden Fund, John H. and Ernestine A. Payne Fund, Commonwealth Cultural Preservation Trust

Portrait de George Washington, G. Stuart

Cependant, le début de la guerre contre la France et les Indiens, connue en France sous le nom de guerre de Sept Ans, fit de lui un officier de l'armée britannique (dès 1754, il reçut une commission de lieutenant-colonel) et l'opposa aux forces françaises retranchées au fort Duquesne, le futur Pittsburgh. Après un premier échec en 1755, il participa, à la tête de la milice de Virginie, au siège et à la reddition du fort, en 1758. Puis, la guerre finie pour lui, il revint à Mount Vernon pour y reprendre son existence de planteur.

Yorktown - crédits : MPI/ Getty Images

Yorktown

Son expérience militaire le fit désigner, en 1775, par le Congrès continental pour exercer le commandement de la nouvelle armée continentale, appelée à lutter contre l'occupant britannique. C'est dans ces fonctions que Washington déploya le mieux ses possibilités mais aussi montra ses limites. Tout était à faire, car en face de troupes organisées et bien commandées n'existaient que des milices indisciplinées, pourvues d'armes et d'équipements insuffisants et médiocres. La tactique de Washington consista à éviter les affrontements et à ménager ses forces en attendant de posséder la supériorité. Jusqu'en 1777, il retraita prudemment, préférant perdre des positions inutiles plutôt que des troupes. L'hiver de 1777-1778, passé dans le camp retranché de Valley Forge, aux portes de Philadelphie, dans un très grand dénuement, marqua le tournant des campagnes, car c'est là qu'il put refaire ses forces avec l'aide de Prussiens et de Polonais, en attendant l'intervention française. Grâce à elle, il sut préparer une opération combinée entre la marine et l'armée de terre, destinée à encercler les forces britanniques à Yorktown où elles se rendirent (1781). Patiemment, sans actions d'éclat, Washington avait réussi à vaincre un adversaire plus puissant, mais peu préparé à une guerre d'usure, et à donner à son pays l'indépendance. La paix signée, en 1783, il termina pour la seconde fois sa carrière militaire et se retira à Mount Vernon pour reprendre la direction de sa plantation.

George Washington - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

George Washington

Même s'il avait espéré sincèrement quitter la vie publique, son prestige était si grand que ses contemporains le considéraient comme un héros, le vainqueur de la guerre d'Indépendance. Bien qu'il n'eût jamais participé à la direction politique du pays, il fut spontanément[...]

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris

Classification

Pour citer cet article

Claude FOHLEN. WASHINGTON GEORGE (1732-1799) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

<it>George Washington</it>, G. Stuart - crédits : Bridgeman Images

George Washington, G. Stuart

Portrait de George Washington, G. Stuart - crédits : Courtesy, Museum of Fine Arts, Boston, États-Unis. William Francis Warden Fund, John H. and Ernestine A. Payne Fund, Commonwealth Cultural Preservation Trust

Portrait de George Washington, G. Stuart

Yorktown - crédits : MPI/ Getty Images

Yorktown

Autres références

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