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CLAY HENRY (1777-1852)

Né en Virginie dans une famille de la petite bourgeoisie, Henry Clay devient avocat à vingt ans. Il s'établit au Kentucky où il mène une carrière professionnelle pleine de succès et une carrière politique au cours de laquelle il représentera cet État tantôt à la Chambre des représentants, tantôt au Sénat pendant près de quarante ans, avec le rôle national de speaker (président de la Chambre).

Conservateur dans la tradition aristocratique du « gouvernement des sages, des méritants et des riches », il promeut aussi une politique d'intervention du gouvernement fédéral dans les domaines du développement économique et apporte sa marque dans les différents débats sur les tarifs douaniers, les impôts, les investissements fédéraux et surtout la Banque fédérale. Si son tempérament politique et son rôle de speaker lui permettent de faire admettre tout un ensemble de compromis, son habileté ne suffit pas à le faire accéder à la présidence comme il en a l'ambition.

Après s'être distingué au niveau local, Clay est élu en 1811 à la Chambre des représentants où il met son éloquence au service des partisans du déclenchement de la guerre avec la Grande-Bretagne en 1812, ce qui ne l'empêche pas de participer aux négociations de paix en 1814 à Gand.

En 1820-1821, Clay présente les suggestions qui permettent de faire accepter le Compromis du Missouri rétablissant provisoirement l'équilibre entre États esclavagistes et États non esclavagistes, ce qui lui vaut le surnom de « grand pacificateur ». Adversaire d'Andrew Jackson depuis l'invasion de la Floride (1819), il se présente aux élections de 1824 où il arrive en quatrième position ; usant de son rôle de speaker à la Chambre des représentants, il soutient victorieusement John Quincy Adams lors du vote décisif de la Chambre ; il en est récompensé par le poste de secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Les partisans de Jackson ne manquèrent pas de l'accuser de corruption alors que ce n'était qu'un signe de l'apparition du « système des dépouilles » (spoils system).

À nouveau candidat en 1828, il est nettement battu par Andrew Jackson et consacre ses efforts à animer le parti républicain national qui dénonce les tendances démagogiques des jacksoniens. Cette orientation conservatrice, en particulier sur les problèmes de la Banque fédérale, en fait un nouveau candidat malheureux contre Jackson en 1832.

Il poursuit son activité de conciliation en jouant à nouveau un rôle important dans les rapports entre États du Sud et du Nord ; c'est ainsi qu'il soutient au Congrès le Compromis de 1833 sur la perception des impôts et des taxes. Le parti whig ayant succédé au parti républicain national, Clay garde ses positions conservatrices qui lui vaudront de ne pas être choisi comme candidat pour les élections présidentielles de 1840 ; celles-ci voient la victoire des whigs William Harrison et John Tyler qui se présentaient comme des démocrates. Aux élections présidentielles de 1844, il est battu par le candidat du parti démocrate sur la question du Texas ; il s'oppose à la guerre avec le Mexique dont il prévoit les conséquences sur le conflit entre les États du Nord et ceux du Sud. En effet, sa dernière grande intervention politique au Sénat porte sur le Compromis de 1850 dont il établit les bases qui préserveront l'unité pour dix ans encore, en admettant la Californie comme État non esclavagiste, mais en laissant le choix aux nouveaux territoires du Nouveau-Mexique et de l'Utah.

— Marie-France TOINET

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Écrit par

  • : directeur de recherche au Centre d'études et de recherches internationales de la Fondation nationale des sciences politiques

Classification

Pour citer cet article

Marie-France TOINET. CLAY HENRY (1777-1852) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ADAMS JOHN QUINCY (1767-1848)

    • Écrit par Marie-France TOINET
    • 1 082 mots

    Sixième président des États-Unis, de 1825 à 1829, John Quincy Adams a eu par ailleurs une remarquable carrière de diplomate, puis, à l'expiration de son mandat présidentiel, de député.

    Né à Braintree (actuellement Quincy) dans le Massachusetts, fils aîné du deuxième président des États-Unis,...

  • ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Universalis, Claude FOHLEN, Annick FOUCRIER, Marie-France TOINET
    • 33 218 mots
    • 62 médias
    Qui allait les construire et comment ? Henry Clay, brillant représentant du Kentucky, définit ce qu'il appela l'« American system », la politique de grands travaux. Une légère augmentation des droits de douanes procura à l'État fédéral des ressources supplémentaires avec lesquelles il finança la construction...

Voir aussi