Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

IMAGERIE MÉDICALE

Échographie et Doppler : le stéthoscope de demain ?

Sans danger, indolore, peu coûteux, l'emploi des ultrasons a connu une expansion fantastique depuis les premiers essais des années 1960. Aucune femme enceinte n'y échappe. L'échographie donne d'excellentes images du foie, de la rate, des reins, de la thyroïde, de la prostate et des organes génitaux. Pourtant, le tube digestif, le poumon et l'os ne peuvent être explorés, en raison surtout des lois physiques de formation auxquelles obéit ce type d'image. Les ondes ultrasonores ont une fréquence élevée : de 3 à 10 MHz en échographie médicale (le son est limité à 25-30 kHz). Elles se propagent aisément dans les liquides ou dans les demi-solides constitués par les parenchymes. Toute discontinuité tissulaire provoque un écho partiel que l'on peut localiser dans l'organe exploré par son temps de retour à la « sonde » émettrice et réceptrice (fig. 2). Le principe est le même que celui de l'évaluation de distance d'une montagne « échogène » par mesure du temps de retour de l'écho (la vitesse du son dans l'air, comme dans les tissus, est connue).

Si l'on représente alors chaque écho par un point sur la ligne correspondant à la direction de l'émission, il suffit d'émettre selon des directions multiples pour reconstituer les contours et la structure de l'organe exploré. Les échographes actuels donnent en temps réel des images obtenues par sonde rotative (lignes divergentes) ou à partir de barrettes faites de cristaux multiples juxtaposés. On voit aujourd'hui les organes, leurs mouvements, leurs battements au moyen d'appareils très faciles à manipuler puisqu'il suffit de poser sur le ventre, le cou ou les membres une plaquette ou un petit cylindre que l'on peut déplacer et orienter à sa guise. La définition de l'image augmente avec la fréquence, mais l'atténuation du faisceau est très rapide pour les fréquences supérieures à 5 MHz.

La limite de ce merveilleux outil apparaît lorsque le faisceau d'ultrasons se réfléchit en totalité sur le squelette ou les gaz (air pulmonaire, gaz intestinaux), ce qui explique qu'il soit impossible d'explorer le crâne de l'adulte ou les poumons. L'autre limite est liée à l'interprétation des coupes obliques ou de secteurs complexes, où une parfaite connaissance de l'anatomie est indispensable.

Une forte tendance se développe en faveur d'un accès de tous les médecins à cette technologie : échographes per-opératoires des chirurgiens, échographes endoscopiques des gastro-entérologues, échographes cardio-vasculaires de plus en plus perfectionnés. Les spécialistes de l'imagerie sont aujourd'hui divisés sur cette prolifération. Deux attitudes se distinguent : les uns souhaitent restreindre à des spécialistes très entraînés une technique d'interprétation souvent délicate et qui nécessite un bon apprentissage ; les autres voient dans ces appareils d'emploi simple un « stéthoscope ultrasonore » que tout médecin devrait employer au cours d'un examen médical, quitte à s'adresser à un spécialiste de l'imagerie si une difficulté d'interprétation survient.

Voici quelles sont les principales applications médicales de l'échographie B :

– crâne-cerveau : uniquement chez l'enfant, à travers les fontanelles ; le faisceau ne traverse pas le crâne chez l'adulte ;

– cou : thyroïde, parathyroïde, vaisseaux du cou ;

– thorax : surtout le cœur, l'air pulmonaire masquant les autres structures ;

– abdomen : tous les organes (foie, rate, vésicule, pancréas, reins. etc.) ;

– pelvis : utérus, ovaires, testicules, prostate, vessie ; surveillance obstétricale ;

– membres : tendons, hématomes, vaisseaux ;

– sein : recherche de kystes[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur, maître de conférences agrégé, chef du service de radiologie à l'hôpital Saint-Louis, Paris

Classification

Pour citer cet article

Maurice LAVAL-JEANTET. IMAGERIE MÉDICALE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Imagerie médicale : de 1896 à 1920 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Imagerie médicale : de 1896 à 1920

Imagerie médicale : de 1920 à 1960 - crédits : Encyclopædia Universalis France

Imagerie médicale : de 1920 à 1960

Imagerie médicale : de 1960 à nos jours - crédits : Encyclopædia Universalis France

Imagerie médicale : de 1960 à nos jours

Autres références

  • DÉTECTEURS DE PARTICULES

    • Écrit par Pierre BAREYRE, Jean-Pierre BATON, Georges CHARPAK, Monique NEVEU, Bernard PIRE
    • 10 978 mots
    • 12 médias
    ...efficacité aux rayons γ due à l'iode, et de son prix modéré qui permet de réaliser des cristaux d'un diamètre de 40 à 50 centimètres indispensables pour l' imagerie nucléaire médicale. C'est d'ailleurs là que son usage est le plus répandu. Avec un ensemble de photomultiplicateurs recueillant les impulsions...
  • ANTIMATIÈRE

    • Écrit par Bernard PIRE, Jean-Marc RICHARD
    • 6 931 mots
    • 4 médias
    L'utilisation des positons dans le domaine médical est sans doute l'application la plus spectaculaire de l'antimatière.La tomographie par émission de positons (T.E.P.) permet d'observer in vivo et de façon quantitative des processus biochimiques et physiologiques divers. On peut ainsi étudier le...
  • BÉCLÈRE ANTOINE (1856-1939)

    • Écrit par Guy PALLARDY
    • 967 mots
    • 3 médias

    Bachelier à dix-sept ans après de brillantes études au lycée Bonaparte (l'actuel lycée Condorcet), Antoine Béclère envisage l'École normale supérieure, puis se dirige vers les études de médecine, encouragé par l'exemple de son père, Claude Béclère, descendant de cultivateurs bourguignons, qui exerçait...

  • CANCER - Cancer et santé publique

    • Écrit par Maurice TUBIANA
    • 14 762 mots
    • 8 médias
    L'imagerie médicale a été révolutionnée par les ordinateurs. À la radiologie classique, devenue plus performante, sont venus s'ajouter grâce à eux le scanner, la résonance magnétique, les ultrasons (échographie), la scintigraphie avec isotopes radioactifs, notamment avec les isotopes émetteurs de ...
  • Afficher les 32 références

Voir aussi