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Imagerie médicale : de 1896 à 1920

Le 8 novembre 1895, Wilhelm Conrad Röntgen, professeur de physique à l'Université de Würzburg, en Bavière, découvre un rayonnement invisible. Il l'étudie pendant plusieurs semaines et réalise la « photographie des os de la main » de son épouse. Il annonce le 28 décembre 1895 la découverte des rayons X qui lui vaudra de recevoir en 1901 le prix Nobel de physique. Un quotidien viennois révèle, dès le 5 janvier 1896, cette découverte que la presse mondiale reprend et diffuse rapidement.
Les laboratoires de physique du monde entier se dotent de tubes à vides et de générateurs de haute tension afin de reproduire l'expérience. Le public se divertit grâce aux rayons X : des séances de radioscopie sont présentées dans les grands magasins ou les fêtes foraines. Mais c'est dans ses applications médicales que cette découverte aura le plus d'impact avec l'exploration du corps humain. À Paris, les docteurs Toussaint Barthélemy et Paul Oudin réussissent, après 20 minutes de pose, un cliché des os d'une main, qu'ils présentent le 20 janvier 1896 à l'Académie des sciences. Enthousiaste, Antoine Béclère dote à ses frais, en 1897, son service de l'hôpital Tenon d'un appareil de radioscopie. Celui-ci est à générateur manuel, faute d'électricité. En 1899, il le transfère, en le perfectionnant, à l'hôpital Saint-Antoine. Considéré comme le « fondateur de la radiologie française », Béclère met en place la sémiologie radiologique et les bases de la radiothérapie, un enseignement que suivent des médecins du monde entier. Bien que les appareils à rayons X restent d'un maniement difficile, une industrie se développe pour répondre à la demande.
Pendant la Grande Guerre, la radiologie permet de localiser les balles et les éclats d'obus chez les blessés qui doivent être opérés sans délai. La paix revenue, la radiologie médicale devient indispensable.