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HERPÈS

L'infection cellulaire herpétique

Cycle du virus

Le cycle du virus a été suivi en microscopie électronique par M. E. Epstein, par L. H. Holmes et D. H. Watson et par C. Morgan et ses collaborateurs. Le premier stade est représenté par l'adsorption passive des particules virales à la surface des cellules, suivie de leur pénétration dans le cytoplasme. Morgan (1968) a montré que ce second stade fait intervenir des mécanismes enzymatiques, très probablement d'origine cellulaire, aboutissant à la digestion de l'enveloppe virale, puis à la désintégration de la membrane cellulaire elle-même. Dans le cytoplasme, les particules sont décapsidées sous l'action d'une décapsidase. L'acide nucléique est mis en liberté, on perd sa trace jusqu'à ce qu'il reparaisse dans le noyau cellulaire. C'est la phase d'éclipse.

La synthèse du virus a lieu exclusivement à l'intérieur du noyau cellulaire. Les particules néoformées y apparaissent souvent en amas pseudo-cristallins. À ce stade, elles sont dépourvues d'enveloppe. Celle-ci se forme aux dépens de la membrane nucléaire, lorsque les particules passent du noyau dans le cytoplasme. Elle représente donc, au moins en grande partie, un matériel emprunté à la cellule hôte, dont elle a la spécificité immunologique.

Mécanismes biochimiques

La phase d'éclipse, pendant laquelle il est impossible de mettre en évidence le virus infectieux, est en réalité marquée par une intense synthèse de « protéines précoces », préalable indispensable à la multiplication ultérieure des particules virales. Certaines sont des enzymes distinctes des enzymes cellulaires, et dont quelques-unes sont sûrement d'information virale ; tel est le cas de l'ADN nucléotidyl-transférase, de la DNase I et de la thymidine kinase. Cette synthèse protéique se fait dans le cytoplasme, au niveau de polyribosomes spéciaux. Il se produit ensuite un courant de protéines du cytoplasme vers le noyau.

Dès la phase d'éclipse, des ARN messagers codés par l'ADN viral apparaissent, tandis que disparaissent peu à peu les ARN messagers cellulaires. La duplication de l'ADN viral est du type semi-conservatif. Tout l'ADN est synthétisé avant l'apparition des premières particules néoformées.

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Classification

Pour citer cet article

Jannick CHAMBERLIN et Jean DE RUDDER. HERPÈS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Virus herpétique - crédits : 
G W Willis, Md/ Getty Images

Virus herpétique

Autres références

  • EXANTHÈME

    • Écrit par Didier LAVERGNE
    • 194 mots

    Manifestation caractéristique d'infections, en général fébriles, dont le déroulement provoque, au niveau de la peau, l'apparition d'une « éruption » cutanée. La confusion est facile avec des éruptions résultant d'intoxications (en général médicamenteuses) qui ont reçu le nom de...

  • ŒIL HUMAIN

    • Écrit par Jean-Antoine BERNARD, Guy OFFRET
    • 11 129 mots
    • 13 médias
    L'herpès de cornée est une affection très fréquente qui peut entraîner de très redoutables complications. L'immense majorité de la population adulte a subi l'infection herpétique, comme l'ont prouvé les enquêtes sérologiques systématiques. Mais seule une minorité aura une détermination oculaire : bien...
  • THÉRAPEUTIQUE - Chimiothérapie

    • Écrit par Michel PRIVAT DE GARILHE
    • 4 940 mots
    ...effectuées par Privat de Garilhe et de Rudder en 1964 : dès cette époque il apparut nettement que ce composé était efficace vis-à-vis des virus à ADN comme l' herpès, par contre dépourvu d'activité vis-à-vis des virus à ARN. Par la suite, les expériences de Sanger et al. devaient mettre en lumière le mécanisme...

Voir aussi