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BARTH HEINRICH (1821-1865)

À trente ans, le géographe allemand Heinrich Barth, qui parlait anglais, français, espagnol, italien et arabe, avait visité plusieurs pays du Proche-Orient, la Tunisie et la Libye. L'explorateur anglais James Richardson, chargé par des sociétés protestantes anglaises d'étudier la piste de Tripoli au Soudan, ne trouvant aucun compatriote pour l'accompagner, fit appel à Barth et à Adolf Overweg, un géologue allemand. Partis de Tripoli le 25 mars 1850, ils atteignent Mourzouk, un marché d'esclaves au Fezzan, puis Rhat au Tassili, la ville des Touaregs qui leur sont hostiles pendant la traversée du Ténéré. Ils passent à Agadès. À Zinder, les explorateurs se séparent. Ils doivent faire leur jonction au bord du lac Tchad. Richardson n'y arrivera pas et Overweg mourra quelque temps après avoir recueilli des indications sur les crues et sur les parties navigables du lac. Entre-temps, Barth étudie les cours du Logone et du Chari, tous deux tributaires du lac Tchad. Il rejoint la Bénoué, affluent du Niger, à Yola, apportant ainsi des informations indispensables à une première explication du système hydrographique de la région.

Ses compagnons ayant disparu, il renonce à l'Afrique orientale et décide d'étudier le cours du Niger. Il rejoint celui-ci à Say et, passant par Hombori, atteint Tombouctou. Il y séjourne pendant six mois et écrit les premiers éléments d'une histoire des Songhaï à partir de manuscrits arabes. Il redescend le Niger jusqu'à Say, atteint le Tchad en passant par Sokoto et Kano, au Nigeria. Sur la route du retour, dans le massif du Bornou, il rencontre Vogel, un astronome allemand parti à sa recherche ; ce dernier, continuera le travail de Barth mais sera assassiné dans le massif du Ouaddaï.

Barth rejoint l'Angleterre par Tripoli (1855). Son voyage aura duré cinq ans, mais les informations ethnologiques, linguistiques, historiques et géographiques (relevé cartographique de 20 000 km2) qu'il rapporte sont les premières qui soient aussi rigoureuses et précises ; elles seront souvent confirmées par la suite. Il publia cinq volumes Reisen und Entdeckungen in Nord- und Central-Afrika (1857) qui furent traduits en anglais et en français : Voyages et découvertes dans l'Afrique septentrionale et centrale pendant les années 1849 à 1855 (1861), et obtint, seulement en 1863, une chaire à titre provisoire à l'université de Berlin. Jusqu'à sa mort, son pays refusa de reconnaître la valeur du premier explorateur scientifique du continent africain.

— Bernard NANTET

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Classification

Pour citer cet article

Bernard NANTET. BARTH HEINRICH (1821-1865) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • NIGER

    • Écrit par Universalis, Mamoudou GAZIBO, Sadou GAZIBO, Emmanuel GRÉGOIRE
    • 7 507 mots
    • 6 médias
    ...(zone mystérieuse) et le lac Tchad (porte d'accès à l'intérieur de l'Afrique). Une des plus célèbres est celle de l'Allemand Heinrich Barth qui, de 1850 à 1855, parcourut le Sahara en vue d'atteindre le lac Tchad, visita les États haoussa, avant de bifurquer vers Tombouctou...
  • PRÉHISTORIQUE ART

    • Écrit par Laurence DENÈS, Jean-Loïc LE QUELLEC, Michel ORLIAC, Madeleine PAUL-DAVID, Michèle PIRAZZOLI-t'SERSTEVENS, Denis VIALOU
    • 27 722 mots
    • 11 médias
    ...l'établissement de plusieurs systèmes chronologiques, il faut rappeler que la toute première classification des gravures fut proposée au milieu du xixe siècle par Heinrich Barth, qui distinguait les figurations « à grands animaux » des gravures « très mal et très négligemment tracées ». Cette distinction fut ultérieurement...

Voir aussi