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VENDÉE GUERRES DE

La Vendée, la seule résistance à la Révolution qui se soit appelée « guerre », n'est pas différente dans sa nature de la chouannerie ou d'autres mouvements contre-révolutionnaires. La guerre s'est déroulée essentiellement de 1793 à 1796, mais elle a été menée à nouveau brièvement en 1799 et en 1815, avant de donner son baroud d'honneur en 1832. La Vendée a été transformée en symbole dès 1793 par les révolutionnaires, ce qui a conditionné la violence exceptionnelle des luttes et a provoqué la formation de traces durables dans la mémoire collective.

La Vendée et sa guerre

La « levée des 300 000 hommes » que décide la Convention en février 1793 est destinée à renforcer les troupes combattant aux frontières. Cette mesure suscite de nombreuses insurrections dans des régions déjà réfractaires à la Révolution, comme la Bretagne ou l'Alsace. Les Conventionnels, notamment les Montagnards, engagent une forte répression. Parce que d'autres soulèvements ont été, logiquement, réduits par les troupes républicaines (par exemple dans le Finistère Nord), une bataille perdue, le 19 mars 1793, par des troupes républicaines au centre du département de la Vendée est interprétée comme l'effet d'une conspiration particulièrement active. L'expression « guerre de Vendée » apparaît, alors que les centres essentiels de l'insurrection se trouvent dans le sud de la Loire-Atlantique ou dans le sud du Maine-et-Loire actuels. Le mouvement est composé de nombreuses bandes armées, mues par des motivations religieuses, sociales et économiques, progressivement regroupées autour de chefs (d'Elbée, Cathelineau, Bonchamps, Charette) au cours de deux années de conflits parfois violents. L'insurrection de 1793 n'est pas une surprise, mais son succès crée cependant une situation nouvelle, alors que Montagnards et sans-culottes s'opposent aux Girondins, chaque groupe luttant pour sa survie politique qui passe par la dénonciation des autres comme opposants à la Révolution. En outre, le massacre d'environ cent cinquante révolutionnaires à Machecoul, au sud de Nantes, achève de désigner la Vendée comme l'ennemi numéro un : on parle de l'exécution de 500 à 800 personnes.

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Pour citer cet article

Jean-Clément MARTIN. VENDÉE GUERRES DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CADOUDAL GEORGES (1771-1804)

    • Écrit par Jean-Clément MARTIN
    • 1 137 mots

    Georges Cadoudal est une figure de la chouannerie, à laquelle il a donné une image d'intransigeance et de forte conviction religieuse, finalement consacrée par l'exécution, en place publique, pour complot contre le Premier consul. L'itinéraire politique de ce chouan emblématique s'est bâti contre...

  • CARRIER JEAN-BAPTISTE (1756-1794)

    • Écrit par Jean TULARD
    • 220 mots

    Le plus fameux de ceux que Michelet a appelés « les missionnaires de la Terreur ». Fils d'un cultivateur aisé du Cantal, procureur à la veille de la Révolution, Carrier est élu par son département d'origine à la Convention. Il siège à la Montagne, vote la mort du roi, prend parti contre les Girondins....

  • CHARETTE DE LA CONTRIE FRANÇOIS DE (1763-1796)

    • Écrit par Jean-Clément MARTIN
    • 584 mots

    Charette est incontestablement le chef vendéen le plus connu, et en même temps le plus contesté. Sa courte vie est marquée en effet par des épisodes contradictoires. Après avoir mené une carrière d'officier de marine, et avoir émigré un court laps de temps, il renoue avec sa vie de petit...

  • CHOUANNERIE

    • Écrit par Jean-Clément MARTIN
    • 1 682 mots
    • 1 média
    ...de l'absence de coordination entre les insurrections comme de la médiocrité de leur armement. Cependant, les causes du mécontentement n'ont pas disparu. Une petite partie des ruraux vaincus s'engage dans les armées vendéennes, comme Cadoudal. La plus grande partie attend le passage des Vendéens au nord...
  • Afficher les 12 références

Voir aussi