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JOUKOV GUEORGUI KONSTANTINOVITCH (1896-1974)

Maréchal de l'U.R.S.S., Joukov fut l'un des plus grands chefs militaires soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale. Fils de paysans, né dans la province de Kalouga, mobilisé en 1915 dans l'armée tsariste, Joukov rejoint l'Armée rouge en 1918 et adhère au Parti communiste l'année suivante. Ayant participé à la guerre civile, il est promu, en 1922, commandant de brigade. Observateur soviétique de la guerre d'Espagne en 1936, il se voit confier l'année suivante, en U.R.S.S., le 6e corps de cavalerie. En 1939, il combat les Japonais en Mongolie-Extérieure. Pendant la guerre avec la Finlande, il fait partie de l'état-major du maréchal Timochenko ; en juin 1940, il est promu au rang de général d'armée. Chef de l'état-major général et vice-commissaire à la Défense en juin 1941, il est élu la même année membre suppléant du comité central. Il se voit confier le commandement du front ouest et participe à la bataille de Moscou. En septembre 1942, il devient le conseiller militaire de Staline et membre de son quartier général. Envoyé à Stalingrad puis sur le front nord, il contribue à lever le siège de Leningrad. Maréchal de l'U.R.S.S. à partir de 1943, il devient l'année suivante vice-commandant en chef. Il dirige la grande offensive sur le front ouest, qui s'achève avec la prise de Berlin. C'est lui qui, le 8 mai 1945, contresigne le document de la capitulation nazie, en tant que représentant du gouvernement soviétique. Nommé commandant en chef de l'armée soviétique et vice-ministre des Forces armées en janvier 1946, il jouit d'une immense popularité dont Staline prend ombrage, si bien qu'il est relégué à des postes de commandement mineurs. Nommé premier vice-ministre à la Défense en mars 1953 après la mort de Staline, il succède à Boulganine au poste de ministre deux ans plus tard. À nouveau candidat au comité central depuis 1952 et membre depuis 1953, associé à Khrouchtchev, il est suppléant au présidium du comité central en 1956 et titulaire l'année suivante. Il joue un rôle capital en juin 1957 dans la victoire de Khrouchtchev sur ses rivaux, le groupe « antiparti », mais, en octobre, il perd encore toutes ses fonctions. Khrouchtchev, lui aussi, prend ombrage de sa popularité ; Joukov va vivre retiré jusqu'à la chute de ce dernier. Ses Mémoires paraissent intégralement en 1966.

— Georges HAUPT

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Écrit par

  • : sous-directeur d'études à l'École pratique des hautes études

Classification

Pour citer cet article

Georges HAUPT. JOUKOV GUEORGUI KONSTANTINOVITCH (1896-1974) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALLEMAGNE (Politique et économie depuis 1949) - République démocratique allemande

    • Écrit par Georges CASTELLAN, Rita THALMANN
    • 19 516 mots
    • 6 médias
    Le 5 juin 1945, les commandants en chef des armées victorieuses prenaient l'autorité suprême en Allemagne et le maréchal Joukov annonçait l'entrée en fonctions, sous son commandement, d'une administration militaire (Sowjetischemilitärische Administration : S.M.A.) chargée de la zone...
  • GUERRE MONDIALE (SECONDE)

    • Écrit par Henri MICHEL
    • 19 622 mots
    • 103 médias
    Joukov attaque dans le secteur de Kustrin le 12 avril, Koniev au sud de la Neisse. Enrayée les premiers jours, l'attaque réussit au sud ; le 19 avril, malgré l'engagement de ses derniers blindés, la IXe armée allemande est disloquée ; Joukov arrive à 20 kilomètres de Berlin, dont l'encerclement...
  • KHROUCHTCHEV NIKITA SERGUEÏEVITCH (1894-1971)

    • Écrit par Bernard FÉRON
    • 1 760 mots
    • 4 médias
    ...le comité central et fit exclure ses adversaires. Ses « clients » prirent, dans le bureau politique, les sièges des personnages expulsés. Le maréchal Joukov, ministre de la Défense, figurait également parmi les vainqueurs, parce que l'armée avait matériellement permis l'organisation de la session qui...
  • STALINE JOSEPH VISSARIONOVITCH DJOUGACHVILI dit (1879-1953)

    • Écrit par Nicolas WERTH
    • 6 474 mots
    • 7 médias
    ...écarte de toute vie publique et de tout rôle politique les principaux chefs militaires, auréolés du prestige de la victoire, et notamment le maréchal Joukov, le « vainqueur de Berlin », dont il craint qu'il ne lui porte ombrage. En 1948-1949, Staline dirige une vaste opération de purge contre la direction...