GRAVITATION ET ASTROPHYSIQUE
Mesure de la constante de gravitation universelle et structure de la Terre
À part son application à la mécanique céleste, la première répercussion importante de la théorie newtonienne de la gravitation a été l'explication de la structure de la Terre. Un résultat mathématique d'importance historique a été le calcul, par le mathématicien écossais Colin Maclaurin, vers 1740, de la configuration d'équilibre exacte d'un corps rigide en rotation, sous l'influence de son propre champ gravitationnel, avec les hypothèses simplificatrices suivantes : tout d'abord, la densité est partout uniforme ; ensuite, ce corps se déforme comme un fluide (ce qui serait le cas s'il était suffisamment lourd pour que sa masse l'emporte sur toutes les contraintes internes). Presque toutes les expériences significatives concernant la gravitation effectuées au xviiie siècle avaient pour but de vérifier que la solution du sphéroïde aplati aux pôles de Maclaurin était applicable à la Terre et, par conséquent, de démontrer la validité des hypothèses sur lesquelles elle était fondée.
Dans ce domaine, le plus grand pionnier a été l'astronome français Pierre Bouguer. Une expédition française sous le commandement de Bouguer et La Condamine fut envoyée au Pérou en 1737 afin de déterminer la valeur de l'aplatissement de la Terre (qui présentait un intérêt pratique pour la navigation, aussi bien qu'un intérêt théorique). Bien que l'expédition ait atteint son objectif officiel (en mesurant la différence des distances correspondant à un degré de latitude respectivement à l'équateur et en Europe), elle est surtout célèbre par les tentatives courageuses mais infructueuses de Bouguer pour déterminer la densité moyenne D de la Terre, l'application du modèle de Maclaurin étant justifiée s'il était possible de montrer que D n'était pas trop grande en comparaison de la densité connue des rochers de la croûte terrestre (voisine de 3). La mesure de base nécessaire à la détermination de D est évidemment très simple : connaissant le rayon R de la Terre, il suffit d'obtenir sa masse M en mesurant l'intensité γ du champ gravitationnel γ à la surface. Puisque l'aplatissement, attendu et observé, de la Terre est très faible (moins de 1 p. 100), une estimation très précise peut être obtenue à l'aide de l'approximation sphérique, qui donne :

La première des deux méthodes décrites dans l'ouvrage de Bouguer La Figure de la Terre (Paris, 1749) était fondée sur la comparaison de la valeur de g au niveau de la mer, avec sa valeur g′ mesurée à une altitude h, sur un haut plateau de la cordillère, en utilisant la formule :

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Écrit par
- Brandon CARTER : membre de la Royal Society de Londres, maître de recherche au C.N.R.S., responsable de l'astrophysique relativiste à l'Observatoire de Paris
. In Encyclopædia Universalis []. Disponible sur : (consulté le )
Médias
Voir aussi
- PRESSION DE RADIATION
- PRESSION, physique
- ASTROPHYSIQUE
- COUPLAGE CONSTANTE DE
- CHAMP GRAVITATIONNEL
- COSMOGONIE ou ÉTUDE DE LA FORMATION DES OBJETS CÉLESTES
- ATTRACTION UNIVERSELLE
- DENSITÉ
- STEFAN-BOLTZMANN LOI DE
- ÉTOILES À NEUTRONS
- GAZEUX ÉTAT
- PHYSIQUE MATHÉMATIQUE
- BOLTZMANN CONSTANTE DE
- PRINCIPE COSMOLOGIQUE
- PRINCIPE COSMOLOGIQUE PARFAIT
- BONDI HERMANN (1919-2005)
- GOLD THOMAS (1920-2004)
- EÖTVÖS LORÁNT (1848-1919)
- CONSTANTE DE GRAVITATION
- CONTRACTION GRAVITATIONNELLE
- SCHWARZSCHILD RAYON DE
- RELATIVITÉ GÉNÉRALE
- RELATIVITÉ RESTREINTE
- PROTOÉTOILE
- POISSON ÉQUATION DE
- VIRIEL THÉORÈME DU
- ÉQUIVALENCE PRINCIPE D'
- NEWTON LOIS DE, mécanique
- RAYONNEMENT THERMIQUE
- EXPANSION DE L'UNIVERS
- ÉNERGIE GRAVITATIONNELLE
- HOOFT GERARD 'T (1946- )