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GAIA, mission

Quelques résultats emblématiques

La mission Gaia n’a pas été pensée comme un programme de découvertes, mais comme un relevé général pour l’astrophysique visant à collecter des données fondamentales sur la Voie lactée et ses composantes de façon continue, systématique, homogène et avec une précision jamais atteinte pour la majorité des sourcesdétectées. Une mesure isolée n’est que de peu d’utilité hors d’un traitement global combinant de multiples observations du même objet à autant d’observations d’autres sources situées dans des directions bien différentes. La grande valeur de Gaia se trouve dans la multitude et non dans l’individuel et il faut savoir être patient pour en tirer tous les bénéfices scientifiques. Cependant, l’exploitation par le DPAC et la communauté astronomique a déjà conduit à des résultats remarquables. Les quelques exemples pris ci-dessous montrent l’impact de Gaia dans différents domaines de l’astronomie.

Le passé agité de la Voie lactée

Notre Galaxie, la Voie lactée, est le fruit d’une histoire compliquée dont il est difficile de connaître les détails. Gaia a permis de lever un coin du voile avec la découverte de la capture (accrétion), par la Voie lactée, il y a 8 à 11 milliards d’années, d’une galaxie naine. Cette dernière a dispersé des étoiles dans le halo entourant notre Galaxie et a profondément modifié le disque galactique. Ces étoiles se sont ensuite diluées dans la Voie lactée et aucune trace de cet événement n’est visible directement dans la distribution spatiale des étoiles. Mais, si l’on se place dans l’espace des vitesses, en ajoutant des informations sur la composition des étoiles (notamment leur contenu en métaux, c’est-à-dire en atomes plus lourds que l’hydrogène et l’hélium), alors on retrouve la trace de cette capture. Certaines étoiles de la galaxie naine sont même bien identifiées par leur orbite très éloignée d’une trajectoire quasi circulaire. On retrouve également plusieurs amas globulaires, des groupes assez compacts pouvant rassembler jusqu’à plusieurs millions d’étoiles, provenant de cette fusion de galaxies et que l’on reconnaît par leur composition chimique. Cette petite galaxie (grossièrement 1/10 de la Voie lactée) a été appelée Gaia-Encelade, avec un clin d’œil à la mythologie grecque, puisque le géant Encelade est le fils de Gaia – la Terre – et d’Ouranos – le Ciel.

Découverte de nouveaux amas d’étoiles

Les étoiles naissent par groupe à partir de nuages moléculaires géants qui s’effondrent sur eux-mêmes. Plusieurs centaines ou milliers d’étoiles sortent de cette « nurserie » à peu près en même temps, avec des masses diverses, mais avec des compositions chimiques très voisines. Au fil du temps, le nuage se disperse et, après quelques centaines de millions d’années, il est difficile d’identifier les membres d’un même groupe dans le ciel, l’amas initial étant devenu un amas ouvert avec les membres d’une même « fratrie » bien séparés les uns des autres et mélangés à d’autres étoiles sans lien avec ce groupe. Cependant, les membres d’un même groupe ont conservé les marques de leur origine commune par l’âge des étoiles, leur vecteur vitesse (la direction et le module de la vitesse) et leur abondance en métaux. Depuis plus de deux siècles, les astronomes se sont efforcés d’identifier ces amas et les étoiles qui les composent. Des méthodes fondées sur l’intelligence artificielle (AI) ont été appliquées pour explorer l’énorme base de données produite par Gaia afin de rechercher les objets semblant appartenir aux mêmes familles. Trouver quelques amas nouveaux était attendu, mais augmenter de 50 % l’effectif déjà catalogué a constitué une véritable surprise. Dès la première livraison de données (Gaia-DR1), un amas ouvert bien visible par la concentration d’étoiles a été détecté autour de Sirius, l’étoile la plus brillante de notre ciel, dont[...]

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, Observatoire de la Côte d'Azur, Nice

Classification

Médias

Parallaxe trigonométrique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Parallaxe trigonométrique

Le satellite Gaia - crédits : ATG medialab; ESO/ S. Brunier/ ESA

Le satellite Gaia

L’activité du satellite Gaia - crédits : Encyclopædia Universalis France

L’activité du satellite Gaia

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    ...pour détecter des exoplanètes, sans véritable succès toutefois, les déplacements étant trop petits pour être détectés avec les instruments disponibles. En 2013, l’Agence spatiale européenne a lancé le satellite Gaia qui a pour mission de mesurer la position et les déplacements, pendant au moins cinq ans,...
  • HIPPARCOS, mission

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    ...beaucoup plus élevé d’étoiles. Ces catalogues sont restés les seules références en ce domaine jusqu’à la publication, en septembre 2016, du premier catalogue deGaia, seconde mission de l’ESA entièrement consacrée à l’astrométrie, décidée et réalisée à la suite du succès d’Hipparcos.