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FOUR À MICRO-ONDES

En 1967 est mis sur le marché le premier four à micro-ondes à usage domestique, par la firme américaine Amana Corporation. La technique de la cuisson des aliments par micro-ondes – reposant sur la chaleur créée par l’agitation des molécules d’eau des aliments soumises aux micro-ondes – a été mise au point vingt ans auparavant par Percy LeBaron Spencer (1894-1970), mais elle n’était alors utilisée que pour des collectivités. Avec l’introduction du four à micro-ondes domestique, les modes de cuisson ont été profondément transformés dans une grande majorité de foyers, s’adaptant aux nouveaux modes de vie des populations occidentales. Les aliments, décongelés, réchauffés ou rapidement cuits, peuvent être consommés sans notable dégradation de leurs qualités gustatives.

Une invention issue des techniques militaires

L’invention du four à micro-ondes est exemplaire à deux titres. D’abord, elle résulte d’un hasard qui l’a hissée au rang des innovations typiques de ce qu’on appellera par la suite « sérendipité », comme le Post-it ou le Téflon. Ensuite, elle est un pur produit des techniques militaires, en l’occurrence celles qui ont permis l’essor du radar, lequel découle principalement des travaux du physicien écossais Robert Watson-Watt (1892-1973) sur la radioélectricité en 1935.

Radarange, four à micro-ondes industriel - crédits : Bettmann/ Getty

Radarange, four à micro-ondes industriel

La firme américaine Raytheon, fondée en 1922 dans le Massachusetts, notamment par Vannevar Bush (1890-1974), l’un des pionniers de l’informatique, s’impose comme principal fournisseur de magnétrons. Ces tubes électroniques équipent les différents types de radars et produisent les ondes électromagnétiques qui sont ensuite détectées, révélant ainsi la présence d’objets à distance. En 1945, l’ingénieur américain Percy Spencer travaille chez Raytheon sur le développement de systèmes radars pour l’armée. C’est, dit-on, au cours d’essais menés sur un nouveau type de magnétron qu’une barre chocolatée vient à fondre dans sa poche. Pressentant qu’il s’agit d’un effet secondaire des ondes dégagées par le tube électronique, il renouvelle l’expérience avec du maïs et un œuf et met en évidence la production de chaleur sous l’effet des micro-ondes. Poursuivant ses travaux, Percy Spencer parvient à mettre au point en 1946 le Radarange, un four industriel fonctionnant sur le principe de l’agitation des molécules d’eau (à un rythme effréné de plus de deux milliards de fois par seconde) présentes dans les aliments sous l’effet de l’énergie électrique d’ondes radio émises à une fréquence de 2,45 gigahertz (domaine des micro-ondes). Il dépose en octobre 1950 un brevet concernant ce traitement des denrées alimentaires par l’effet des ondes électromagnétiques.

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Écrit par

  • : conservateur en chef honoraire du patrimoine

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Pour citer cet article

Bruno JACOMY. FOUR À MICRO-ONDES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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Radarange, four à micro-ondes industriel - crédits : Bettmann/ Getty

Radarange, four à micro-ondes industriel

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