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FEYDER JACQUES FRÉDÉRIX dit JACQUES (1888-1948)

Cinéaste d'origine belge, naturalisé français en 1928. Après avoir envisagé sans succès une carrière militaire, Jacques Feyder devient acteur de théâtre puis de cinéma en France dès 1912. Il débute dans la réalisation en 1915 pour la firme Gaumont, où il fera en deux ans une quinzaine de films. Après l'interruption d'un an de guerre (dans l'armée belge), il revient au cinéma et, en 1920-1921, réalise L'Atlantide, film assez médiocre, mais qui lui vaut immédiatement la célébrité grâce à la popularité du roman de Pierre Benoit ; puis plusieurs films dont le succès est moindre, notamment Crainquebille (1922), qui vaut surtout par des descriptions assez belles des faubourgs parisiens, et Thérèse Raquin (réalisé en Allemagne en 1928), où s'affirme son penchant pour le naturalisme à la Zola.

Après plusieurs films sans grand intérêt réalisés dans divers pays, en particulier à Hollywood, il revient en France et ce sont successivement Le Grand Jeu (1934), Pension Mimosas (1935), La Kermesse héroïque (1935), ses trois films les plus célèbres, qui assoient sa réputation de cinéaste-artisan exemplairement conscient des problèmes techniques et de l'importance du milieu. C'est à eux que s'applique le mieux cette phrase de Feyder qui était un peu son credo : « D'abord une atmosphère, un milieu ; puis une histoire un peu grosse, se rapprochant autant que possible du feuilleton ; enfin une exécution minutieuse, raffinée. » Bien que souvent vieillis par leur anecdote et leurs personnages, ils continuent de représenter, avec une vérité assez frappante, certains aspects souvent sordides de la société française d'avant-guerre, valant ainsi à Feyder de figurer honorablement, entre Feuillade et Duvivier, dans l'histoire du cinéma français.

— Jean-Louis COMOLLI

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Pour citer cet article

Jean-Louis COMOLLI. FEYDER JACQUES FRÉDÉRIX dit JACQUES (1888-1948) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CINÉMA (Aspects généraux) - Histoire

    • Écrit par Marc CERISUELO, Jean COLLET, Claude-Jean PHILIPPE
    • 21 694 mots
    • 41 médias
    En revanche, Jacques Feyder et René Clair sont aujourd'hui les deux cinéastes qui émergent curieusement de cette époque. Feyder (1888-1948) avait su tirer profit des recherches de quelques pionniers, exactement comme Lelouch a su aller au succès en exploitant les trouvailles du « jeune cinéma ». C'est...
  • LUGUET ANDRÉ (1892-1979)

    • Écrit par André-Charles COHEN
    • 656 mots

    Né à la fin du siècle dernier, André Luguet a illustré, tout au long de sa carrière, la souplesse de ces comédiens qui ont su évoluer avec les techniques du cinématographe et adapter leur personnalité à toute une variété d'emplois fonctionnels et typés.

    Le sourire narquois, la tranquillité...

  • RÉALISME POÉTIQUE, cinéma français

    • Écrit par Jean-Louis COMOLLI
    • 756 mots
    • 2 médias

    En 1936, Julien Duvivier réalise un film demeuré célèbre : La Belle Équipe. L'anecdote était simple : des chômeurs montent une entreprise coopérative (une guinguette dans la banlieue parisienne) et se heurtent à de nombreuses difficultés. Le dénouement était différent selon l'une ou l'autre...

  • ROSAY FRANÇOISE (1891-1974)

    • Écrit par Gérard LEGRAND
    • 615 mots

    Françoise Baudy de Nalèche, connue sous son nom de théâtre, Françoise Rosay, a été premier prix de chant au Conservatoire de Paris avant de débuter, fort jeune, au théâtre : elle joue à Saint-Pétersbourg en 1912. Puis elle chante à l'Opéra de Paris de 1916 à 1918. Revenue à la scène en 1930, elle ne...

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