FEUILLE, botanique
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L'hétérophyllie
La variation foliaire ne s'observe pas uniquement d'une espèce à l'autre. Il est fréquent que, leur croissance terminée, les feuilles d'un même individu soient assez et même très dissemblables. Cette hétérophyllie est d'ailleurs beaucoup plus fréquente qu'on ne le suppose souvent.
Hétérophyllie et milieu
Il est bien connu que les feuilles immergées de la renoncule aquatique sont réduites à leurs nervures ramifiées et disposées dans toutes les directions de l'espace, alors que le limbe des feuilles flottantes rassemble toutes les nervures dans son plan. Chez la sagittaire, les feuilles immergées sont rubanées, les feuilles aériennes en fer de flèche, et, si des feuilles flottantes se forment, elles sont ovales. En fait, il n'existe pas de types morphologiques particuliers pour les feuilles se développant en milieu liquide. Cette constatation est à rapprocher de l'étonnante diversité des thalles des Algues.
Hétérophyllie dans le temps
De la germination à la floraison, un individu construit successivement des types foliaires qui, pour être spécifiques, n'en sont pas moins différents. On observe ainsi des passages progressifs du type le plus juvénile au type adulte. Si les exemples de ce développement hétéroblastique sont beaucoup plus variés, et surtout plus spectaculaires, chez les Spermaphytes que chez les Ptéridophytes et les Bryophytes, on rencontre tout de même des cas d'hétérophyllie typique parmi les uns et les autres. Le Blechnum spicant (Filicinées) est bien connu pour le dimorphisme existant entre ses feuilles stériles et celles qui sont pourvues de sporanges. De même, il est fréquent que les feuilles de Mousses qui constituent le périgone entourant les gamétanges soient différentes des autres.
Anthyllis montana (développement hétéroblastique)
Le développement hétéroblastique d'une espèce à feuilles composées :
Crédits : Encyclopædia Universalis France
Les caractères morphologiques des feuilles étant, dans une certaine mesure, en rapport avec la maturité de l'individu au moment où celui-ci les a mises en place, on peut utiliser ces caractères pour prévoir la floraison, évaluer approximativement la quantité de substances en réserve, etc. : la vitesse et l'intensité du [...]
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Écrit par :
- Robert GORENFLOT : professeur à l'université de Paris-Sud, directeur du Laboratoire de taxonomie végétale expérimentale et numérique associé au C.N.R.S.
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ABSORPTION VÉGÉTALE
Dans le chapitre « Localisation et valeurs » : […] Chez les plantes terrestres, l'absorption de l'eau et des éléments minéraux s'effectue essentiellement au niveau des racines principales et secondaires. Les échanges entre le sol et l'appareil radiculaire sont accrus par la présence de poils absorbants qui se développent au niveau de la zone de maturation de la racine. Chaque poil, constitué d'une cellule géante très allongée, s'est différencié […] Lire la suite
ANGIOSPERMES
Dans le chapitre « Feuilles des Angiospermes » : […] Les feuilles peuvent être simples ou composées de folioles. Dans le cas d’une feuille composée, il n’y a pas de bourgeon à l’aisselle des folioles, ce qui permet de faire la distinction entre une feuille (qui présente un bourgeon dit axillaire car situé à l’aisselle des feuilles) et une foliole. Le limbe peut être entier ou découpé plus ou moins profondément. Le bord (marge) des feuilles peut pré […] Lire la suite
AUXINES
Dans le chapitre « Différenciation des vaisseaux conducteurs » : […] L'auxine détermine les sites de différenciation des vaisseaux conducteurs et contribue à ce que les cellules vasculaires forment des faisceaux connectés les uns aux autres. Dans une jeune feuille, au fur et à mesure que les vaisseaux conducteurs s'organisent et se différencient, la feuille devient un puits d'auxine et le phloème nouvellement formé assure son exportation, ce qui renforce les grad […] Lire la suite
BROUILLARDS
Dans le chapitre « Dépôts liquides et solides » : […] Un dépôt de gouttelettes est souvent observé sur les objets en contact avec les brouillards. Son intensité dépend de la granulométrie des gouttelettes d’eau présentes, ainsi que de la capacité de captation des objets en question, de leur mouillabilité et de leur exposition au vent. Les feuilles de certains arbres, comme les épineux, sont des collecteurs particulièrement efficaces. On parle alors […] Lire la suite
CHLOROPHYLLES
Dans le chapitre « Structure et propriétés chimiques » : […] Les chlorophylles sont les pigments verts des végétaux capables de photosynthèse. On en trouve également dans diverses bactéries qui utilisent aussi l'énergie lumineuse. Les chlorophylles les plus communes sont les chlorophylles a et b , présentes dans les chloroplastes des cellules de tous les végétaux de couleur verte : plantes à fleurs, fougères, mousses, algues vertes. Les algues brunes ( Fuc […] Lire la suite
CHLOROPLASTES
Dans les cellules chlorophylliennes des végétaux supérieurs, il existe deux modes de fixation du gaz carbonique (CO 2 ou dioxyde de carbone) : le type de fixation en C 3 et le type en C 4 ainsi désignés en fonction du nombre d'atomes de carbone de la molécule photosynthétisée (voir plus loin). À chaque type métabolique correspondent des organites chlorophylliens (chloroplastes) structurale […] Lire la suite
CORMUS
Du grec kormos (tige), le cormus caractérise les cormophytes (bryophytes, ptéridophytes et spermaphytes) dont l'appareil végétatif n'est plus un thalle, comme celui des algues et des champignons, car il est constitué de rameaux feuillés plus ou moins typiques. À ce cormus s'ajoutent souvent des racines, sauf chez tous les bryophytes, quelques ptéridophytes et spermaphytes. On connaît des cormophy […] Lire la suite
CROISSANCE, biologie
Dans le chapitre « Rythmes » : […] Une certaine rythmicité est imposée par les conditions externes : la croissance est plus importante au printemps et en été que pendant les saisons froides. Cette alternance dans les taux de croissance se retrouve dans la structure des tissus des végétaux ligneux ; le bois « de printemps » a des vaisseaux ligneux larges, alors que ces mêmes vaisseaux sont très étroits dans le bois formé à l'autom […] Lire la suite
DÉVELOPPEMENT (biologie) - Le développement végétal
Dans le chapitre « Évolution des unités caulinaires au cours du cycle de développement » : […] Une fois le méristème caulinaire primordial mis en place au cours de l'embryogenèse, des unités successives morphologiquement identiques mais physiologiquement différentes sont construites. Au cours de la germination, on observe généralement la mise en place de feuilles à morphologie simplifiée, les feuilles juvéniles. Cette phase est plus ou moins étalée suivant l'espèce considérée. Les portions […] Lire la suite
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Dans le chapitre « Diversité morphologique des Embryophytes » : […] Les Embryophytes sont morphologiquement très diversifiées, avec un appareil végétatif allant du thalle (dépourvu de tige et de feuille) le plus simple au cormus complet (comprenant tige, feuille et racine) et à architecture complexe, avec une taille ne dépassant pas quelques millimètres (quelques Hépatiques, certaines lentilles d’eau…) ou formant des arbres dépassant les cent mètres de hauteur (c […] Lire la suite
Voir aussi
Pour citer l’article
Robert GORENFLOT, « FEUILLE, botanique », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 02 février 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/feuille-botanique/