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ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) L'architecture

Les suites du 11 septembre 2001 : la difficile gestation d'un projet commémoratif

La destruction des tours jumelles du World Trade Center de Minoru Yamasaki a dramatiquement posé les questions : reconstruire, mais comment ? Comment combler cette blessure urbaine, et créer un lieu qui, tout en faisant sa place au souvenir, demeure ouvert sur l'avenir ?

Six premiers projets ayant été dévoilés dès juillet 2002, mais aucun n'ayant été retenu, neuf autres propositions sont présentées au mois de décembre de la même année. Parmi celles-ci, deux sont retenues : celle du groupe Think et celle de Daniel Libeskind. Le projet de Freedom Tower (tour de la Liberté) de Daniel Libeskind, une variation contemporaine sur le thème de la statue de la Liberté, est choisi en février 2003. Il s'agit d'une tour à la morphologie complexe d'une hauteur de 1 776 pieds (en référence à l'année de la Déclaration d'indépendance américaine), soit 541 mètres, comportant un espace public disposé de telle sorte que tous les ans, le 11 septembre au matin (en référence aux heures de l'événement), les fondations des anciennes tours jumelles soient naturellement éclairées par le soleil. Le projet prévoit soixante-dix étages de bureaux, tandis que dans la flèche noire doivent être implantés les Jardins du monde. Ce projet a été assez grandement modifié à la suite des interventions de l'architecte David Childs (né en 1941) de la puissante agence new-yorkaise Skidmore, Owings & Merrill. Quant au projet de mémorial retenu, il s'agit de celui dit Reflecting Absence (« Reflet d'une absence ») de Michael Arad et Peter Walker, constitué de deux bassins autour desquels seront inscrits les noms des victimes et qui laissent apparentes les fondations des tours jumelles. À cause de l'ampleur des enjeux mémoriels, économiques, financiers, urbains et politiques, le projet pour Ground Zero doit être encore précisé. Entre reconstruction à l'identique et conception d'un lieu uniquement axé sur la commémoration, les exigences contradictoires des divers groupes de pression abondent et expliquent un certain enlisement de ce chantier empreint d'une considérable charge émotive et sacrée. Nul doute cependant que, quel que soit le parti définitif retenu, il influencera durablement l'architecture américaine des débuts du xxie siècle.

— Claude MASSU

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Écrit par

  • : professeur d'histoire de l'art à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne, directeur de l'École doctorale d'histoire de l'art

Classification

Médias

Le Capitole à Washington, 2 - crédits : Travelpix Ltd/ Getty Images

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Robert Venturi et Denise Scott Brown - crédits : George Pohl/ The Architectural Archives ; University of Pennsylvania by the gift of Robert Venturi and Denise Scott Brown

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Fuller Building - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

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