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ÉPIGRAMME

L'épigramme est le plus court des genres littéraires puisqu'elle consiste, selon l'étymologie, en une inscription. Ainsi l'entendaient les Grecs, qui en ornaient les tombeaux, statues, monuments, ex-voto. Les Latins furent les premiers à lui donner une destination satirique ou moqueuse. En France, c'est surtout à l'époque classique qu'à la faveur des polémiques et d'une certaine promotion de l'esprit l'épigramme s'est spécialisée dans l'attaque à bout portant jusqu'à devenir un genre poétique, une miniature de la satire. Escrime verbale où la brièveté est la meilleure des armes : tout le mérite de l'épigramme réside dans la façon de placer les coups et dans l'art d'enfoncer le trait final. Voltaire en a écrit de fameuses ; Jean-Baptiste Rousseau et Lebrun (dit le Pindare français) en ont laissé des livres entiers. Piron en « éternuait » trois ou quatre tous les matins. Curieusement, l'épigramme semble tombée en désuétude depuis la mort de l'Ancien Régime : preuve qu'elle n'était pas seulement une affaire de tempérament, mais aussi l'expression d'une société.

— Édouard GUITTON

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Écrit par

  • : professeur de littérature française à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne

Classification

Pour citer cet article

Édouard GUITTON. ÉPIGRAMME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANTHOLOGIE GRECQUE ou ANTHOLOGIE PALATINE

    • Écrit par Pascal CULERRIER
    • 647 mots

    Le genre de l'épigramme connut une grande faveur dans la Grèce antique. Le terme fut d'abord réservé aux inscriptions gravées sur un monument (épitaphe, dédicace d'un ex-voto, légende explicative d'une œuvre d'art), puis il désigna les pièces de vers assez courtes pour pouvoir être gravées,...

  • BYZANCE - La littérature

    • Écrit par Universalis, José GROSDIDIER DE MATONS
    • 6 067 mots
    ...alexandrin, comme Tryphiodore, ou Colouthos, qui versifia (fin du ve siècle ?) L'Enlèvement d'Hélène ; épigrammatistes surtout. L' épigramme est peut-être le seul genre de poésie profane qui soit resté en honneur jusqu'à la fin de la période byzantine. Elle connaît un regain de faveur...
  • CALLIMAQUE (env. 310-env. 243 av. J.-C.)

    • Écrit par Claude MEILLIER
    • 1 411 mots
    Callimaque est resté aux yeux de la postérité le maître de l'épigramme. Cette poésie courte permet une grande variété : élégies personnelles en raccourci, jeux de lettré, critique littéraire, thèmes érotiques, thèmes satiriques. Mais l'épigramme est aussi une poésie de circonstance : poésie...
  • CHAMOUX FRANÇOIS (1915-2007)

    • Écrit par André LARONDE
    • 985 mots

    François Chamoux a marqué par son œuvre le domaine de l'histoire de la Grèce classique et hellénistique. Né le 4 avril 1915 à Mirecourt (Vosges), François Chamoux était d'ascendance rhodanienne par son père et lorraine du côté maternel. Son parcours universitaire fut rapide et brillant. Lycéen à Chartres...

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Voir aussi