Fragments et formes courtes
3340APHORISME, genre littéraire
L'aphorisme est un genre spéculaire par excellence : sa brièveté, la précision du geste vers laquelle tend l'auteur attirent son regard sur le mouvement de sa propre pensée, comme l'éclair s'insinue dans l'œil. Spéculaire, l'aphorisme l'est aussi par sa situation ambiguë qui fait « réfléchir » (au sens optique et au sens intellectuel du mot). Musil, lui-même aphoriste, cite Nietzsche : « De beaux […] Lire la suite
CARACTÈRES, genre littéraire
Est-ce un « genre » que celui que ne représente qu'un seul ouvrage (car il faut laisser hors de cause les traités suivis, Caractères des passions, ou De l'amour, ou Des femmes par Mme de Pringy, et aussi les versificateurs singes de La Bruyère, les Sellier, les Teissier...) ? À la rigueur, il y en a deux, si l'on ad […] Lire la suite
ÉPIGRAMME
L'épigramme est le plus court des genres littéraires puisqu'elle consiste, selon l'étymologie, en une inscription. Ainsi l'entendaient les Grecs, qui en ornaient les tombeaux, statues, monuments, ex-voto. Les Latins furent les premiers à lui donner une destination satirique ou moqueuse. En France, c'est surtout à l'époque class […] Lire la suite
FRAGMENT, littérature et musique
Avant d'être une question d'ordre littéraire ou artistique, le fragment doit être reconnu comme fait ou comme fait de connaissance. D'un fragment d'os ou de dent on peut déduire toute une anatomie, d'un fragment de papyrus une civilisation. Des restes fragmentaires d'animaux disparus, Georges Cuvier a conclu à des organisations, des systèmes. À partir de la pierre de Rosette, Champollion a établi […] Lire la suite
MAXIME
Le relief obtenu par la grande concision et l'emploi des figures dans un énoncé moral de portée générale a toujours été recherché, pour s'imposer à l'attention et à la mémoire, par le genre gnomique ; et ce genre s'insinue dans tous les autres. Au xvie siècle, les auteurs tragiques qui signalent par des guillemets leurs vers-proverbes font figure d'an […] Lire la suite
PROVERBES
Les proverbes constituent le genre le plus paradoxal de la littérature orale. L'un des plus anciens, sans doute, mais aussi celui qui a le mieux résisté à l'érosion du temps. Difficile à cerner, investi comme il est, en amont, par les dictons, les lieux communs, les « expressions proverbiales » et les locutions populaires (savoureuses mais engagées dans le […] Lire la suite