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EISENSTEIN SERGE MIKHAÏLOVITCH (repères chronologiques)

23 janvier 1898 Serge Mikhaïlovitch Eisenstein naît à Riga en Lettonie, d'un père d'origine juive, ingénieur-architecte de la ville, et d'une mère slave.

1906 Eisenstein découvre à Paris le cinéma et le musée Grévin.

1915-1917 Après d'excellentes études secondaires, il entre à l'Institut des travaux publics de Petrograd. Il se passionne pour le théâtre, la musique et les arts plastiques.

26 février 1917 La grève générale est proclamée en Russie.

1917 Entre dans la milice populaire puis à l'École des élèves-officiers. Dessine des caricatures dans les journaux, et des esquisses de costumes pour des spectacles de commedia dell'arte.

18 mars 1918 S'engage dans l'Armée rouge. Lecture de Freud.

1919-1920 Conduit diverses activités d'agit-prop dans l'armée au front.

Septembre 1920 Démobilisé, il est envoyé à Moscou pour étudier le japonais. Découvre Malevitch et le suprématisme.

20 octobre 1920 Devient chef-décorateur au Premier Théâtre ouvrier du Proletkult, qui vient d'être rappelé à l'ordre par Lénine pour élitisme.

1921 Fréquente l'atelier théâtral de V. S. Meyerhold et s'intéresse de près à sa conception du jeu de l'acteur, la biomécanique.

1922-1923 Entre en relation à Petrograd avec les jeunes fondateurs de la F.E.K.S. (Fabrique de l'Acteur Excentrique), parmi lesquels Serge Youtkevitch, Grigori Kozintsev et Léonid Trauberg.

1923 Publie dans Lef, la revue du Front gauche de l'art de Vladimir Maïakovski, un article-manifeste sur « le montage des attractions ». De 1923 à 1924, il monte trois pièces de Serguei Tretiakov.

1924 Dans le cadre du Proletkult, Eisenstein réalise La Grève. Le film sort en février 1925.

1925 Réalisation du Cuirassé Potemkine.

1926 Voyage à Berlin, où Eisenstein rencontre F. W. Murnau, Fritz Lang et Thea Von Harbou.

21 juillet 1926 Accueille Douglas Fairbanks et Mary Pickford à Moscou.

1927 Réalisation d'Octobre. Le film sort en mars 1928.

Mai 1928 Professeur à l'Institut du cinéma de Moscou (futur V.G.I.K.). Découvre le théâtre kabuki.

19-20 juillet 1928 Publie avec Vsevolod Poudovkine et Grigori Alexandrov le manifeste sur « L'avenir du film sonore et le contrepoint orchestral ».

Août 1929 Voyage d'études en Europe et aux États-Unis avec Alexandrov et l'opérateur Édouard Tissé pour étudier les possibilités du film sonore.

Septembre 1929-avril 1930 Séjours et rencontres à Berlin (Hans Richter, Alfred Döblin), au Congrès international du cinéma indépendant à La Sarraz en Suisse (d'où le trio est expulsé), en Allemagne (Joseph Von Sternberg, George Grosz, Luigi Pirandello, Erwin Piscator, Béla Balasz), à Bruxelles, Londres (Paul Rotha, John Grierson, Bernard Shaw, Basil Wright), à Paris et en France (James Joyce, Léon Moussinac, Jean Cocteau, Abel Gance, Robert Desnos, Fernand Léger, Paul Eluard, Louis Aragon, Marinetti, Tristan Tzara, Colette, Le Corbusier, Henri Barbusse, Blaise Cendrars, Ilia Ehrenbourg), aux Pays-Bas...

7 octobre 1929 Sortie à Moscou de L'Ancien et le Nouveau, dont la version initiale s'intitulait La Ligne générale.

17 février 1930 Interdiction d'une conférence d'Eisenstein sur « Le cinéma intellectuel » et de la projection de La Ligne générale à la Sorbonne à Paris.

30 avril 1930 Signature d'un contrat avec la Paramount.

Mai-juin 1930 Eisenstein, Alexandrov et Tissé séjournent à Hollywood, où ils rencontrent Douglas Fairbanks, Ernst Lubitsch, Joseph von Sternberg, Marlene Dietrich, Charlie Chaplin, Walt Disney, Theodore Dreiser, Upton Sinclair, Erich Von Stroheim, D. W. Griffith, Robert Flaherty...

27 juin 1930 Violente campagne anticommuniste et antisémite contre le « chien rouge » (Eisenstein).

23 octobre 1930 Après avoir refusé tous les projets d'Eisenstein, Paramount résilie son contrat. Le département[...]

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, chargé de cours à l'université de Paris-VIII, directeur de collection aux Cahiers du cinéma

Classification

Pour citer cet article

Joël MAGNY. EISENSTEIN SERGE MIKHAÏLOVITCH - (repères chronologiques) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • LE CUIRASSÉ POTEMKINE (S. M. Eisenstein), en bref

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 191 mots
    • 1 média

    Second film d'un jeune cinéaste de vingt-sept ans, S. M. Eisenstein (1898-1948) Le Cuirassé Potemkine a été classé à de nombreuses reprises « meilleur film du monde » par des jurys de cinéastes, historiens et critiques. En 1925, il vient surtout confirmer qu'un art nouveau est né, dans...

  • LE CUIRASSÉ "POTEMKINE", film de Serge Mikhailovitch Eisenstein

    • Écrit par Jacques AUMONT
    • 911 mots
    • 1 média

    Conscients de la force du cinéma comme instrument de propagande, les premiers dirigeants soviétiques avaient favorisé l'accès à la réalisation de jeunes réalisateurs acquis à la révolution, et formellement innovants. C'est en mars 1925 que la firme d'État Goskino lança la production d'une série de...

  • ALEXANDROV GRIGORI VASSILIEVITCH (1903-1986)

    • Écrit par Victor BACHY
    • 438 mots

    Scénariste et réalisateur soviétique, Alexandrov exerça d'abord divers métiers secondaires au théâtre, avant de suivre quelques cours et de débuter comme acteur au théâtre du Proletkult de Moscou où il rencontre S. M. Eisenstein dont il devient le collaborateur (1923-1933). Acteur dans...

  • CARASCO RAYMONDE (1939-2009)

    • Écrit par Raphaël BASSAN
    • 978 mots

    Née en 1939 à Carcassonne, la cinéaste Raymonde Carasco entreprend, au milieu des années 1970, une recherche sur la pensée-cinéma, « concept » hérité d'Eisenstein et que l'on retrouve, entre autres, dans les écrits de Gilles Deleuze et les œuvres de Jean-Luc Godard. Le tronc...

  • CINÉMA (Aspects généraux) - Histoire

    • Écrit par Marc CERISUELO, Jean COLLET, Claude-Jean PHILIPPE
    • 21 694 mots
    • 41 médias
    Eisenstein, lui aussi admirateur passionné du cinéma américain, bouleversé par les films de Griffith, retiendra la leçon. Il se voue au cinéma avec la fougue de sa jeunesse. Quand il tourne La Grève (1924), il n'a que vingt-cinq ans. C'est à vingt-six ans qu'il improvise Le Cuirassé...
  • CINÉMA (Aspects généraux) - Les théories du cinéma

    • Écrit par Youssef ISHAGHPOUR
    • 5 396 mots
    • 2 médias
    « Béla oublie les ciseaux », reproche Eisenstein à Balázs. Cette phrase définit assez l'orientation des théoriciens-cinéastes soviétiques, qui tiennent le montage pour l'essence du cinéma et lui donnent chacun un sens selon leur pratique, liée à la recherche et à l'enseignement. Lev Koulechev...
  • Afficher les 10 références

Voir aussi