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ALEXANDROV GRIGORI VASSILIEVITCH (1903-1986)

Scénariste et réalisateur soviétique, Alexandrov exerça d'abord divers métiers secondaires au théâtre, avant de suivre quelques cours et de débuter comme acteur au théâtre du Proletkult de Moscou où il rencontre S. M. Eisenstein dont il devient le collaborateur (1923-1933). Acteur dans Le Journal de Gloumov (1923), corédacteur du scénario, assistant du metteur en scène et acteur (le contremaître) pour La Grève (1924), premier assistant et acteur (le lieutenant Guiliarovsky) pour Le Cuirassé Potemkine (1925), coscénariste et coréalisateur d'Octobre (1927) et de La Ligne générale (1926-1929), il écrit divers scénarios.

En 1929, à l'apparition du parlant, il signe avec Eisenstein et Poudovkine un célèbre manifeste où, forts de leurs multiples expériences sur le montage des images, ils appliquent leurs idées à la construction audio-visuelle, annonçant « la création d'un nouveau contrepoint orchestral d'images-vision et d'images-sons ». En 1930, il part avec Eisenstein et Tissé, son chef opérateur, pour l'Amérique. Passant par Paris, il y tourne un film sonore expérimental, sa première œuvre, Romance sentimentale. Puis il collabore au travail de ¡Qué viva México ! (1931) dont le tournage est interrompu. Il cesse en 1934 de travailler avec Eisenstein et, seul, se lance dans la mise en scène. Il réalise L'Internationale (1933), puis Les Joyeux Garçons (1934), farce burlesque au comique frénétique et destructeur, entrecoupée de numéros musicaux et de scènes insolites dans la ligne des Marx Brothers. Chaplin écrit à son propos : « Alexandrov a révélé à l'Amérique la Russie nouvelle. » Ses œuvres suivantes veulent rester, sans y réussir aussi bien, dans le même sillage : Le Cirque (1936), Volga-Volga (1938), Le Chemin de lumière (1940) s'essoufflent un peu malgré leur succès commercial en Union soviétique.

Après la guerre, il réalise une dernière comédie musicale : Printemps (1947). Il tente alors d'aborder d'autres genres : la lutte du peuple pour la paix et le progrès social dans Rencontre sur l'Elbe (1949) et la biographie dans Le Compositeur Glinka (1952) à l'époque des « héros positifs ». La déstalinisation ne l'arrête pas, et il réalise encore D'homme à homme (1958), Souvenir de Russie (1958), Lénine en Suisse (1966). En 1979, il réalise le rêve de sa vie : présenter une version aussi complète que possible de ¡Qué viva México ! dont il est le dernier « survivant ».

— Victor BACHY

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Pour citer cet article

Victor BACHY. ALEXANDROV GRIGORI VASSILIEVITCH (1903-1986) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CINÉMA (Aspects généraux) - Histoire

    • Écrit par Marc CERISUELO, Jean COLLET, Claude-Jean PHILIPPE
    • 21 694 mots
    • 41 médias
    Il est frappant de voir que leur attitude fut à la fois réactionnaire, lucide et constructive. Dès 1930, Eisenstein, Poudovkine et Alexandrov publient un manifeste devenu célèbre, où ils prennent position : « Le film sonore, écrivent-ils, est une arme à deux tranchants, et il est très probable...

Voir aussi