Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ÉCONOMÉTRIE

  • Article mis en ligne le
  • Modifié le
  • Écrit par

La microéconométrie et la quantification des décisions des agents économiques

Économétrie de la production et de la demande

La microéconométrie étudie empiriquement les comportements des agents économiques à partir d'observations produites par les instituts de statistique, les administrations ou les entreprises. Le premier type d'agent économique est constitué par les entreprises, et on étudie les fonctions de production qui résument les relations technico-économiques entre les quantités produites et les quantités de facteurs de production (travail, matières premières, capital, etc.) ou les fonctions de coût qui relient le coût de production aux quantités produites et aux prix des facteurs de production. Ces secondes relations ont un caractère plus économique car elles incorporent la stratégie de minimisation des coûts de l'entreprise. Les consommateurs constituent le second type d'agent économique ; on examine les dépenses qu'ils consacrent à différents types de biens et leur épargne. La fonction de demande d'un bien exprime la dépense consacrée à ce bien en fonction de son prix, du revenu du ménage, de caractéristiques socio-démographiques, de prix de biens substituts, etc. En général, le ménage est l'unité de l'observation, mais certains modèles très fins examinent le processus de décision au sein même du ménage.

La microéconométrie du marché du travail

Les différents aspects du marché du travail sont abondamment étudiés. L'importance du chômage a par exemple entraîné la réalisation de modèles de durée du chômage où cette dernière dépend des caractéristiques de l'individu, du mécanisme d'arrivée d'offres de travail, des mesures d'aide au chômeurs et du type de sortie du chômage. La figure 3 donne un exemple de résultat de ce type de modèle en présentant un taux de sortie estimé du chômage pour deux types de population. Plus généralement, les économètres (et les démographes) ont étudié les mécanismes de transition des individus entre les différents stades définissant la situation individuelle vis-à-vis du marché du travail (formation, emploi stable ou précaire, chômage, inactivité, retraite, etc.).

Une attention particulière a été portée au marché du travail des femmes, à la décision de travailler (modèles de participation) et au niveau de cette participation. Ces études ont surtout été réalisées dans les pays d'Europe du Nord où la participation féminine est plus faible et le travail à temps partiel plus développé qu'en France. Les économètres du travail s'intéressent également aux mécanismes de détermination du salaire et donc au rôle de la qualification des travailleurs. L'économie de l'éducation est un champ important de la modélisation économétrique.

Nous avons souligné précédemment l'importance de la démarche structurelle en économétrie, c'est-à-dire la nécessité d'identifier les comportements élémentaires des agents économiques. Les modèles microéconomiques se concentrent sur une partie du marché, mais ils incorporent dans leur analyse l'existence de l'autre partie. Un modèle de durée du chômage est en fait un modèle de recherche d'emploi. Il se focalise donc sur la demande d'emploi tout en introduisant explicitement la présence de l'offre d'emploi, éventuellement sous une forme simplifiée mais cependant suffisante pour corriger l'estimation de la demande de l'effet de simultanéité de part et d'autre du marché.

Économétrie et théorie des jeux

La référence au modèle élémentaire du marché concurrentiel n'est souvent pas pertinente pour décrire l'interaction d'un petit nombre d'agents. On utilise alors des formalisations issues de la théorie des jeux. Supposons, par exemple, que l'on souhaite étudier les[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean-Pierre FLORENS. ÉCONOMÉTRIE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/03/2009

Médias

Modèle d'offre et de demande - crédits : Encyclopædia Universalis France

Modèle d'offre et de demande

Droite des moindres carrés et lissage non linéaire - crédits : Encyclopædia Universalis France

Droite des moindres carrés et lissage non linéaire

Autres références

  • ANTICIPATIONS, économie

    • Écrit par
    • 6 072 mots
    • 4 médias
    Les différents modèles purement autorégressifs ont en commun de proposer une conception « génétique » des prévisions : les anticipations relatives à n'importe quelle grandeur (X) dépendent exclusivement des valeurs passées et courantes de cette grandeur. Dans cette optique, l'anticipation est déterminée...
  • CHÔMAGE - Politiques de l'emploi

    • Écrit par
    • 7 302 mots
    • 2 médias
    ...publiques, et plusieurs études ont été conduites suivant cette méthodologie depuis cette date. Une alternative au tirage aléatoire est l’utilisation de techniques économétriques afin de corriger les éventuels biais de sélection existant entre participants et non-participants aux politiques de l’emploi,...
  • ÉCONOMIE (Définition et nature) - Objets et méthodes

    • Écrit par
    • 6 478 mots
    De l'analyse statistique, il faut rapprocherla construction économétrique. L'économétrie n'est-elle pas un autre nom donné à la statistique économique ? La statistique n'est-elle pas déjà une méthode de mesure ? À la vérité, il s'agit de construction économétrique....
  • ÉCONOMIE (Définition et nature) - Enseignement de l'économie

    • Écrit par
    • 5 551 mots
    ...physique reste une idée saugrenue. En outre, l'économie voit se développer les éléments de mesure à travers une élaboration poussée de la statistique. En 1930, le Norvégien Ragnar Frisch invente le mot économétrie et fonde la Société d'économétrie, futur vivier de Prix Nobel d'économie (lui-même...
  • Afficher les 29 références