TEMPÉRÉ DOMAINE

Comme l'indique sans ambiguïté le sens courant de l'adjectif, un climat tempéré est celui où l'on observe un rythme thermique annuel qui reste modéré : les températures moyennes de l'été ne dépassent guère 25 0C et, surtout, celles de l'hiver descendent rarement au-dessous de 0 à − 3 0C. Les climats de ce type sont assez peu étendus ; ils caractérisent une région proche des façades occidentales des continents, entre 30 et 60 degrés de latitude environ. On a parfois appelé « zones tempérées » les parties du globe qui sont limitées par ces parallèles, dans les deux hémisphères (rappelons que le terme de zone désigne proprement une portion du globe limitée par des parallèles). Or, s'il est vrai que cette zone tempérée contient entre autres les climats tempérés, elle englobe aussi des climats qui sont parmi les plus extrêmes de la planète, avec des hivers très froids et des étés parfois très chauds. Cette notion de zone tempérée est donc peu claire ; on n'en fera pas usage dans cet article et on parlera de « latitudes moyennes » à propos des régions du globe qui sont comprises entre 30 et 60 degrés.

Cependant, du point de vue de la géomorphologie, les latitudes moyennes retrouvent une certaine unité. En effet, les héritages paléoclimatiques y ont une grande importance. Ces latitudes ont connu successivement des climats chauds, plus ou moins humides pendant le Tertiaire, puis des périodes de refroidissement accentué au cours du Quaternaire. La plupart des caractères du relief ont été acquis sous ces climats, et résultent donc de séquences morphoclimatiques bien définies. Elles ont affecté un domaine dont l'extension est plus grande que celle de l'actuel climat tempéré (stricto sensu). Il convient donc de distinguer les régions de climats tempérés et le domaine morphologique tempéré, nettement plus étendu.

Les climats tempérés

Les climats tempérés sont dans l'ensemble humides, avec des saisons thermiques, mais l'opposition entre celles-ci reste modérée. L'été peut être chaud, avec des températures moyennes nettement supérieures à 20 0C ; toutefois l'hiver reste doux. S'appuyant sur des arguments biogéographiques, Wladimir Köppen a proposé de considérer comme tempérées les régions où la moyenne du mois le plus froid demeure supérieure à − 3 0C. Cela ne veut évidemment pas dire que les températures sont toujours supérieures à cette valeur. Ainsi, à Berlin, la moyenne de janvier est de − 1 0C, mais la moyenne des températures nocturnes est de − 3 0C et le minimum absolu relevé en vingt ans a été de − 26 0C.

Une grande partie des régions ainsi définies par des critères thermiques est arrosée toute l'année. Il y a certes des régimes pluviométriques, mais ils sont peu nets, et les saisons se différencient mal par les quantités de précipitations. Cependant, sur les marges du domaine situées sur son côté équatorial (au sud, donc, dans l'hémisphère Nord), les pluies ont un rythme très marqué, avec une saison sèche accentuée pendant l'été. C'est le « climat méditerranéen », selon la terminologie des auteurs classiques.

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Les climats tempérés (sauf dans les régions « méditerranéennes » pendant l'été) sont aussi caractérisés par un temps très changeant. Au total, il se produit une modification importante de l'état de l'atmosphère tous les quatre à cinq jours environ. Si les jours se suivent sans se ressembler, il en est de même des saisons des différentes années. Un été chaud et sec peut être suivi, un an plus tard, par un été « pourri », pluvieux et frais, et il en va de même pour les hivers, tantôt très doux, tantôt plus rigoureux, les printemps, plus ou moins précoces, les automnes, clairs ou pluvieux. Ainsi, en Europe occidentale, les moyennes climatiques ont un intérêt plus limité qu'ailleurs, et elles doivent être utilisées avec des précautions particulières.

La carte de l'article climatologie indique la répartition schématique de ces climats. Ils caractérisent surtout les façades occidentales des continents dans les latitudes moyennes (entre 30 et 60 degrés de latitude environ). Ils sont plus étendus dans l'Ancien Monde (Europe, Asie de l'Ouest, nord de l'Afrique) que dans les autres aires continentales.

Climats sans saison sèche

Aux latitudes les plus élevées du domaine tempéré, on rencontre des climats où les saisons pluviométriques sont peu marquées. Comme ils ont d'abord été étudiés en bordure de l'océan Atlantique, on les appelle souvent les « climats tempérés océaniques », voire, ce qui est plus discutable, les « climats océaniques ».

Caractères généraux

Diagrammes climatiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Diagrammes climatiques

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Ces climats sont très variés et changent rapidement dans l'espace.Prenons pour exemple les diagrammes de pluies et de températures de Valentia et de Berlin, avec leurs aspects extrêmes. On voit d'une part que, des côtes vers l'intérieur des continents, l'été devient plus chaud, l' hiver plus froid ; les précipitations diminuent globalement et ont de plus en plus tendance à être abondantes en été. Les études détaillées distinguent donc de multiples nuances, depuis les climats maritimes du type de Valentia jusqu'aux climats « à tendance continentale » comme celui de Berlin. Il est vrai qu'il s'agit ici d'un phénomène propre à l'Europe ; en Amérique du Nord, les climats tempérés sont peu étendus, au moins en longitude, donc assez peu nuancés. D'autre part, au contraste est-ouest vient s'ajouter une opposition nord-sud : ainsi, les hivers doux et les étés lumineux de l'Aquitaine s'opposent aux hivers neigeux et aux étés frais et pluvieux du sud de la Norvège.

La répartition des pluies est très largement influencée par le relief, peut-être ici plus que dans les autres domaines climatiques. Par exemple, une carte des précipitations de l'Europe reproduit, avec une grande finesse, la carte du relief. Même des hauteurs très modérées comme les collines de Normandie reçoivent plus de pluie que les régions environnantes ; au contraire, les dépressions, même peu marquées, comme les vallées de la Seine et de la Loire moyenne, sont nettement plus sèches.

Enfin, c'est dans le domaine tempéré que le caractère très changeant du temps est le plus marqué. Les sautes de température peuvent dépasser largement 10 0C en quelques heures. Si les pluies d'automne et d'hiver dominent à l'ouest et celles de l'été à l'est, il s'agit là en fait de tendances peu prononcées. Ainsi à Paris, sur trente ans, chaque mois a été au moins une fois le mois le plus arrosé de l'année, août présentant toutefois le maximum moyen. Pareil phénomène ne se rencontre guère dans les autres climats du monde.

Les facteurs du climat tempéré océanique

L'existence et la répartition des climats tempérés océaniques s'expliquent avant tout par la domination, aux latitudes moyennes (30 à 60 degrés), des circulations atmosphériques d'ouest, aussi bien près de la surface du sol qu'en altitude. Elles amènent constamment au-dessus du continent des masses d'air qui ont circulé ou séjourné longuement sur les océans, où elles ont acquis des caractères spécifiques. De plus, dans cette zone de vents d'ouest, se développent des irrégularités, des mouvements de rotation tourbillonnaire accompagnés de nettes discontinuités entre masses d'air, qu'on appelle souvent les « perturbations norvégiennes » en raison de la nationalité des météorologistes qui les ont les premiers décrites.

Il faut donc expliquer les caractères des masses d'air ayant eu un long parcours océanique. L'air est ici influencé par les conditions particulières des échanges thermiques au-dessus des surfaces marines. En été, elles y subissent un échauffement modéré. En effet, d'une part, une partie de l'énergie solaire est utilisée pour évaporer l'eau de mer, et non pour la réchauffer, et, d'autre part, l'eau de surface, une fois réchauffée, tend à s'enfoncer pour être remplacée par des eaux de profondeur, qui s'enfoncent à leur tour. Le résultat est que les effets de la radiation solaire se répartissent dans une masse de liquide importante ; aucune partie de celle-ci, et en particulier sa surface, n'est très fortement échauffée. Elle émet donc des radiations en quantités médiocres, et l'air reçoit assez peu de chaleur de la surface du globe. Il en va tout autrement sur les aires continentales. En revanche, en hiver, les masses liquides recèlent des stocks de chaleur importants, qu'elles cèdent progressivement à l'air, surtout en automne et en hiver puisque au printemps les réserves thermiques sont à peu près épuisées.

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Ainsi, les masses d'air marines sont relativement fraîches en été et relativement chaudes en hiver. On explique de la sorte les caractères thermiques modérés, tempérés, des régions continentales sur lesquelles elles sont poussées par les vents d'ouest dominants.

Ces masses d'air sont humides, et il s'y développe les perturbations des systèmes « norvégiens ». Chacun de ceux-ci comporte d'abord un centre de basses pressions qui circule d'ouest en est. Sur sa face orientale circulent des vents de sud-ouest (conformément à la règle qui veut que, dans l'hémisphère Nord, les vents s'écoulent parallèlement aux isobares en laissant les basses pressions sur leur gauche).

Circulation des vents : France - crédits : Encyclopædia Universalis France

Circulation des vents : France

À l'avant de ces masses d'air, en général assez chaudes puisqu'elles viennent du sud, on rencontre une surface de discontinuité thermique, qu'on qualifie de « front chaud » [cf. front (météorologie)]. En revanche, sur la face occidentale de la dépression circulent des vents de secteur nord, relativement froids, précédés d'une discontinuité thermique ou « front froid ». Ces fronts sont des régions d'ascendance violente de l'air (surtout les fronts froids), le long desquelles il se produit donc des précipitations abondantes (un système « norvégien » bien développé).

Cette circulation rend compte des caractères du climat notés ci-dessus. La modération des températures est due à la domination des masses d'air fraîches en été et tièdes en hiver. Les pluies sont liées à l'humidité de l'air et au passage des systèmes norvégiens et de leurs fronts.

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L' irrégularité du climat est due au caractère capricieux des circulations et à l'importance des perturbations. Ainsi le passage d'une même dépression suivant un axe allant de l'Écosse à la Norvège fait alterner sur la France des vents de sud-ouest quand la dépression est sur l'Écosse, puis des vents de plein ouest quand elle est juste au nord du pays, et enfin des vents de nord-ouest ou de nord quand elle est sur la Baltique ou la Norvège. Pendant que la dépression accomplit son déplacement, un front chaud puis un front froid balaient la France. Ainsi se succèdent en deux ou trois jours un temps chaud et sec (passage de l'air du sud-ouest non perturbé), puis un temps pluvieux et tiède (passage du front chaud), puis, après des éclaircies, un temps frais et pluvieux (passage du front froid). Cinq ou six séquences de ce type peuvent produire en un mois de multiples changements de temps.

Il arrive que des irrégularités supplémentaires apparaissent. Par exemple, un anticyclone peut se stabiliser pendant quelques jours sur le nord de l'Europe centrale ou la Scandinavie. Il dirige sur l'Europe de l'Ouest un flux d'est, très froid et sec en hiver, sec et chaud en été puisque surviennent alors des masses d'air en provenance de l'intérieur du continent. De tels épisodes sont fréquents, et sont en général courts. Ils durent parfois plusieurs jours, voire plusieurs semaines, provoquant des vagues de froid en hiver et des vagues de chaleur en été (un temps anticyclonique d'hiver).

Plus généralement, la variété des trajectoires des perturbations et des positions relatives des dépressions et des anticyclones engendre une extraordinaire diversité des types de temps.

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Quelques grandes tendances se dégagent cependant. Bien entendu, aux latitudes assez élevées qui sont celles du domaine concerné, les variations de l'activité solaire dans l'année sont assez importantes pour qu'il existe des saisons thermiques, même si elles sont atténuées dans les masses d'air océaniques. La tendance à l'existence de fortes pluies d'automne et d'hiver près des côtes s'explique par l'activité de l'évaporation pendant ces saisons, où l'eau de mer est nettement plus chaude que l'air. L'aggravation de l'hiver d'ouest en est s'explique par un double effet : d'une part, les masses d'air en provenance de l'océan évoluent rapidement quand elles passent sur le continent car, n'étant plus réchauffées par l'émission de chaleur stockée, elles se refroidissent ; d'autre part, les types de circulation d'est affectent plus souvent et plus sévèrement les régions orientales que celles qui sont toutes proches des côtes. De même, l'hiver est plus sec à l'est, parce que les masses océaniques atteignent ces régions moins souvent et sont déjà partiellement asséchées quand elles y arrivent. Cette sécheresse de l'hiver donne un avantage relatif à l'été. Si l'on compare les graphiques de Valentia et de Berlin, on voit que le « maximum d'été » de cette dernière station représente une quantité de pluie inférieure à celle de tous les mois, même les plus secs, de la station maritime irlandaise.

Il est facile de comprendre pourquoi les climats tempérés océaniques sont absents des façades orientales des continents : sur celles-ci, les vents d'ouest amènent en hiver des masses d'air en provenance des continents, donc très froides et sèches, si bien qu'il n'y a pas, le long des côtes pacifiques de l'Asie et atlantiques de l'Amérique, de « climats océaniques », même en bordure de l'océan.

Climats à saison sèche

Les climats tempérés à saison sèche, dits « méditerranéens », représentent un cas, extrêmement rare dans le monde, de régions où l'été est moins arrosé que l'hiver et les saisons intermédiaires. Ce type n'est d'ailleurs pas très répandu hors de l'Ancien Monde, et il est totalement absent des façades orientales des continents.

L'hiver et les saisons intermédiaires

L' hiver et les saisons intermédiaires sont des saisons arrosées et assez douces ; le domaine méditerranéen n'est pas, pendant ces périodes, très différent des régions « océaniques » voisines, à cette importante nuance près que la latitude assez basse (moins de 400 nord, approximativement) lui confère des températures très douces, en plaine du moins, surtout au cours des journées. Ainsi à Rome (410 48′ nord), la moyenne des journées de janvier est de 12 0C contre 9,4 0C à Valentia ; en revanche, les nuits sont plus froides (moyenne nocturne de 4 0C contre 5,6 0C à Valentia).

Circulation des vents : Europe occidentale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Circulation des vents : Europe occidentale

Les caractères de ces saisons humides s'expliquent, comme dans le cas précédent, par la prédominance des circulations d'ouest. Elles affectent en effet une bande qui se décale en direction de l'équateur en hiver : masses maritimes et systèmes norvégiens balaient fréquemment les régions situées au nord du trentième degré de latitude. Les mêmes causes produisent des effets analogues, notamment de fréquents épisodes pluvieux (un système norvégien en Méditerranée).

Autour de la méditerranée de l'Ancien Monde, l'hiver revêt des caractères assez particuliers, liés à la présence même de la mer. Sur celle-ci, il peut se former des systèmes de type norvégien assez vigoureux, notamment dans le golfe de Gênes, près de Chypre ou dans le golfe de Gabès. Ces systèmes vigoureux peuvent provoquer des pluies très abondantes, parfois catastrophiques, surtout sur les reliefs le long desquels se combinent ascendances frontales et orographiques. En France, c'est un pluviomètre installé sur une montagne des régions méditerranéennes qui a enregistré les plus fortes précipitations moyennes du pays.

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Ces violences particulières sont très marquées à l'automne, saison où la Méditerranée est plus chaude et fournit donc davantage de vapeur d'eau. Le printemps est généralement un peu plus sec.

L'été méditerranéen

L'été méditerranéen fait l'originalité de ce type de climat. Il est chaud et surtout sec ; non seulement la courbe des précipitations fléchit, mais les valeurs atteintes sont assez basses pour que l'évaporation potentielle soit nettement supérieure aux précipitations : le seuil de sécheresse biologique est franchi, et les conséquences sur la végétation, l'agriculture et les sols sont importantes .

Circulation des vents : Europe et nord de l'Afrique - crédits : Encyclopædia Universalis France

Circulation des vents : Europe et nord de l'Afrique

Les causes de cette sécheresse d'été méritent donc d'être examinées avec soin. Elles sont avant tout liées à des phénomènes de circulation atmosphérique. Pendant l'été, la bande affectée par les circulations d'ouest se contracte en quelque sorte. Les perturbations norvégiennes deviennent moins nombreuses, moins vigoureuses, et passent plus près des pôles. Cet effet est particulièrement net près des marges occidentales des continents, car les grands anticyclones subtropicaux océaniques se décalent vers les hautes latitudes. Ainsi, sur la carte du 31 août 1966, on voit un grand anticyclone subtropical à la latitude de la péninsule Ibérique et deux dépressions norvégiennes rejetées très au nord : elles affecteront les régions de climat tempéré océanique, mais pas les bords de la Méditerranée. Celle-ci est en quelque sorte l'objet d'une « protection anticyclonique ». Il arrive souvent que cette protection s'exerce « à distance » : point n'est besoin qu'un anticyclone recouvre le Maghreb ou l'Espagne pour qu'il n'y arrive pas de perturbation ; il suffit qu'il stationne à des latitudes septentrionales sur le « proche océan ».

En outre, les régions méditerranéennes se trouvent sur la bordure du côté polaire des grandes dépressions qui, dans les basses couches, recouvrent les déserts chauds comme le Sahara, le grand désert australien ou le Kalahari. Elles sont donc souvent affectées par des vents d'est à sud-est qui contournent ces dépressions suivant les règles classiques de la circulation. Or, la disposition des masses continentales et marines est telle que ces vents d'est à sud-est sont généralement secs. C'est le cas notamment des « vents étésiens » de la Méditerranée orientale.

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Enfin, les régions méditerranéennes sont très souvent surmontées en altitude par la bordure nord des grands anticyclones qui s'établissent au-dessus des dépressions de surface des déserts. Ces anticyclones se traduisent, au-dessus de 3 à 4 kilomètres, par la présence de masses d'air sec animées de mouvements de haut en bas, ce qui est extrêmement défavorable au déclenchement de précipitations.

Répartition et nuances

Climats méditerranéens - crédits : Encyclopædia Universalis France

Climats méditerranéens

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Les climats méditerranéens correspondent en gros à l'intersection de deux ensembles : celui des régions qui reçoivent des pluies abondantes en hiver et celui des régions qui ont un été sec. L'étendue de chacun de ces ensembles dépasse largement celle des climats méditerranéens, autrement dit l'intersection de ces ensembles est faible par rapport à l'étendue de chacun d'eux.

Cette définition permet de poser le problème de l'extension des climats méditerranéens. D'une part, ils sont absents des côtes orientales des continents, parce qu'on n'y rencontre aucun des deux ensembles mentionnés ci-dessus : l'hiver est froid et sec ; l'été est chaud et humide sur ces façades, à cause de l'arrivée de masses d'air froides et sèches pendant l'hiver et de la remontée de circulations d'est, porteuses de pluie pendant l'été (cf. milieu tropical).

D'autre part, l'intersection de ces deux ensembles est particulièrement vaste dans l'Ancien Monde, parce que les régions arrosées l'hiver s'étendent plus loin vers le sud et vers l'intérieur de la masse continentale que sur le reste du globe. C'est là un effet de la présence de la Méditerranée, qui fournit une source d'humidité, permet la formation de systèmes « norvégiens » à des latitudes basses et dans des domaines profondément enfoncés entre les masses continentales eurasiatique et africaine, si bien que les pluies d'hiver mordent grandement sur le domaine de la sécheresse d'été (cf. aire méditerranéenne). De plus, la netteté de la limite entre le climat tempéré océanique et le climat méditerranéen est souvent accentuée par les reliefs ; ceux-ci ne créent pas la sécheresse d'été, mais ils en fixent la limite.

— François DURAND-DASTÈS

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Écrit par

  • : professeur des Universités, professeur émérite à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
  • : professeur à l'université de Paris-VII-Denis-Diderot

Classification

Médias

Diagrammes climatiques - crédits : Encyclopædia Universalis France

Diagrammes climatiques

Circulation des vents : France - crédits : Encyclopædia Universalis France

Circulation des vents : France

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