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ANDREWS DANA (1909-1992)

Né le 1er janvier 1909 à Collins (Mississippi), Carver Dana Andrews découvre sa vocation durant ses études au Sain Houston College. Après avoir travaillé comme comptable, il se rend en Californie où, tout en gagnant sa vie comme pompiste, il suit les cours d'art dramatique de la Pasadena Playhouse, avec laquelle il débute sur scène en 1935 dans Cymbeline. Ses rôles devenant progressivement plus importants, il est remarqué par un agent de Samuel Goldwyn. Bien qu'il n'ait tenu, en neuf mois, qu'un rôle secondaire dans The Westerner (Le Cavalier du désert) de William Wyler (1939), son talent est jugé suffisamment prometteur pour que Goldwyn revende la moitié de son contrat à 20th Century Fox ; il devient ainsi l'un des tout premiers acteurs à bénéficier d'un split contract.

Hormis quelques rares premiers rôles dans des films de série B ainsi que dans Tobacco Road (La Route du tabac) de John Ford (1941), Dana Andrews ne tient alors que des seconds rôles, dont le plus notable est celui du chef du trio de cow-boys victimes d'un lynchage dans The Ox-Bow Incident (L'Étrange Incident) de William Wellmann (1943). Sa performance dans ce film, qui ne lui vaut que des louanges, incite Fox et Goldwyn, dont plusieurs vedettes (Henry Fonda et Tyrone Power notamment) ont été appelées sous les drapeaux, à lui confier des rôles plus importants. Exempté de service du fait de son âge et de sa situation de famille (il est marié et père de deux enfants), le voici promu vedette, d'abord de films de guerre, dont le fameux A Walk in the Sun (Le Commando de la mort) de Lewis Milestone (1945), puis de drames, mélodrames et films noirs dans lesquels, afin de mettre en valeur son charme et attirer la clientèle féminine alors majoritaire, il incarne des personnages « romantiques ». C'est dans ce domaine qu'il tient ses plus beaux rôles, principalement sous la direction d'Otto Preminger : Laura(1944), Fallen Angel (Crime passionnel, 1945), Daisy Kenyon (Femme ou maîtresse, 1947) et Where the Sidewalks Ends (Mark Dixon détective, 1950) ; de William Wyler : The Best Years of our Lives (Les Plus Belles Années de notre vie, 1946) ; d'Elia Kazan : Boomerang (1947) ; et, un peu plus tard, de Fritz Lang : While the City Sleeps (La Cinquième Victime, 1956) et Beyond a Reasonable Doubt (L'Invraisemblable Vérité, 1956). Autant de metteurs en scène qui sauront jouer de son physique viril et de son jeu fondé sur l'impassibilité pour mieux dessiner des personnages troubles, ou bien placés dans des situations de crise.

Après onze années passées à jouer en alternance dans des productions Fox et Goldwyn, ainsi qu'occasionnellement pour United Artists et Universal, Dana Andrews rompt son contrat en 1951 et devient indépendant, à l'instar d'acteurs tels que Kirk Douglas et Burt Lancaster. Mais cette initiative ne lui porte pas chance : il travaille sur des films de moindre intérêt, à l'exception des deux œuvres de Lang mentionnées et de Night of the Demon (Rendez-vous avec la peur) de Jacques Tourneur (1957). Bientôt, il ne tient plus que des rôles secondaires, voire épisodiques, parmi lesquels on retiendra ceux d'In Harm's Way (Première Victoire) d'Otto Preminger (1965) et sa prestation dans The Last Tycoon (Le Dernier Nabab) d'Elia Kazan (1976).

— Alain GAREL

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Écrit par

  • : critique et historien de cinéma, professeur d'histoire du cinéma

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Alain GAREL. ANDREWS DANA (1909-1992) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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