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LAURA, film de Otto Preminger

Laura, d'Otto Preminger, 1944, affiche - crédits : 20th Century Fox/ Album/ AKG/ D.R.

Laura, d'Otto Preminger, 1944, affiche

Européen d'Hollywood, Otto Preminger (1906-1986) a gagné les États-Unis en 1935 pour y traiter avec aisance et lucidité de différents problèmes de société tels que la drogue, avec L'Homme au bras d'or (The Man with the Golden Arm, 1955), la justice, avec Autopsie d'un meurtre (Anatomy of a Murder, 1959), ou l'antisémitisme, avec Exodus (1960). Laura (1944), histoire criminelle complexe réalisée plus tôt, appartient à une veine plus psychologisante de son œuvre. Otto Preminger déclarait alors : « Ce qui m'intéressait, c'était de révéler au travers de cette histoire située dans un milieu, disons décadent, l'impossibilité de cerner une femme et le mystère qui s'attache à elle. »

Les pouvoirs de l'absence

L'inspecteur McPherson enquête sur l'assassinat d'une jeune publiciste, Laura Hunt. Rencontrant chacun de ses proches, il entre peu à peu dans l'intimité de la disparue, puis focalise ses recherches sur la liaison tumultueuse de la victime avec Shelby Carpenter ainsi que sur ses rapports ambigus avec son protecteur Waldo Lydecker, célèbre chroniqueur mondain. Cependant, au cours de ses investigations, McPherson, personnage mal dégrossi, se laisse gagner par une passion obsédante pour Laura. L'enquête prend alors une forme très confuse, entre professionnalisme et identification passionnelle. Perdant ses repères de temps et d'espace, l'inspecteur s'installe chez celle qu'il envisage déjà comme sa femme. Un événement inattendu vient alors bouleverser à la fois le récit, la position de McPherson et nos propres repères d'observateur : Laura réapparaît devant l'inspecteur, bien vivante, de retour d'un séjour à la campagne. Le cadavre défiguré est celui de Diane Redfern, un mannequin que Shelby fréquentait, et qui a été, par erreur, assassinée à sa place. Le mystère s'épaissit. De victime, Laura devient l'un des suspects possibles. L'énigme policière se double d'une énigme identitaire et prend ainsi une tournure particulière. L'inspecteur McPherson découvrira finalement le meurtrier au moment où il s'apprêtait une nouvelle fois à supprimer Laura.

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Écrit par

  • : maître de conférences, sociologue à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle

Classification

Pour citer cet article

Kristian FEIGELSON. LAURA, film de Otto Preminger [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Laura, d'Otto Preminger, 1944, affiche - crédits : 20th Century Fox/ Album/ AKG/ D.R.

Laura, d'Otto Preminger, 1944, affiche

Autres références

  • PREMINGER OTTO (1906-1986)

    • Écrit par Marc CERISUELO
    • 1 918 mots
    Laura(1944) appartient à la légende de Hollywood : le film fait de Gene Tierney une star, impose en moins d'une heure et demie le nom d'Otto Preminger et devient la référence clé d'une inspiration où le romanesque de l'amour fou épouse la forme du film noir. Enquêtant sur le meurtre de la belle Laura,...
  • TIERNEY GENE (1920-1991)

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 945 mots
    • 2 médias

    Si le titre d'un chef-d'œuvre indiscuté du film noir – Laura, d'Otto Preminger– vient immédiatement à l'esprit lorsque l'on évoque le nom de Gene Tierney, d'autres suivent immédiatement, signés des plus grands réalisateurs américains : Fritz Lang, Josef...

Voir aussi