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COQUELUCHE

La coqueluche est une maladie infectieuse, endémo-épidémique, immunisante, caractérisée cliniquement par des quintes de toux spasmodique ; elle est due à un microbe spécifique, le bacille de Bordet-Gengou ou Bordetella pertussis. Si la coqueluche peut être reproduite expérimentalement chez certains animaux, elle n'en reste pas moins, dans les conditions naturelles, une maladie strictement limitée à l'espèce humaine. Elle figure encore parmi les plus redoutables maladies infectieuses de l'enfant, malgré les progrès de la thérapeutique et de la prophylaxie.

Historique

La coqueluche semble très anciennement connue, car certaines descriptions d'Hippocrate et d'Avicenne paraissent bien s'appliquer à elle. Cependant, la première description clinique authentique reste celle de Guillaume Baillou en 1578. Ultérieurement, Sydenham en 1679, puis Willis en 1682 individualisent la maladie dont de nombreuses épidémies furent décrites en Europe durant les xviiie et xixe siècles. Les observations de Rilliet et Barthez, de Guéneau de Mussy, de Trousseau, de Dieulafoy sont restées classiques. En 1906, Bordet et Gengou isolèrent le microbe responsable. La maladie fut reproduite pour la première fois en 1908 par Klimenko chez le singe et chez le chien. Les antibiotiques ont amélioré le pronostic de la coqueluche dont les complications pulmonaires et cérébrales entraînaient une lourde mortalité infantile. Enfin, depuis quelques décennies, la vaccination constitue un progrès remarquable dans la prévention de cette infection. En 1950, en France, la maladie coquelucheuse provoquait une cinquantaine de décès par an. Mais, depuis la mise en œuvre de la vaccination (1966), la mortalité a progressivement baissé. La déclaration de la maladie a cessé d'être obligatoire en 1986. Cependant, sa réapparition dans les années 1990 a entraîné la création du centre national de référence de l'Institut Pasteur, ainsi que du réseau de surveillance Renacoq.

Il a été constaté que la contagion était désormais de préférence verticale (adulte-enfant) et non horizontale (enfant-enfant). Des formes atypiques existent en effet chez l'adulte.

C'est pourquoi la vaccination de personnes en contact avec de très jeunes enfants (dont les parents) a été recommandée (déc. 2006) parallèlement à la vaccination des nourrissons.

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Écrit par

  • : professeur émérite à la faculté de médecine de Paris, chef de service à l'Institut Pasteur

Classification

Pour citer cet article

Henri-Hubert MOLLARET. COQUELUCHE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CALENDRIER VACCINAL

    • Écrit par Gabriel GACHELIN
    • 2 597 mots
    • 1 média
    ...reste la préoccupation première, des considérations additionnelles ont poussé à accroître le nombre de vaccinations obligatoires. Ainsi, la gravité de la coqueluche chez le nourrisson et sa contagiosité ont justifié la vaccination obligatoire contre cette maladie. Pour les oreillons – affection modérément...
  • ÉPIDÉMIES ET PANDÉMIES

    • Écrit par Jacqueline BROSSOLLET, Georges DUBY, Universalis, Gabriel GACHELIN, Jean-Louis MIÈGE
    • 20 843 mots
    • 15 médias
    La coqueluche – le « tac » ou le « horion » – sévit de façon épidémique aux xvie et xviie siècles surtout. En juin 1580, elle frappa 10 000 personnes à Paris et « persécuta quasi tout le royaume de France tant que l'année dura, n'en échappant quasi personne d'une ville, village ou maison...
  • VACCINS

    • Écrit par Hans VAN WERVEKE, Christian VANDERMOTTEN
    • 4 173 mots
    • 4 médias
    ...une macromolécule porteuse pour déployer leur antigénicité). Les vaccins acellulaires, qui ne contiennent aucune bactérie vivante, sont assimilés aux vaccins sous-unitaires (vaccin contre la coqueluche). Ces vaccins ne présentent aucun risque infectieux. Ils sont bien tolérés, mais doivent faire l’objet...

Voir aussi