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COMMUNS

Coopératives, gestion en commun et transformation sociale

Cette mise en commun de ressources autogérées et préservées à travers des droits distribués rejoint la vocation des coopératives. Au début du xxe siècle, dans le chapitre de son Cours d’économie politique consacré au coopérativisme, Charles Gide en définit ainsi les trois caractéristiques principales : la première est la « suppression du profit » au sens d’un dividende nécessairement versé au capital. La seconde est l’émancipation économique de ses membres par rapport à des intermédiaires, par exemple les marchands dans le cas de coopératives de production ou de consommation. La troisième est le fait qu’elle exerce « une action non seulement économique, mais morale ». La coopérative d’activités et d’emploi Coopaname, créée en 2004, en est une bonne illustration avec sa devise, « Faire société », et ses modalités de gestion permettant au salarié de bénéficier de la protection sociale sans contrepartie de subordination.

Dans les années 1990 et 2000, de nouvelles formes d’entreprises à but social émergent en Europe. Les coopératives ont des formes juridiques multiples et ce qui les distingue de l’entreprise capitaliste classique varie selon les pays.

En France, par exemple, la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) est instituée en 2001 pour développer des activités dans tous les domaines qui répondent à des besoins fondamentaux, comme l’énergie, l’alimentation, les transports ou le logement. Ancrées dans les territoires, les SCIC ne sont pas limitées à l’économie sociale et solidaire, mais visent dans tous les secteurs à mieux relier les structures économiques aux besoins sociaux à travers une gouvernance collective.

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Écrit par

  • : docteure en philosophie, diplômée de l'École supérieure de commerce de Paris, chercheuse associée à l'ESCP Business School (chaire économie circulaire)

Pour citer cet article

Cécile EZVAN. COMMUNS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 14/12/2021

Médias

Jardins partagés Jean-Jaurès, à Montrouge (Hauts-de-Seine) - crédits : Magali Cohen/ Hans Lucas/ AFP

Jardins partagés Jean-Jaurès, à Montrouge (Hauts-de-Seine)

Elinor Ostrom - crédits : Pascal Le Segretain/ Getty Images Europe/ AFP

Elinor Ostrom

Le rio Chama, affluent du rio Grande (Nouveau-Mexique, États-Unis) - crédits : Mona Makela Photography/ Moment/ Getty Images

Le rio Chama, affluent du rio Grande (Nouveau-Mexique, États-Unis)

Autres références

  • ALTERMONDIALISME

    • Écrit par , et
    • 6 805 mots
    • 1 média
    ...continent nord-américain, les multinationales) et des griefs au nom et au service des « pauvres lointains » que sont les habitants des pays du Sud, ou des « biens communs » de l'humanité comme la sauvegarde des ressources naturelles. L'enjeu des inégalités Nord-Sud et celui de la défense de l'environnement...
  • AMAP (Association pour le Maintien de l'Agriculture Paysanne)

    • Écrit par
    • 3 014 mots
    • 2 médias
    ...déclinée dans ses composantes économique (viabilité), sociale (équité) et environnementale (durabilité sur le plan écologique). S’y ajoute une dimension éthique qui renvoie au respect de la biodiversité et du bien-être animal, et même à la notion de« biens communs » concernant le foncier agricole.
  • FAUNE SAUVAGE

    • Écrit par , , , et
    • 14 185 mots
    • 7 médias
    ...la rente en épuisant la ressource. Une telle problématique a été exposée dès 1968 par le biologiste Garrett Hardin dans un article devenu référence, The Tragedy of the Commons (La Tragédie des biens communs). Cet auteur prend l'exemple d'un éleveur qui fait paître ses animaux dans un champ communautaire....
  • HARDIN GARRETT (1915-2003)

    • Écrit par
    • 855 mots

    Le biologiste Garrett James Hardin est l’une des figures marquantes du mouvement écologiste américain des années 1960. Il est devenu célèbre grâce à la parution, en 1968, dans la revue Science, de son article « The Tragedy of the Commons » (« La tragédie des communs »), dans lequel il...