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CORNWALLIS CHARLES (1738-1805)

Général britannique, né le 31 décembre 1738 à Londres, mort le 5 octobre 1805 à Ghazipur, en Inde (dans l'actuel Uttar Pradesh).

Vétéran de la guerre de Sept Ans (1756-1763), Cornwallis, qui désapprouve l'intransigeance de Londres à l'égard des colons nord-américains, doit toutefois combattre sur place la révolution que mènent ces derniers. Fin 1776, il déloge du New Jersey les insurgents menés par le général George Washington mais, quelques mois plus tard, les patriotes ont déjà repris une partie de cet État. Commandant des forces armées britanniques dans le Sud à partir de juin 1780, Cornwallis remporte une nette victoire sur le général Horatio Gates à Camden, en Caroline du Sud, le 16 août de la même année. Il traverse ensuite la Caroline du Nord par l'est et pénètre en Virginie, où il établit ses troupes dans la ville portuaire de Yorktown. Assiégés par la terre (Washington et Rochambeau) et sans issue par la mer après la victoire de l'amiral de Grasse sur l'escadre anglaise en baie de Cheasapeake, le 5 septembre 1781, Cornwallis et ses 7 500 hommes doivent capituler le 19 octobre, mettant un terme aux opérations militaires de la guerre d'indépendance.

Cornwallis toutefois n'est pas tombé en disgrâce ; on lui offre d'être gouverneur de l'Inde. En poste de 1786 à 1793, il procède à une série de réformes juridiques et administratives, connues sous le nom de Cornwallis Code ou de Cornwallis System, qui devaient constituer le mode de gouvernement de l'Inde britannique jusqu'au Charter Act de 1833. Le dispositif du permanent settlement institue notamment une classe de propriétaires terriens indiens, les zamindars, héréditairement en charge de la perception de l'impôt et autorisés à prélever 10 p. 100 des sommes collectées. En accordant aux fonctionnaires une rémunération suffisante tout en leur interdisant de s'engager dans des affaires commerciales, cette réglementation ancrera au sein de l'administration coloniale une tradition de légalisme et d'intégrité. La haute administration est réservée aux Britanniques. Lors de la troisième guerre du Mysore, Cornwallis inflige une défaite (1792) à Tippou Sahib, l'irréductible adversaire de la présence britannique. Pour ses services en Inde, il est fait marquis en 1792.

Nommé vice-roi (Lord lieutenant) de l'Irlande (1798-1801), il gagnera la confiance et des orangistes protestants et des catholiques. En 1798, après avoir maté une révolte irlandaise et déjoué une invasion française (9 septembre), il a la sagesse de limiter la répression aux chefs révolutionnaires. Comme en Inde, il s'efforce d'éliminer la corruption dans la fonction publique britannique. Par ailleurs, il soutient l'Acte d'union de l'Irlande et de la Grande-Bretagne (entré en vigueur le 1er janvier 1801), de même qu'il appuie l'octroi de droits politiques aux catholiques. Ce dernier point sera toutefois refusé par le roi George III en 1801, ce qui entraînera la démission de Cornwallis.

Le marquis, en tant que plénipotentiaire britannique, négocie la paix d'Amiens (25 mars 1802), qui met fin pour un temps aux hostilités en Europe. Il est encore une fois nommé gouverneur de l'Inde en 1805, mais il mourra peu après sa prise de fonction.

— Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. CORNWALLIS CHARLES (1738-1805) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

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    1763 Traité de Paris : disparition de l'empire colonial français d'Amérique du Nord, au terme de la guerre de Sept Ans.

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