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HASTINGS WARREN (1732-1818)

Administrateur colonial britannique, né en décembre 1732 à Churchill, près de Daylesford (Oxfordshire), mort en août 1818 à Daylesford.

Warren Hastings est confié très jeune à un oncle. Il fait ses études à la Westminster School de Londres. Engagé par la Compagnie des Indes orientales, il arrive à Calcutta à l'âge de 18 ans. Avant de quitter l'Inde, Robert Clive, qui comprend le potentiel du jeune Hastings, le nomme agent de la compagnie à la cour d'un prince indien, le nabab du Bengale. Par la suite, Hastings obtient un poste à Madras. En 1772, il est rappelé à Calcutta et nommé gouverneur du Bengale. Il y trouve une administration totalement désorganisée, une compagnie criblée de dettes et il lance des réformes.

À l'origine, la Compagnie des Indes orientales n'est qu'une société de commerce qui gouverne ses propres comptoirs. Clive avait étendu l'autorité du comptoir de Calcutta à la vaste région du Bengale. Le gouvernement britannique comprend la nécessité d'exercer un contrôle plus strict sur une société commerciale qui prélève des impôts, entretient une armée et, en échange de sa protection, exige de grosses sommes d'argent des princes indiens. En 1773, le Parlement nomme Hastings gouverneur général de toutes les possessions de la compagnie en Inde. Celui-ci jette alors les bases d'une administration judiciaire et fiscale saine, prenant notamment en main la collecte des impôts.

La France, unie aux colonies américaines pendant leur guerre d'indépendance contre les Britanniques, espère profiter de cette période de troubles pour chasser ces derniers de la péninsule indienne. L’armée française conspire avec les dirigeants indiens tandis que les officiers français entraînent les troupes indiennes. Habile administrateur, Hastings prend des mesures décisives pour contrer la menace. Il envoie une armée à l'autre bout de la péninsule, à Madras, et fait tomber Haïder Ali, le raja du Mysore. L'action de Hastings permet aux Britanniques de conserver l'Inde, mais les guerres coûtent cher. Pour combler ce besoin de financement, Hastings exige des tributs de plus en plus élevés du raja de Bénarès et du nabab d'Oudh.

Hastings doit aussi défendre son autorité dans son propre camp contre une faction conduite par son ennemi personnel, sir Philip Francis, qu'il a blessé en duel. Quand Hastings rentre en Angleterre en 1785, Francis, qui est alors membre du Parlement, le dénonce pour corruption et cruauté. L'orateur Edmund Burke et le dramaturge Richard Sheridan sont à la tête d'un groupe de whigs (fraction libérale de la classe politique anglaise) qui exige la mise en accusation de Hastings. Le procès débute à la Chambre des lords en 1788 et dure sept ans. Finalement acquitté en 1795, Hastings se retire à la campagne, où il vit paisiblement jusqu'à sa mort.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. HASTINGS WARREN (1732-1818) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • INDE (Le territoire et les hommes) - Histoire

    • Écrit par Universalis, Christophe JAFFRELOT, Jacques POUCHEPADASS
    • 22 936 mots
    • 25 médias
    ...le puissant Maisūr de Tīpū Sultān, allié de la France (1784), au milieu d'un perpétuel imbroglio diplomatique. Le maître du jeu est alors le gouverneur Warren Hastings (1774-1785). Sous son successeur, lord Cornwallis (1786-1793), l'activité de la compagnie anglaise, jusqu'alors réduite à la recherche...
  • ROYAUME-UNI - L'empire britannique

    • Écrit par Roland MARX
    • 21 770 mots
    • 43 médias
    ...1794, et atteinte par terre par Mackenzie en 1793. Mais la catastrophe politique coïncide avec les premiers scandales en Inde : le gouverneur du Bengale, Warren Hastings, est mis en jugement à son retour en Angleterre pour pratiques corruptrices (il sera acquitté... huit ans plus tard), et le Parlement estime...

Voir aussi