CHANCRES

Chancre cutané
S. Votit/ Shutterstock
Chancre cutané
Certaines maladies infectieuses, comme la syphilis ou le pian, se manifestent par une ulcération…
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Désignation traditionnelle de certaines ulcérations cutanées ou muqueuses qui accompagnent l'inoculation de certains microbes : tréponème de la syphilis, bacille de Ducrey, bacille de Koch. Le chancre syphilitique survient trois semaines après la contagion. Sur les muqueuses, il est classiquement indolore ; arrondi, de niveau avec la muqueuse, propre, vernissé, il repose sur une base indurée. Il s'accompagne d'adénopathies et la présence du tréponème, constatée à l'ultramicroscope, confirme le diagnostic alors que la syphilis ne sera sérologiquement confirmée que vers le quarantième jour. Le chancre disparaît spontanément en quelques semaines, évolution que le traitement -écourte considérablement. Toutefois, surtout actuellement (par antibiothérapie intempestive), ces caractères peuvent être en défaut et l'on voit, à côté des chancres nains, des chancres ulcéreux à surface purulente.
Enfin, le siège du chancre syphilitique, le plus souvent génital, mais parfois extragénital, implique d'innombrables atypies : il est recouvert d'une croûte lorsqu'il siège sur la peau, il peut être masqué par un phimosis, par de l'œdème (lèvres), une fausse membrane (amygdale), simuler un panaris (doigt).
Le chancre mou réalise après une incubation de deux à trois jours une et souvent plusieurs ulcérations génitales douloureuses, profondes, au fond purulent ; la base en demeure souple. Il se complique d'un bubon dans un tiers des cas. Les sulfamides, les antibiotiques le guérissent rapidement. Le chancre mixte résulte d'une double contamination (tréponème plus bacille de Ducrey) et se marque par la transformation progressive d'un chancre mou qui se nettoie et s'indure mais pas toujours nettement ; aussi, tout porteur d'un chancre mou doit-il être l'objet d'un examen sérologique ultérieur en vue du dépistage de la syphilis.
Le chancre tuberculeux de primo-inoculation, ulcération cutanée ou muqueuse sans caractère particulier, s'accompagne d'une volumineuse adénopathie (complexe primaire). La présence de bacilles de Koch sur l'ulcération ou dans le ganglion, le virage de la cuti authentifient la primo-inoculation et imposent la chimiothérapie antituberculeuse.
On décrit encore un chancre de la maladie de Nicolas-Favre, peu apparent, et un chancre scabieux, exulcération à base indurée, siégeant sur la verge, et qui généralement est associée à d'autres manifestations de la gale.
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Écrit par
- Pierre de GRACIANSKY : médecin honoraire de l'hôpital Saint-Louis
Classification
Pour citer cet article
Pierre de GRACIANSKY, « CHANCRES », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :
Média
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