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CÉLESTITE ou CÉLESTINE

Souvent de teinte bleu ciel, d'où son nom (du latin caelestis), la célestite (ou célestine) est un sulfate de strontium, de formule : SrSO4. Ce minéral constitue l'un des pôles d'une série isomorphe allant du strontium au baryum (sous sa forme sulfatée : BaSO4, barytine), et présentant toutes les combinaisons intermédiaires. Le calcium se substitue également au strontium, mais dans des proportions moindres (de l'ordre de 1 pour 11). Quant au remplacement possible du strontium par les autres ions : mercure et plomb, il est très faible.

La célestite cristallise dans le système orthorhombique. Les cristaux, très riches en facettes, sont généralement laminaires ou prismatiques et presque toujours implantés, disposés en groupes, très rarement en macles. Mais, le plus souvent, elle se présente en masses granulaires, veinées, et en rubanements concrétionnés.

Bleu ciel, blanc bleuté ou gris bleuté, plus rarement à reflets rougeâtres ou jaunâtres, la célestite possède un éclat vitreux ou nacré sur les plans de clivage.

La masse volumique est de 3,9 à 4 g/cm3. Sa solubilité dans l'eau (de 0,0132 g/l à 20 0C) est plus grande que celles des barytines, mais inférieure à celle de l'anhydrite. Elle fond à 1 605 0C. Elle montre, parfois, une fluorescence à la lumière ultraviolette.

Un produit d'altération fréquent de la célestite est la strontianite. D'autres minéraux peuvent être des pseudomorphes de la célestite tels que calcite, withérite, quartz, calcédoine, etc.

Au chalumeau, elle fond en une perle blanche et colore la flamme en rouge pourpre. Elle se dissout dans H2SO4 concentré et dans les autres acides à chaud.

Les principales occurrences de célestite se rencontrent dans les roches sédimentaires et, plus particulièrement, dans les dolomies et les calcaires dolomitiques ; les cristaux y remplissent des fissures et des cavités : comme à Girgenti (Sicile), Condorcet (Drôme, France) et dans la Haute-Marne (France).

La célestite se rencontre aussi dans les dépôts d'évaporites : Eskdale (Yorkshire, Grande-Bretagne). Les marnes du Trias renferment parfois des nodules de célestite : Yate (Gloucester, Grande-Bretagne). La célestite peut être également associée au gypse, dans les niveaux argileux du Crétacé : Trichy (Inde).

Enfin, dans les gîtes hydrothermaux, elle est considérée comme un minéral primaire. Dans les roches basiques éruptives, elle remplit les cavités et les veines, comme à Montecchio Maggiore (Italie).

— Yannick LOZAC'H

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Classification

Pour citer cet article

Yannick LOZAC'H. CÉLESTITE ou CÉLESTINE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BARYTINE

    • Écrit par Yannick LOZAC'H
    • 306 mots

    Sulfate de baryum (BaSO4) cristallisé dans le système orthorhombique. Les cristaux s'assemblent fréquemment en masses lamellaires, par suite du développement de la face (001) ; les cristaux prismatiques sont beaucoup plus rares. Le plus souvent, ce sont des amas granulaires, cryptocristallins....

  • MINÉRALOGIE

    • Écrit par Claude GUILLEMIN
    • 11 981 mots
    • 22 médias
    ...espèces ; cf. sulfates naturels) peuvent être anhydres, comme la barytine BaSO4, l'anhydriteCaSO4, l'anglésite PbSO4, la célestine (ou célestite) SrSO4, souvent d'origine hydrothermale ; plus fréquemment hydratés, comme le gypseCaSO4.2 H2O, la brochantite Cu(SO4).3 Cu(OH)...
  • SULFATES NATURELS

    • Écrit par André JAUZEIN
    • 2 022 mots
    • 5 médias
    Les sulfates d'origine hydrothermale ou sédimentaire sont essentiellement la barytine BaSO4 et la célestite SrSO4. Ces deux minéraux sont les principales sources de baryum et de strontium. Ils cristallisent tous deux dans le système orthorhombique (groupe Pnma). Comme ils ont (ainsi que l'anglésite)...

Voir aussi