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BEAUVAIS CATHÉDRALE SAINT-PIERRE DE

Cathédrale de Beauvais - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Cathédrale de Beauvais

L'édifice gothique actuel a remplacé, au xiiie siècle, une construction de la fin du xe et du début du xie siècle, dont ne subsistent maintenant que la partie occidentale de la nef (la basse œuvre) et les fondations du transept et du chœur, découverts en 1971-1973 sous le dallage du transept gothique ; l'intérêt de ces constructions est considérable pour les origines de l'art roman. Le début des travaux de la cathédrale actuelle doit se placer vers 1225 comme l'affirme Branner, et non en 1247 comme on l'a quelquefois pensé. Le chœur a dû être achevé vers 1270 ; ses voûtes s'écroulèrent partiellement en 1284, ce qui obligea à modifier les supports intérieurs en doublant leur nombre. La reconstruction du chœur fut longue (jusque vers 1310) et absorba les ressources du chapitre. Les travaux ne furent repris, dans le transept, qu'en 1500 pour s'achever vers le milieu du siècle ; la nef n'a jamais été bâtie.

Par sa hauteur sous voûtes (48,20 m), la cathédrale de Beauvais est une des constructions les plus audacieuses du Moyen Âge, une sorte de point d'apogée des spéculations constructives. On y a combiné le plan typique du début du xiiie siècle, à transept flanqué de collatéraux, et une élévation à déambulatoire très élevé, directement éclairé (comme à Bourges). La très grande hauteur des voûtes a provoqué l'étirement des proportions intérieures et l'établissement, à l'extérieur, d'un système de butement très développé, dont l'effet est fantastique. Dans une certaine mesure, le parti de la cathédrale de Cologne, commencée en 1248, s'inspire de celui de Beauvais ; il faut pourtant reconnaître que, dans la seconde moitié du xiiie siècle, on ne s'attache plus à donner aux édifices des proportions aussi vastes.

Parmi les œuvres d'art les plus remarquables qu'elle abrite, on doit signaler les vitraux du xiiie siècle (chapelle rayonnante centrale et fenêtres hautes du chevet), ceux du xive et du xvie siècle (Déposition de Croix, par Enguerand Leprince, 1522, dans le transept), ainsi qu'une série de tapisseries, datées de 1460-1461, représentant la vie de saint Pierre.

Le programme de restauration a longtemps été confronté au grave problème posé par la stabilité de l'édifice. Celle-ci, en effet, a été rendue précaire par la suppression, au cours des années 1960, des tirants métalliques qui renforçaient les arcs-boutants du chevet. Finalement, en 1993, un dispositif d’étaiement a été mis en place dans le transept et le chœur.

— Louis GRODECKI

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Écrit par

  • : professeur à la faculté des lettres et sciences humaines de Paris

Classification

Pour citer cet article

Louis GRODECKI. BEAUVAIS CATHÉDRALE SAINT-PIERRE DE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Cathédrale de Beauvais - crédits : Peter Willi/  Bridgeman Images

Cathédrale de Beauvais

Autres références

  • BEAUVAIS

    • Écrit par Pierre-Jean THUMERELLE
    • 678 mots
    • 2 médias

    Beauvais, qui comptait 55 739 habitants en 2012, est le chef-lieu du département de l'Oise. La ville assure le fonctionnement administratif d'un département dont le centre de gravité s'est déplacé vers la vallée de l'Oise et ses grands axes de communications (T.G.V., autoroute A 1), dans l'orbite parisienne....

  • GOTHIQUE ART

    • Écrit par Alain ERLANDE-BRANDENBURG
    • 14 896 mots
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    ...indépendante. Les deux autres architectes font preuve de plus d'audace encore pour monter les voûtes, allonger les grandes arcades, élargir les baies. À Beauvais, les parties hautes sont construites suivant une nouvelle esthétique qui sera définie à l'époque suivante : il s'agissait d'atteindre 48 mètres...
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    Dynastie de peintres verriers de Beauvais. Parmi les Le Prince, le plus ancien nom connu par les archives est celui de Lorin (1491), qui travailla pour l'église Saint-Martin aujourd'hui détruite, mais dont aucune œuvre n'est conservée. Viennent ensuite Jean, Engrand, Nicolas et Pierre connus à la...

  • VITRAIL

    • Écrit par Catherine BRISAC, Louis GRODECKI
    • 5 914 mots
    • 6 médias
    ...plus grande préciosité et une coloration plus subtile. Les meilleurs exemples de ces formules se trouvent à Saint-Urbain de Troyes et à la cathédrale de Beauvais  ; ils fournissent le modèle des formes typiques du xive siècle. Les vitraux en grisaille existaient depuis le xiie siècle, notamment dans...

Voir aussi