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CARYOPHYLLACÉES

Cette famille d'Angiospermes dicotylédones, appartient à l'ordre des Centrospermales (Caryophyllales), en raison de la disposition incurvée de l'embryon au sein de la graine. Cependant, à l'inverse des autres représentants de cet ordre, qui possèdent des fleurs sans pétales (ou presque), les Caryophyllacées se signalent par leurs très belles corolles qui, par surcroît, sont souvent délicieusement parfumées. Les fleurs disposées en bouquets (inflorescences cymeuses particulières) se composent de pièces libres (sauf chez les silènes où les sépales sont soudés pour former un calice tubuleux). Leur disposition est pentamérique (type 5) exception faite de l'ovaire supère qui assemble trois carpelles. Comprenant environ deux mille espèces, cette famille a une répartition mondiale ; toutefois, elle est surtout bien représentée dans les régions tempérées de l'hémisphère Nord. Elle est particulièrement riche dans les zones méditerranéennes et les pays limitrophes d'Europe et d'Asie. Sous les tropiques, elle est limitée aux secteurs montagneux d'altitude.

Étude d'un type : la saponaire

La saponaire (Saponaria officinalis) est une herbe vivace à souche rampante. Ses tiges robustes, dressées, atteignent de 50 à 60 centimètres de haut. Les feuilles opposées, ovales ou lancéolées, sont parcourues par 3-5 nervures.

Les fleurs, grandes, rose pâle, odorantes, sont brièvement pédonculées. Elles sont groupées en inflorescences cymeuses compactes. Le calice gamosépale tubuleux est strié de 15-20 nervures. Les cinq pétales presque entiers sont rétrécis à la base en un long onglet. La gorge corollaire porte des languettes assimilées à des ligules. L'androcée comporte 10 étamines. L'ovaire à deux carpelles soudés se continue par deux styles. Le fruit est une capsule à une loge s'ouvrant au sommet par quatre fentes. Il renferme de nombreuses graines.

La pollinisation est assurée le soir par des papillons à longue trompe qui, attirés par le parfum, vont puiser le nectar au fond de la fleur. Ils en profitent pour déposer leurs œufs dans l'ovaire. Leurs larves y puiseront leur nourriture.

La saponaire ou savonnière (du latin sapo, « savon ») doit son nom au fait qu'elle contient un suc moussant, renfermant des saponosides, qui a été longtemps utilisé pour nettoyer les étoffes de laine. Mais ces produits la rendent toxique. Ingérée, elle irrite les muqueuses et altère la perméabilité des cellules des reins et du cerveau. Cependant, elle a des propriétés dépuratives et diurétiques qui ont été mises à profit pour le traitement des rhumatismes, de la goutte et des maladies de peau.

La saponaire, d'origine méditerranéenne, croît souvent en colonies denses – grâce à ses rhizomes qui se ramifient abondamment – dans les lieux incultes frais, les haies, les talus. Elle s'est répandue dans presque toute l'Europe ainsi qu'en Asie Mineure et elle a tendance à devenir subcosmopolite.

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Genève, directeur du département de biologie végétale

Classification

Pour citer cet article

Jacques MIÈGE. CARYOPHYLLACÉES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CACTACÉES

    • Écrit par Chantal BERNARD-NENAULT, Jacques MIÈGE
    • 1 388 mots
    • 8 médias
    ...érigées en un ordre indépendant (Cactales ou Opuntiales), sont considérées par Wettstein, Emberger, Mangenot, Cronquist, comme faisant partie intégrante des Caryophyllales (Centrospermales) et placées à proximité des Aizoacées et Didiéracées. Cette opinion s'appuie sur les similitudes des caractères morphologiques,...
  • CENTROSPERMALES

    • Écrit par Chantal BERNARD-NENAULT
    • 2 130 mots
    • 7 médias

    Le choix d'un caractère anatomique précis, considéré comme une particularité distinctive d'importance majeure, amène à réunir un faisceau de familles en un même ensemble auquel on imagine une souche commune. Les plantesangiospermes dicotylédones, ayant en commun des graines qui...

  • PLOMBAGINACÉES

    • Écrit par Gérard AYMONIN
    • 857 mots
    • 2 médias
    ...des Verbénacées. Cependant, les recherches actuelles semblent éloigner cette famille de la base des Gamopétales, et la placer plutôt dans la lignée des Caryophyllales (donc dans les Centrospermales) en raison de l'androcée épipétale et isomère, de la placentation centrale et des types de cymes. Les études...

Voir aussi