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PERKINS CARL (1932-1998)

On se rappelle ce couple de touristes japonais dans le film de Jim Jarmusch Mystery Train : perdus dans Memphis la nuit, ils se querellent pour savoir si Carl Perkins est meilleur qu'Elvis Presley. Cette scène donne une idée de l'impact de la musique de ce modeste fermier-guitariste dont la composition Blue Suede Shoes, son seul succès commercial, sorti le 1er janvier 1956 sous le label Sun de Sam Phillips, reste peut-être le symbole le plus achevé du rockabilly, chef-d'œuvre d'humour, de rythme, d'entrain et de bonne humeur, et qui demeure un des incontournables standards du rock'n'roll. Carl Perkins a cependant enregistré d'autres excellentes choses : Dixie Fried, Tennessee, Roll Over Beethoven, Matchbox, Pink Pedal Pushers...

Chanteur puissant, dans l'esprit du honky-tonk, superbe guitariste et talentueux compositeur, Carl Lee Perkins (né le 9 avril 1932 à Tiptonville, dans le Tennessee) n'a cependant guère connu le vedettariat. Son jeu de guitare, très inventif en staccato et inspiré de plusieurs grands guitaristes de western swing, a été considérablement imité, au point de devenir l'archétype même du style rockabilly.

Après un accident de voiture, le 22 mars 1956, qui laisse la place libre à son rival Elvis Presley, Perkins, dont rien dans l'apparence ni la manière ne pouvait faire une « idole » des adolescents nordistes, a été vite oublié par le grand public américain. Cependant, sa musique a eu un énorme impact sur les musiciens britanniques, au premier rang desquels les Rolling Stones, les Beatles ou Eric Clapton. Les reprises par ces superstars anglaises de son Blue Suede Shoes auraient à elles seules suffi à lui assurer un confortable revenu à vie. Mais la fidélité de ses fans en Europe, au Japon ou en Australie l'a encouragé à continuer à se produire (souvent avec ses amis Johnny Cash ou Jerry Lee Lewis) et à enregistrer des reprises de ses succès du rockabilly autant que des compositions dans le moule d'une country music beaucoup plus sage, qui séduisent par leur authentique parfum de terroir.

Les dernières années de sa vie, Carl Perkins, malade, avait trouvé la foi et n'interprétait plus que des gospels. Avant de mourir, le 19 janvier 1998, à Memphis (Tennessee), il a eu le temps d'écrire, avec l'aide de David McGee, une excellente autobiographie, Go, Cat, Go ! (Doubleday, New York, 1996).

Son œuvre pour Sun, d'une importance considérable, est intégralement disponible sur le coffret de cinq CD The Classic Carl Perkins (Bear Family).

— Gérard HERZHAFT

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Gérard HERZHAFT. PERKINS CARL (1932-1998) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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